Parce que leur petite Sissi, 5 ans, ne grandit pas et reste trop mince, les parents de Jacob, 14 ans, s'inquiètent.
C'est ainsi que la famille Fati se retrouve devant le Docteur Kayser, le médecin-chef de la SCAS, la Section du Centre d'Action Sanitaire.
Pourquoi? Parce qu'ils sont suspectés de négligence vis-à-vis de leurs 4 enfants, et d'eux-mêmes. Comme s'ils ne savaient pas s'en occuper. Car tous sont en surpoids, sauf Sissi
Pour les "aider", ils sont placés dans une maison avec contrôle absolu de leur alimentation et de leur emploi du temps, activités physiques comme interactions sociales.
Mais le programme ne fonctionne pas. La faute en revient forcément à la famille Fati.
A partir d'"
un simple soupçon", les autorités médicales ont tout pouvoir, jusqu'à celui de séparer les enfants de leurs parents, "pour leur bien".
Car le leader en a fait une bataille sanitaire donc politique afin de lutter contre l'obésité qui coûte cher aux contribuables.
Les chapitres voient s'alterner les voix de Jacob, de son amie Bonnie, jeune fille au caractère indépendant et à l'amitié salvatrice, et des documents (rapports, annonces). Ainsi nous transportent ils dans l'incompréhension totale et ubuesque de ce que vit la famille de Jacob.
Lu en apnée, j'ai cru que le roman de
Sandrine Beau poussait jusqu'à l'absurde et le dictatorial pour mieux dénoncer. de fait, il est un peu manichéen. Mais non! Sa fiction révèle malheureusement l'impensable et la réalité. En Angleterre, depuis plus de 30 ans. Sa postface, suivie de quelques recherches, nous l'indique. Nous le prouve.
Mais il n'y a pas que là-bas que la grossophobie est devenue politique ! Annihilant de fait toutes les études médicales, sociales et sociétales faites depuis plusieurs décennies sur ce sujet
Avec son roman,
Sandrine Beau s'indigne et nous invite à faire de même.
Quant à moi, je ne peux que vous inviter à le (et la) lire. A lire
Baptiste Beaulieu qui a fait deux posts Instagram au sujet du poids récemment (mais le reste est à lire aussi!).
Et à accepter l'Autre