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Aujourd'hui, vous avez de la chance ! Enfin, du moins, ceux qui comme moi, remplissent des listes interminables de livres à lire absolument, ou qui en ont assez que tous les romans de la rentrée soit unanimement formidables, à en croire les hebdomadaires ou mensuels consacrés à la littérature.
Pourtant, ce roman de Thierry Beinstingel, je l'avais repéré et élu entre six ou sept romans de la rentrée présents sur l'étagère des nouveautés à la bibliothèque. J'avais beaucoup aimé, tant pour le fond que pour la forme, Retour aux mots sauvages ainsi que Ils désertent, deux romans qui l'un autant que l'autre savaient marier des tableaux de notre société, du monde du travail, avec une langue originale et tout à fait en adéquation avec les thèmes.
Dans ce troisième roman que je lis, un journaliste rapatrié du Moyen-Orient se voit attribuer, un peu par défaut, un reportage au coeur d'un village de Haute-Marne qui s'est fait remarquer pour avoir fait le score le plus élevé à la dernière présidentielle pour un parti d'extrême-droite jamais nommé, mais dont les initiales figurent en couverture du roman. Il est accompagné d'un preneur de son aveugle, et le duo s'installe dans une chambre d'hôtes de ce village, et tend son micro ici ou là. Quelques personnages émergent, une agriculteur vieillissant, le maire, un ado amoureux, une femme au foyer délaissée…
Mais cette fois, de mon point de vue, ça ne marche pas. La forme semble intéressante, tout d'abord, avec des chapitres qui alternent le point de vue du reporter, et d'autres qui forment une sorte de choeur qui commente l'histoire du village, depuis les origines. Des personnages historiques reviennent dont un poète que l'auteur semble affectionner. Je ne vois vraiment pas ce qu'Arthur Rimbaud vient faire dans ce livre (ça marchait mieux dans Ils désertent) et dans ce village : à la troisième ou quatrième évocation du frais cresson bleu, j'ai commencé à m'agacer, mais la répétition, les listes, semblent des figures récurrentes choisies par l'auteur, et donc j'ai dû m'y faire.
J'ai relevé quelques clichés au coeur de chapitres assez passionnants, ce qui ne m'a pas empêché de continuer. Pourtant, au fur et à mesure des pages, et malgré un drame qui relance l'intérêt, j'ai eu l'impression que le roman tournait en rond, et ne m'apportait plus rien. Je l'aurais volontiers vu avec quelques dizaines de pages en moins. Il est sans doute plus ambitieux que les deux précédents, mais semble moins personnel, et c'est peut-être son défaut… Je n'irai pas par quatre chemins, mon sentiment est plus proche de la déception que de l'enthousiasme. Nul doute que d'autres le trouveront passionnant, mais au moins, vous le saurez : il ne plaira pas à tout le monde !
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Dans ce roman, Pierre, un journaliste, se rend dans un petit village de l'est de la France .Le but de son reportage : expliquer le score élevé réalisé par l'extrême droite lors des récentes élections .Pierre arrive sur les lieux, accompagné de son preneur de son, rendu aveugle par un accident quelques années plus tôt. Mais très vite, on comprend que Thierry Beinstingel veut nous faire faire un long détour par nos fausses certitudes , l'usage excessif et répétitif de notre histoire , la décadence de notre vocabulaire , la faiblesse de nos argumentaires dans les débats et discussions publics .Ainsi , Pierre , qui nous indique que son rédacteur-en-chef lui a transmis une consigne décisive : une seule question, un seul sujet , et persévérer en cas d'absence de réponse , découvre t-il l'existence d'une pierre préhistorique qui serait cachée sous l'église du village : « Jean dit encore : le village a une longue histoire .Tenez, l'église :il paraît qu'une pierre préhistorique est cachée dessous .Il a souligné « préhistorique » d'un doigt levé d'un mouvement de menton .C'est l'adjectif le plus lointain qu'il connaît, le plus digne de respect, incontestable et imparable . »

Ce qui est dénoncé avec force ironie, c'est aussi l'absence de facteurs unificateurs, de raisons véritables de se rassembler. Ainsi, à propos de l'effacement d'un trait d'union sur une pancarte, l'auteur accomplit une digression éloquente vers la signification de ce signe, ou les conséquences de son absence … « le trait d'union ne relie plus personne .Reste l'élan mystique, le poids des corps morts, l'élévation des âmes, les mots d'une histoire que nous forgeons sans y penser. »
Autre grave défaut de notre société dénoncé dans le récit, la solitude qui aboutit à la médiocrité, la petitesse d'esprit : »La politique, oui, la voici : quatre personnages, un aveugle éclairé, une femme délaissée, un adolescent amoureux, un journaliste déboussolé (…) l'ensemble formant nos petits arrangements, nos faibles accommodements. »

C'est de l'état du pays que nous entretient Thierry Beinstingel, en faisant appel à l'histoire, à la dénonciation de nos lieux communs, à Arthur Rimbaud , dont une citation, avant la première page explicite le titre de l'ouvrage ,et dont les allusions à de multiples épisodes de sa vie éclairent le roman .Texte convaincant mais qui aurait gagné à être raccourci , car la démonstration est faite , largement avant la conclusion du texte .
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Un livre déroutant, sans doute, mais un livre envoûtant, c'est sûr !
Pierre, sauve la vie d'un grand reporter, là-bas, quelque part au moyen orient.
Pierre est partie de France depuis 20 ans, il fait office de guide touristique en Afrique, en Iran, dans ces pays qui le possèdent et où il se sent bien.
Après son acte d'héroisme, il est rapatrié en France et le rédacteur en chef du journal, pour le remercier lui confie un reportage : chercher à savoir pourquoi, un village du nord a voté massivement extrême droite, alors que rien ne le justifie.
Mais Pierre n'est pas journaliste !
Il se retrouve associé avec un preneur de sons quasiment aveugle, suite à un accident de plongée.
Pierre est déraciné, il est là sans y être, son esprit est là-bas avec les gens qu'il aime.
Il va voir le maire du village, «ICI, c 'est trois lettres comme une île, un endroit minuscule» qui lui tient un discours tout fait, le roi de la langue de bois.
Pierre n'est pas à son "reportage", son esprit est en Iran à Ispahan, où son amour l'attend, il est sur les pistes africaines avec "un jeune homme maigre et édenté" qui y vend du miel. Il est avec Rimbaud, Jules ferry le colonisateur, le général Boulanger et son suicide sur la tombe de sa bien aimée, une femme de petite vertu, Flaubert et madame Bovary qu'il identifie à Emma la femme rejetée qui tient le gîte où ils sont hébergés. .
Mais la question : Pourquoi une majorité de villageois a voté extrême droite ?
IL n'en est plus question.
Il finit par s'ouvrir et a une certaine intimité avec certaines personnes du village, il s'attache à eux et le drame surviendra...
L'auteur dit : «C'est la première fois qu'il fait mourir un personnage»
Ce livre c'est une auberge espagnole où chacun pioche ce qu'il a envie et il y a de la matière.
Les chapitres sont très courts, ce qui donne du rythme, le style est foisonnant, c'est le genre de livre qui rend intelligent les curieux. On y a rendez-vous avec la poésie, l'aventure, l'histoire, la colonisation, l'amour, l'immigration clandestine des humains et des loups, la fin nous donne une grande leçon d'espoir .
Mais si vous voulez avoir une réponse à la fameuse question :
Pourquoi une majorité de villageois ont voté extrême droite ? Passez votre chemin....
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Mes sentiments sont mitigés après cette lecture, roman un peu fouillis à mon gré, pas suffisamment construit et pas assez abouti.
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Il me parait bien difficile d'écrire sur ce roman. Difficile parce que je suis bien incapable de vous narrer l'histoire dont il parle, si ce n'est que Pierre et Frédéric y sont parachutés pour couvrir les résultats que l'extrême droite a obtenu aux dernières élections. Et en questionnant les villageois, ceux ci racontent tout sauf pourquoi ils ont voté.
J'ai bien compris qu'il s'agissait avant tout de la vie d'un village, les histoires de ses habitants mais tout comme Florel je n'ai pas réussi à y trouver du sens...
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Ce roman est un sacré bouquin.
Pas toujours facile à lire mais sans aucun doute intrigant et surtout intéressant dans sa construction et son fil narratif.
Une plongée dans la France profonde, loin de Paris et du microcosme.
Point de départ : des journalistes sont envoyés en reportage dans un petit village de l'Est de la France dont la particularité est d'avoir donné à un parti d'extrême droite son meilleur score lors de la dernière élection présidentielle.
Comment ? Pourquoi ?
Ce sont les questions que va s'attacher à poser Pierre, journaliste par accident, lui qui revient sans vraiment l'avoir voulu d'un exil de vingt ans au moyen orient... Imaginez un peu la confrontation entre Pierre, redécouvrant le pays dont il s'est coupé depuis si longtemps qu'il en devient un nouveau territoire, Pierre, ouvert sur d'autres cultures au point d'en avoir épousé les environnements, adopté les façons de vivre et ces habitants auprès desquels il tente désespérément d'obtenir la réponse à cette question : pourquoi le front national ?
Accompagné de Frédéric, un preneur de son aveugle, personnage aussi savoureux qu'attachant, Pierre écoute ses interlocuteurs parler, réciter, inventer... sans jamais vraiment répondre. Tandis que pendant ce temps, les vies et les destins se dessinent...
Plume incisive, notes poétiques, interrogations historiques, politiques, contextuelles... C'est dense et c'est riche.
Disons que ça ne peut pas laisser indifférent.
Une lecture tout sauf inutile.

Lien : http://www.motspourmots.fr
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Je suis incapable d'abandonner un livre: je dois le finir, forcément, même s'il m'ennuie profondément. Certain(e)s diront que je perds bêtement mon temps, je le sais, mais rien y fait je dois terminer ce que j'ai commencé; quitte à souffrir, quitte à endurer, à vomir le livre que j'ai commencé. Ainsi, en-a-t-il été avec ce roman. Je ne l'ai pas aimé, je l'ai détesté. Je voulais l'abandonner mais impossible pour moi: il fallait continuer et donc le supporter. J'en suis venue à bout et quelle joie! Quelle joie de terminer un roman qu'on n'a pas compris, qu'on n'a pas saisi. Qu'a voulu raconter l'auteur? je ne le sais pas. 432 pages de lecture, des milliers de mots pour conclure par un « je ne sais pas ». Je ne sais pas ce qu'à voulu me dire ce roman, je ne sais pas les intentions de l'auteur, je ne sais pas …. j'ai lu mais je n'ai rien compris, rien saisi, rien entendu. J'ai vu des mots, des phrases mais je n'ai pas compris leur finalité; j'ai vu des synonymes, des jeux de langue mais je n'ai pas vu leur beauté; j'ai vu l'auteur essayer de raconter ce que la quatrième de couverture annonçait mais c'était, pour moi, d'une grande médiocrité. Il n'y a rien de ce que j'aurais pu espérer: je voulais de l'analyse, de la réflexion, de la puissance dans l'écriture et l'interrogation; je me suis retrouvée avec un livre que je ne saurais pas définir, ne l'ayant pas compris. Je suis littéralement passée à côté de ce roman que je ne conseillerais aucunement. A oublier.
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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Pierre, de retour du Moyen Orient, se voit confier un article sur la montée de l'extrême droite dans un petit village de Haute Marne. Pas très excitant de se retrouver dans un hôtel défraîchi, affublé d'un preneur du son muet qu'il ne connaît pas, de tenter de traiter ce sujet qui ne lui parle pas, tout en pensant à sa belle laissée en Iran à Ispahan. Si loin d'ici.

Il y a dans ce roman une plume singulière qui s'arrête avec justesse, réalisme et humilité sur nos provinces, sur des vies, sur des histoires et des souvenirs. Il ancre son récit dans un présent très contemporain, une France dirigée par un agité du bocal puis par un mou à lunettes dont la compagne tweete vite. Une France où l'on essaie par tous les moyens de faire craindre l'arrivée des étrangers dans nos villages comme on a jadis fait trembler à l'arrivée du loup aux portes de Paris.

(.....)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Alors je vais être franche de suite, je n'ai pas fini ce livre. Je n'y suis pas du tout arrivée, à titre d'information il m'a fallu deux semaines pour lire moins de 200 pages ! Je vous jure que le mot « soporifique », ne décrirait pas assez bien ce que j'ai ressenti en lisant ces feuilles. En fait sur ce que j'ai lu, il ne se passe absolument rien ! A part une succession de détail sans importance, je pense notamment à une clôture et sa maison, ce livre ne comporte rien de consistant et de passionnant. (D'ailleurs message à ceux qui l'ont fini, je veux bien que vous me dites quand commence l'histoire.)

Ce livre comporte donc une tonne de description qui ne sert à rien, mais en plus de cela j'ai eu aussi l'impression qu'il s'éparpillait dans tous les sens. En effet, on a droit à la vie de Rimbaud, à celle du personnage principal, de son collègue, mais aussi à celle du village entier (ou presque). Ce qui fait un peu beaucoup pour une question au final je trouve.

Et d'ailleurs tout ça pourquoi ?

'Suite blog
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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So what ! Tout ça pour ça?

Intrigué, dérouté, je le suis très certainement au terme de la lecture de Faux Nègres de Thierry Beinstingel. le premier mouvement est de tout évacuer d'un geste du bras. Chaotique, confus, inabouti, oui, j'ai ces mots en tête.

Mais également fascinant, interpellant, captivant. Pas catpivant par la simple et banale répétition de mots ou d'expressions, comme les "cressons bleus", le "village d'ici comme une île"... Mais par l'aspect circulaire des choses. On revient sans cesse dans le roman... non, dans le récit de Beinstingel aux fondamentaux, aux basiques, à nous, à notre identité, à notre inconscient collectif, à nos grandes interrogations...

Mais là, l'auteur nous tackle grave... l'inconscient collectif se raconte dans le livre. OK l'alternance "un chapitre individuel, un chapitre collectif", c'est drôle un moment, et puis on se lasse quand même. Et l'auteur triche un peu en mélangeant tout, surtout après les 300 premières pages (sur 420 que compte le livre).

Revenons à cet inconscient, multiforme, qui nous éclaire sur nos racines, sur nos schémas comportementaux, sur nos soi-disant valeurs occidentales... Il nous mystifie, nous embobine, nous emberlificote... ça y est, d'ailleurs, j'aligne les synonymes comme Beinstinger... dire que cette façon d'accumuler des mots, des synonymes m'a plu, ce serait un peu exagérer. Mais il y a dans cette façon de faire, une répétition qui agit comme un mantra. On finit par attendre de cet inconscient qu'il glose et nous anesthésie par son discours lénifiant. A mon avis, c'est le but recherché par Beinstinger.

On est donc dans le récit plutôt que dans le roman. Pour un peu, je dirais même qu'il s'agit d'un essai...

Un ami qui voyait le titre du livre s'est écrié "Faux nègres... vrais blancs?"... et il n'est pas loin de la vérité, je trouve... qu'est-ce qu'un vrai blanc... c'est aussi la question que pose Beinstinger. le fil rouge, l'enquête sur pourquoi un village de l'Est français vote extrême-droite en si forte proportion, ce fil rouge finit par se dissiper et on plonge dans le vécu des gens, des ces gens qui adoptent individuellement des comportements différents de l'attitude collective. Mais devant le drame

Là où (à mon avis) Beinstinger se trompe, c'est que les gens ne sont plus aussi honteux qu'avant de voter pour un parti à mèche blonde.

Reste une aventure humaine, qui pourrait s'écrire de manière plus fluide, plus directe et plus concise. Trop peu de tension, à mon goût, également. Même si par son côté répétitif, et les chapitres très courts, le lecteur y revient...

Rimbaud, Baudelaire, Simon, le président à tête de chérubin, les protagonistes directs ou collectifs se fondent dans un récit humain, dont on ressort plein de questions, sans la moindre réponse, sur les valeurs, la société, le rapport à l'autre, la providence... C'est aussi cela que je cherche dans un livre.
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