J’en avais assez des “complications catholiques”, des impasses spirituelles, des mensonges du merveilleux ; à présent, je voulais touvher terre. Voilà pourquoi en rencontrant Herbaud j’eus l’impression de me trouver moi-même : il m’indiquait mon avenir.
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J’étais fatiguée de l’angélisme et je me réjouissais qu’il me traitât en créature terrestre.
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je devinais que la violence de la chair, sa crudité, m’auraient sauvée de cette fadeur éthérée où je m’étiolais. Il n’était pas question que j’en fasse l’expérience ; autant que mes sentiments pour Jacques, mes préjugés me l’interdisaient.
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Par moments je me scandalisais de cette “perversion”, de ces “bas instincts” que je découvrais en moi.
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elle avait décidé d’ôter ses gants. “Je vois tant de gens nouveaux, de milieux, de pays, de genre si différent que je sens tous mes préjugés s’en aller lamentablement à la dérive et ne sais plus exactement si j’ai jamais appartenu à un milieu, ni quel il est.”
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Je répondais grossièrement que son amour pour Stépha ne me touchait pas : c’était un désir égoïste de possession et de domination ; d’ailleurs je doutais de sa solidité : était-il prêt à bâtir sa vie avec elle ?
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je me regardais volontiers dans les glaces ; je me plaisais.
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Je ne regrettais certes pas d’être une femme ; j’en tirais au contraire des grandes satisfactions. Mon éducation m’avait convaincue de l’infériorité intellectuelle de mon sexe […] Ce handicap donnait à mes réussites un éclat plus rares que celles des étudiants mâles : il me suffisait de les égaler pour me sentir exceptionnelle
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Ma place n’était ni dans les bars, ni dans les bibliothèques : mais alors où ?
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Etudier, bavarder, aller au cinéma : brusquement je me lassai de ce régime. Etait-ce vivre ?
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