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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il ne faut pas prendre ce livre au premier degré. du moins, pas tout à fait. Et pourtant… S'il est écrit comme une farce, une de ces farces médiévales grinçantes et brutales, il propose aussi, en sous-texte, une réflexion bien moins burlesque sur cette société européenne qui se construit autour de contradictions terribles. La violence, l'assujettissement et la mort sont à tous les coins de rue. La religion est prêt à tout pour effacer ses traces, surtout lorsque celles-ci sont sales. Tout est permis à ceux qui ont le pouvoir.

La première scène marquante, et qui donne le ton à ce roman, c'est lorsque Jean, partant d'Augsbourg, entend des cris – clairement féminins – en traversant une forêt. Il s'approche et découvre un lansquenet tentant d'abuser une jeune bergère. Bien qu'il ne soit pas un expert, il tue le lansquenet… avant de violer à son tour la jeune fille, puis de l'abandonner, inanimée, non sans lui avoir laissé quelques pièces. Quelques pages plus loin, ayant maille à partir avec un prêtre qui vend des indulgences, il demande ce que lui coûterait une indulgence pour se blanchir de sa mauvaise action, mais non sans négocier. Survient alors ce dialogue édifiant (p. 66) :

« – C'est un péché de stupre que de porgésir une pucelle. Une bergère, vraiment ?

– Oui-da, une toute petite toutefois. Et je lui ai laissé de l'argent.

– Alors cela en fait une prostituée : ton crime devient un péché véniel, je pense. »

Laquelle bergère réapparait plus loin dans le livre, ayant finalement choisi de rejoindre un bordel et de véritablement s'adonner à la prostitution, à la fois parce qu'elle a découvert que, tant qu'à faire, les hommes étant prêts à payer pour profiter de son corps, autant qu'elle en soit la bénéficiaire, plutôt que de se donner « gratuitement » au nom de la religion et des liens sacrés du mariage… mais également pour échapper à son père, notamment, qui, le viol lui ayant fait perdre sa « valeur marchande », n'hésitait plus à essayer de prendre sa part au passage…

On le voit, l'auteur n'hésite pas à enfoncer le clou… si vous me passez l'expression !

Cela donne des passages d'une philosophie de haute volée, comme ici, au sujet des bordels de la ville (p. 77-78) :

« Personnellement, je préfère celui de la mère Hoffmann : les filles y sont plus fraîches que dans les maisons de femmes folles qu'organise la ville et la maquerelle leur enseigne des astuces qui ne sont pas de leur âge. de toute façon la plupart des bourdeaux sont situés dans ce quartier, près de l'abbaye Sainte-Marie-Madeleine, que tu vois là-bas sur la gauche. C'est pratique : quand ces dames ne sont plus assez jeunes pour le bon usage, elles vont se cloîtrer là pour leur pénitence et la paix de leur âme. Elles donnent à Dieu ce dont le diable ne veut plus. Enfin, celles qui ont gardé assez d'argent pour que les soeurs les recueillent. C'est le paradoxe : seules celles qui ont beaucoup péché ont les moyens de leur salut… »

L'un des sujets de ce livre est aussi celui du statut de l'artiste qui est alors en pleine évolution. Les artisans – ici, les ymagiers – observent comment, dans les villes italiennes, des artistes sont en train d'inventer une nouvelle façon de se positionner comme artistes. L'air de ne pas y toucher, et en faisant étalage d'une belle culture, l'auteur illustre cette évolution.

Est-il nécessaire d'en dire davantage ? Si, il faut encore signaler que l'auteur articule également son histoire autour d'une quête, celle d'un document compromettant pour le pape, qu'un courant d'air à fait s'envoler et que l'Église veut récupérer à tout prix… ne serait-ce que pour éviter qu'il ne tombe entre des mains ennemies, qu'il s'agisse de celles de Luther, qui commence à faire parler de lui, ou d'autres ennemis de la chrétienté…

Comme farce, c'est réjouissant. Comme peinture de ce que l'homme est capable d'infliger à ses semblables, c'est saisissant. Comme représentation du basculement qui s'opère à l'occasion de ce que l'on n'appelle pas encore la Renaissance, c'est éclairant. Comme réquisitoire contre l'institution catholique, c'est édifiant. Mais laquelle de ces lectures choisirez-vous ?
Lien : https://ogrimoire.com/2024/0..
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Jean Jambecreuse, c'est Hans Holbein le Jeune. Comme on connaît peu de choses sur sa vie affirme Harry Bellet, il l'embarque dans une histoire truculente en compagnie de son frère Ambroise.

En ce 15ème siècle, le pape Léon X s'est amusé à écrire et à authentifier de son sceau une phrase qui révèle une totale incroyance : “On sait de temps immémoriaux combien cette fable de Jésus-Christ nous a été profitable.” Et ce papier disparaît. Il faut absolument le retrouver.
Jean lui désire passer du statut d'imagier c'est à dire artisan à celui de peintre donc artiste.
Et au fil des pages nous croisons Erasme, Léonard de Vinci, Soliman…

Pour autant que je puisse m'en rendre compte l'ambiance de l'époque est respectée, c'est tout à fait récréatif mais l'écrivain a largement rempli les “manques”, il faut donc tenir compte des remarques de l'auteur à la fin du livre pour faire la part des choses.

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1515, Marignan, célébrissime bataille entre les Français, les Italiens et les Suisses. C'est à cette époque que le jeune Jean Jambecreuse, ymagier de son état, arrive à Bâle pour y tenter sa chance et devenir un artiste de renom en se frottant à Erasme et Léonard de Vinci, deux des plus grands esprits de son temps.
Biographique imaginaire du peintre Hans Holbein, ce fabliau est surtout une grosse farce truculente, une parodie épique qui mélange le style héroïque au burlesque pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. Même si on pense souvent à Rabelais pour le langage et quelques épisodes grivois, il faut préciser que ce roman s'appuie sur une solide documentation présentée en fin de volume. Harry Bellet réussit ici l'alliance délicate entre le drôle et l'instructif.
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Un superbe roman sur fond du 17 ème siècle façon Rabelais raconte les péripéties du peintre Holstein maître et portraitiste allemand .
On révisite son histoire de l Europe et l histoire de l art de cette époque avec un côté grivois.
Un très bel univers que je conseille..
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Sympathique roman de Harry Bellet. Fabliaux se tenant au XVIème siècle où l'artiste Jean Jambecreuse est connu pour deux qualités, la sureté de sa main et le fait d'être extrêmement bien membré. il en aurait donné une crise cardiaque à Leonard de Vinci... mais croire que ses aventures sont uniquement celles de la peinture c'est se tromper car il se voit prendre dans la course à un document voulu par la papauté, le roi de France, Henri VIII d'Angleterre et le prince turc Sulaiman. En ressortira -t-il avec sa vie et sa liberté. Rien n'est moins sur.


le livre se lit facilement même si les références constantes à son membre favori sont parfois un peu faciles et grivoises. Cependant, on passe un moment agréable en sa compagnie. il ne manque plus qu'à lire le tome II. C'est un plaisir de voir Harry Bellet dans un autre style même si je regrette son héro Sam Adams.
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Un roman, ou « assez gros fabliau » comme le nomme son auteur, qui sort vraiment du lot. Avec une prose rabelaisienne, la grivoiserie est au détour de chaque page. C'est paillard à souhait, il faut savoir prendre du recul, et se mettre dans l'etat d'esprit de l'epoque ! Laissez tomber votre côté féministe, sinon vous allez brûler ce livre :)
Il s'agit de la version très romancée de la vie d ‘ Hans HOLBEIN, peintre d'origine germanique et devenu Bâlois par mariage. Néanmoins, cette version est très intéressante. J'ai appris beaucoup , et j'ai voulu en savoir davantage sur ce peintre que je méconnaissais.
Ceci est le premier tome, il m'en reste deux … , je suis maintenant avertie, je prendrai le recul nécessaire :)
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