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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans ce roman, Pierre, un journaliste, se rend dans un petit village de l'est de la France .Le but de son reportage : expliquer le score élevé réalisé par l'extrême droite lors des récentes élections .Pierre arrive sur les lieux, accompagné de son preneur de son, rendu aveugle par un accident quelques années plus tôt. Mais très vite, on comprend que Thierry Beinstingel veut nous faire faire un long détour par nos fausses certitudes , l'usage excessif et répétitif de notre histoire , la décadence de notre vocabulaire , la faiblesse de nos argumentaires dans les débats et discussions publics .Ainsi , Pierre , qui nous indique que son rédacteur-en-chef lui a transmis une consigne décisive : une seule question, un seul sujet , et persévérer en cas d'absence de réponse , découvre t-il l'existence d'une pierre préhistorique qui serait cachée sous l'église du village : « Jean dit encore : le village a une longue histoire .Tenez, l'église :il paraît qu'une pierre préhistorique est cachée dessous .Il a souligné « préhistorique » d'un doigt levé d'un mouvement de menton .C'est l'adjectif le plus lointain qu'il connaît, le plus digne de respect, incontestable et imparable . »

Ce qui est dénoncé avec force ironie, c'est aussi l'absence de facteurs unificateurs, de raisons véritables de se rassembler. Ainsi, à propos de l'effacement d'un trait d'union sur une pancarte, l'auteur accomplit une digression éloquente vers la signification de ce signe, ou les conséquences de son absence … « le trait d'union ne relie plus personne .Reste l'élan mystique, le poids des corps morts, l'élévation des âmes, les mots d'une histoire que nous forgeons sans y penser. »
Autre grave défaut de notre société dénoncé dans le récit, la solitude qui aboutit à la médiocrité, la petitesse d'esprit : »La politique, oui, la voici : quatre personnages, un aveugle éclairé, une femme délaissée, un adolescent amoureux, un journaliste déboussolé (…) l'ensemble formant nos petits arrangements, nos faibles accommodements. »

C'est de l'état du pays que nous entretient Thierry Beinstingel, en faisant appel à l'histoire, à la dénonciation de nos lieux communs, à Arthur Rimbaud , dont une citation, avant la première page explicite le titre de l'ouvrage ,et dont les allusions à de multiples épisodes de sa vie éclairent le roman .Texte convaincant mais qui aurait gagné à être raccourci , car la démonstration est faite , largement avant la conclusion du texte .
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Mes sentiments sont mitigés après cette lecture, roman un peu fouillis à mon gré, pas suffisamment construit et pas assez abouti.
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Ce roman est un sacré bouquin.
Pas toujours facile à lire mais sans aucun doute intrigant et surtout intéressant dans sa construction et son fil narratif.
Une plongée dans la France profonde, loin de Paris et du microcosme.
Point de départ : des journalistes sont envoyés en reportage dans un petit village de l'Est de la France dont la particularité est d'avoir donné à un parti d'extrême droite son meilleur score lors de la dernière élection présidentielle.
Comment ? Pourquoi ?
Ce sont les questions que va s'attacher à poser Pierre, journaliste par accident, lui qui revient sans vraiment l'avoir voulu d'un exil de vingt ans au moyen orient... Imaginez un peu la confrontation entre Pierre, redécouvrant le pays dont il s'est coupé depuis si longtemps qu'il en devient un nouveau territoire, Pierre, ouvert sur d'autres cultures au point d'en avoir épousé les environnements, adopté les façons de vivre et ces habitants auprès desquels il tente désespérément d'obtenir la réponse à cette question : pourquoi le front national ?
Accompagné de Frédéric, un preneur de son aveugle, personnage aussi savoureux qu'attachant, Pierre écoute ses interlocuteurs parler, réciter, inventer... sans jamais vraiment répondre. Tandis que pendant ce temps, les vies et les destins se dessinent...
Plume incisive, notes poétiques, interrogations historiques, politiques, contextuelles... C'est dense et c'est riche.
Disons que ça ne peut pas laisser indifférent.
Une lecture tout sauf inutile.

Lien : http://www.motspourmots.fr
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Pierre, de retour du Moyen Orient, se voit confier un article sur la montée de l'extrême droite dans un petit village de Haute Marne. Pas très excitant de se retrouver dans un hôtel défraîchi, affublé d'un preneur du son muet qu'il ne connaît pas, de tenter de traiter ce sujet qui ne lui parle pas, tout en pensant à sa belle laissée en Iran à Ispahan. Si loin d'ici.

Il y a dans ce roman une plume singulière qui s'arrête avec justesse, réalisme et humilité sur nos provinces, sur des vies, sur des histoires et des souvenirs. Il ancre son récit dans un présent très contemporain, une France dirigée par un agité du bocal puis par un mou à lunettes dont la compagne tweete vite. Une France où l'on essaie par tous les moyens de faire craindre l'arrivée des étrangers dans nos villages comme on a jadis fait trembler à l'arrivée du loup aux portes de Paris.

(.....)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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