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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Mâle occidental contemporain cherche femelle jeune, à son goût, pas trop entreprenante - un chasseur doit mériter sa proie - ni trop grasse.
Thomas drague tous azimuts, dans la rue, dans le métro, en boîte, sur le net, et se prend des râteaux à gogo. Pas sympas, les filles, et même de vraies mégères, pour la plupart. Il faut voir comment elles l'envoient bouler !

Cet album me semble être une version masculine de certaines BD girly où des âmes en peine se répandent sur leur infortune. Aussi caricatural, aussi vide que les plus mauvaises d'entre elles. Cet anti-héros rappelle le Jean-Claude Tergal de Tronchet, en moins répugnant - il serait même plutôt craquant. Même timidité, même maladresse, même lose.

C'est parfois lourdaud :
« - Je te fais pas monter, j'ai un souci.
- Menstruel ?
- Conjugal.
- Mon mari est là.
- Ah oui ok d'accord ton mari c'est cool il va bien c'est quoi son prénom ?
- Romain.
- Romain, c'est cool, c'est super, comme les habitants de Rome en fait, j'adore cette ville, j'adore les péplums, Spartacus, quel courage !
- Mais bon, je te suce vite fait dans le hall, si tu veux.
- Non, non, ça va aller, t'embête pas avec ça, bonne nuit.
- T'es sûr, hein ?
- Oui oui, merci.
- Je t'en prie. »

Ça fait parfois sourire, comme ce speed-dating :
« - Bon, on va la faire courte, c'est la règle. T'es quel signe ?
- Euh... Taureau.
- Ah, tant pis.
- Verseau ! Verseau, c'est mon signe. Désolé. Taureau, c'est mon ruminant préféré, j'ai confondu.
- Je disais tant pis parce que tu as répondu. Tu crois vraiment à ces conneries ?
- Jamais de la vie !
- Trop tard. »

J'ai globalement trouvé ça répétitif et sans intérêt.
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D'emblée, la couverture indique le renversement des valeurs : la femme a pris toute la place, au point que l'homme en est réduit à une frêle silhouette, écrasé par un monument à talon haut. Cette BD au titre évocateur, Mâle occidental contemporain, se veut donc l'illustration de ce changement : la femme a pris le pouvoir.

Et c'est ce que constate amèrement Thomas, le personnage principal de la BD, au cours de ses approches diverses et variées de la gent féminine. A la recherche d'une partenaire, il se fait jeter sans discontinuer, allant de déconvenues en déconvenues. le scénario est amusant (et un peu répétitif) de ce point de vue : Thomas passe de rencontres en rencontres, sans jamais conclure :

- il drague une gothique qui préfère les « beaux », raté.

- il a rencart avec une personne rencontrée sur le net, pas de chance, sa silhouette n'est pas très ressemblante avec la photo de son mur…

- il décide de rejoindre une copine à une manif pro féministe, il se voit affublé d'un faux pénis… Il s'infiltre dans les réunions politiques, passe sans état d'âmes du PS à l'UMP, sans succès (mais les auteurs font un sacré clin d'oeil au débat récent sur le mariage gay).

Puis Thomas s'attaque à une artiste de ses connaissances, vraiment pas de pot elle est déjà casée/pacsée avec son ancienne prof des beaux-arts !

Décidément, que d'échecs ! Et pourtant des possibilités, il en a, le mignon Thomas. Mais dès qu'une femme lui montre qu'elle est libre, il préfère prendre la poudre d'escampette ! C'est vrai que souvent, ces femmes modernes font peur. Et font penser à des robots qui n'ont peur de rien, et surtout pas de choquer. Elles osent déclamer leurs désirs tout cru, souvent très crus d'ailleurs, et c'est certainement cela qui le fait fuir.



Bon, j'arrête de tout raconter, place à mon analyse de cette BD détonante, un rien suffisante. D'abord je veux dire que je me suis bien marrée à lire les aventures de ce pauvre MOL? à le voir se prendre claques sur claques. Mais au fur et à mesure, je me demandais comment tout cela allait finir. Et c'est là que tout bascule car la fin est étonnante, Thomas se prend une dernière grosse claque avant de s'envoler dans le ciel de Paris, avec son alter égo féminin. L'envol vers une autre vie, sous d'autres cieux, plus cléments sans doute.

Le scénario de Bégaudeau est drôle, caustique et fait souvent mouche mais sa vision de la femme est hélas trop souvent réductrice : les personnages féminins sont toujours décalés, violents, ironiques à l'image de la voisine de Thomas qui le provoque sexuellement mais le laisse mariner dans son désir. Certes l'histoire est ancrée dans un temps ancien, mais tout nous renvoie à l'époque actuelle. J'ai fini par prendre pitié de Thomas, mince et frêle jeune homme qui se retrouve à repasser des chemises à la suite d'un speed dating. La dérision, d'accord, l'humour noir, ok mais on finit par se lasser s'il n'y a que cela, si l'on ne peut pas se raccrocher à un peu d'espoir, si Thomas ne peut remonter par le haut. Tiens finalement c'est cela qui survient : Thomas s'envole, à la recherche d'un peu d'air, d'aération sentimentale, d'un nouveau souffle. Ouf !

Dans ce marasme amoureux contemporain, les dessins de Clément Oubrerie sont délicieux, ses couleurs aussi, élaborées avec Philippe Bruno. Je me suis régalée avec cet album (au petit format) mais je ne suis pas vraiment objective car j'ai adoré sa série sur Picasso, trois albums parus à ce jour, des petits bijoux. L'alliance d'Oubrerie qui oppose la douceur de certaines planches à la vivacité intello et pessimiste de Bégaudeau est réussie. Mais je reste sceptique sur la représentation de la femme, trop caricaturée pour être réaliste, trop martiale pour être vraie. Sur le sujet crucial des relations entre les MOC et les FOC, j'attendais davantage. Quoi ? Je ne sais pas, de la profondeur, de l'analyse au lieu d'en rester au cynisme de ces échanges sans queue ni tête (c'est le cas de le dire !). N'en subsiste qu'une lecture intéressante, amusante, distrayante mais hélas loin d'être essentielle.

Lien : http://attrape-livres.over-b..
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C'est rare pour moi de dire que je n'ai pas aimé un bouquin. Celui-ci m'intéressait pour le thème 'Mâle Occidental Contemporain", une espèce que je commence à étudier de loin. Or, même si j'ai parfois ri (jaune), je trouve ça plutôt triste et je dois avouer que cet humour me laisse froide. Pour les lecteurs masculins, les femmes ne sont pas toutes comme ça.
Heureusement, la fin est en "happy end" et ça me rassure un peu quant à mon avenir d'ethnologue. Ah oui ! parce que ... j'aurais adoré être ethnologue !
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Thomas a 28 ans et se démène pour trouver la technique pour draguer efficacement, mais en vain... Les femmes d'aujourd'hui ont rendu le mâle occidental contemporain dominé et dérouté. Il en fait les frais, mais ne baisse pas les bras. Tous les moyens sont bons pour tenter de s'attaquer à une nouvelle représentante du sexe (pas si) faible.

Les dessins de Clément Oubrerie (série Aya de Yopougon) apportent un peu de vie, de couleurs, à ce scenario vraiment fade, si attendu. Les femmes d'aujourd'hui feraient peur aux hommes, les perturberaient dans leurs comportements, fausseraient leurs techniques de drague, et au delà de cela : les effraieraient par leur franc-parler, leur liberté intime, leur assurance. Ca fait des années qu'on entend ça, là il faut le lire, et c'est pas particulièrement bien écrit.

Alors que François Bégaudeau me fait rire, me touche même, dans ces romans, ici c'est une déception. Une parodie de BD drôle et dans l'air du temps.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Qu'est-ce donc que ce M.O.C. ? C'est Thomas, look de trentenaire classique, vivant à Paris et cherchant désespérément à conclure avec une fille. Il vit à une époque où les femmes ont pris le pouvoir sur leur vie sentimentale et sexuelle : elles n'hésitent donc plus à prendre l'initiative quand il s'agit de draguer et, surtout, elles sont devenues très exigeantes.

S'enchaînent donc toute une série de scènes plus ou moins similaires durant lesquelles Thomas tente maladroitement de draguer et se fait remballer quasi aussi sec.

Le personnage de Thomas est horripilant au possible : il est bourré du préjugés vaguement sexistes [jugements sur le physique, les attitudes, etc.] et ne sait visiblement pas s'y prendre pour engager une conversation. Son truc avec une fille qui lit ? Sortir son exemplaire de Belle du seigneur et dire que ce roman l'a bouleversé : même pas besoin de l'entendre pour sentir que ça sonne faux ! Ou alors, il enchaîne les banalités sur Paris/le temps qu'il fait/les transports, … et ne parvient même pas à faire mine de s'intéresser aux réponses de la fille avec qui il "converse". Une seule chose semble l'animer : son envie de "baiser" [à dire avec l'air de psychopathe de Jonathan Lambert quand il fait le type lubrique dans On n'est pas couché]. Mais, lorsqu'une fille prend les devants pour engager une relation sexuelle, il prend la fuite !

L'univers féminin représenté dans cette BD est aussi fortement stéréotypé : la plupart des femmes sont des féministes engagées à tendance légèrement castratrice. Elles semblent toutes hostiles à la gent masculine et font penser à de véritables harpies ! Difficile donc, quand on est une lectrice, de se reconnaître dans cet ouvrage !

Certains y voient une certaine critique de notre société : les relations sur internet, la consommation des relations à travers le concept des speed dating, etc. Personnellement, je n'y vois qu'une accumulation de gags qui ne sont même pas drôles autour d'un pauvre type, handicapé socialement. Ajoutons également qu'il a beau faire des réflexions machistes, il n'est pas capable de se défendre lors d'une altercation, ni de changer une roue ! Si Bégaudeau souhaitait faire une satire de la société, il aurait dû, au moins, varier les personnages masculins ! Cela aurait évité ce sentiment de répétition et lui aurait permis de nous offrir plusieurs versions des mâles occidentaux ! D'ailleurs, dans son titre, il aurait dû ajouter "célibataire", à moins que tous les mecs casés soient en chasse perpétuelle ?! [sauf Chéri, bien entendu ! ;-)]

Heureusement, tout n'est pas négatif dans cette BD ! Oubrerie nous offre des dessins agréables à regarder, aux traits fins et aux couleurs assez douces. Cela donne un caractère féminin à l'ouvrage, collant avec cette idée que le monde dans lequel évolue Thomas appartient aux femmes.

Je pense donc que cette première lecture figurera parmi les gros flops de cette année 2014 ! Malgré tout, je remercie Babelio et Delcourt de m'avoir envoyé ce Mâle occidental contemporain. La couverture et le synopsis m'avaient attirée, raisons pour lesquelles je l'avais ajouté dans ma sélection du dernier Masse Critique spécial BD. Cela m'a permis de confirmer que François Bégaudeau et moi n'avons pas le même humour, ni la même façon de voir le monde !
Lien : http://maghily.wordpress.com..
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J'ai parcouru "Mâle occidental" suite aux nombreuses critiques positives que j'avais déjà lu à son sujet. J'en attendais une vision lucide et décalée d'hommes amoureux des femmes, et j'ai été déçue!
Il s'agit plutôt d'une succession de sketchs sur la drague, qui s'enchainent sans grand intérêt. Pire, je me suis sentie de plus en plus mal à l'aise à la lecture de la bd: les femmes sont caricaturées en simples morceaux de viande consommable ou pas. le héros est un looser qui passe ses journées en chasse, à la recherche de quelque chose (je n'ose même pas dire quelqu'un!) à se mettre sous la dent...
Bref, dommage car les auteurs passent un peu à côté de leur sujet, qui proposait une radiographie de la drague et des rapports hommes/femmes d'aujourd'hui.
Je salue tout de même le dessin et quelques saynètes bien senties sur l'hystérie féminine, il faut le reconnaitre!
Lien : http://lesbavardagesdejuliet..
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