Carthago, tome 11 : Kane

Pensez-vous en avoir terminé avec la série Carthago ? Vraiment ?! Et bien en fait non puisque Les humanoïdes associés, nous proposent un onzième volume, qui ouvre un nouveau cycle, confié au duo Bec et Buffi déjà à l'oeuvre depuis un certain nombre d'albums.

Le cycle semble visiblement se consacrer à un personnage qui a souvent fait parler de lui, mais sans jamais capter une place véritablement importante. Voici l'occasion d'en savoir davantage. Voilà ce à quoi l'on peut s'attendre… dans les faits les choses seront très différentes.

Il ne faudra pas compter ici sur les révélations fracassantes. Bien au contraire, il s'agit d'une course-poursuite entre un personnage sympathique et ses poursuivants. Kane va devoir faire face à un certain nombre de dangers qu'il ne connait pas et dont dépend sa survie.

Pendant ce temps, le Centenaire des Carpates, sur les conseils avisés de Donovan, occupé ailleurs, tente de le récupérer. Voici de nombreuses portes ouvertes et moults références aux deux premiers albums de la série ainsi qu'aux volumes de la série parallèle. Placement de produit ? Sans doute, mais l'articulation entre les différentes temporalités est complexe, seuls les véritables adaptes de la série seront à leur aise ici.

Pendant ce temps, le mégalodon aveugle n'est pas oublié. L'album pourfend à de nombreuses reprises la surexploitation des mers et océans en général et la chasse aux requins en particulier, autant de messages plutôt bien amenés.

Même si la ficelle est un peu grosse, nous avons droit à un album plutôt réussi qui donnera immanquablement envie de lire la suite, malgré un manque de profondeur compensé par de faciles références à d'autres albums…

Dyptique qui porte sur le père de Lou, Kane, homme poisson.
Cet album porte essentiellement sur sa fuite : enlevé par Feiersinger, il fait une nouvelle fugue et cherche on ne sait quoi. En dehors de quelques caractéristiques identiques à celle de Lou, on n'a pas plus d'info sur l'origine de Kane (ce qu'on aurait aimé connaitre) et ce tome ne raconte pas sa rencontre avec Kim. le centenaire des Carpathes et Donovan sont peu présents.
Bref pour le moment il s'agit d'un album plein d'action et c'est tout.
Pas mal mais sans plus.

Le diptyque de trop ?

Une préquelle, où l'on suit l'évasion d'un personnage hors du commun, Kane. Homme né avec des capacités amphibies surnaturelles (mais comment ?...).
Une chasse à l'homme émaillée de focus propres à la série, mystère dans les grands fonds sous-marin, et dans la jungle de Sumatra, en Asie du Sud-Est.

Pour le coup, en refermant l'album, l'intérêt apparaît plutôt limité. Ç'aurait été bien de définir un but, que l'album gagne en lisibilité.
Ou pour ceux qui on fait l'effort de suivre cette série, d'apporter certaines réponses, plus que de rajouter une tonne de questions.

Les dessins sont plaisants, c'est toujours çà de pris.
En tout cas, ne commencez pas la série par cet album, cela n'aurait aucun intérêt (vous avez trois autres cycles avant à assimiler, le triptyque contenant les opus 1 à 3 étant le meilleur).

Et toujours ces dénonciations environnementales clichés... déforestation en Asie, complexes énergétiques industriels.
Oui, c'est très bien de le dénoncer (même ici lorsque c'est un peu maladroit), mais oui c'est beaucoup mieux de :
1. justifier / quantifier ces désastres, sinon il n'y a qu'un pas pour penser être manipulé.
2. indiquer que c'est quand même à chacun de nous, citoyens consommateurs, de changer ses habitudes pour éviter à grande échelle ces désastres. Plutôt que d'instiller un sentiment de rejet systématique de la faute sur "les autres" (et donc on est propres par rapport à "eux").

Un nouveau cycle en dytique sur Kane, le père de Lou et, parallèlement, sur l'Albinos, le chef de la meute de mégalodon. C'est un espèce de "spinoff" qui n'apporte pas grand chose à la série globale, je sens que mon enthousiasme s'essouffle. j'apprécie toujours autant les illustrations des megs et les carnages qu'ils font sur leur passage (moi et ma passion des requins ahah) mais l'histoire est vraiment pas incroyable. L'histoire se déroule avant les dix premiers tomes et je trouve qu'il y a des choses pas très claires, je ne vois pas comment l'Albinos aurait pu attaquer autant et tuer autant et que la connaissance de l'existence des mégalodons soit restée aussi dissimulée. Au début, seule la carthago était censé savoir et là c'est carrément plusieurs pays et de nombreux témoins. Et notre vieux des carpates ? Pourquoi il s'est pas mis en chasse bien avant ? Plutôt que d'apporter des réponses, ça apporte encore plus de questions et d'incohérences.