Debout devant la fenêtre, Gaufridy regarde au travers du vitrail le superbe jardin, c’est là que Magdeleine se promène, respire les fleurs et les plantes, converse avec les autres novices du pensionnat. Le prêtre veut calmer son impatience, mais surtout diminuer l’inquiétude qui s’est emparée de lui dès qu’il a passé la grande porte. Connaissant les sentiments de rancœur de la jeune fille, pourquoi est-il venu jusqu’ici ? Pourtant, il est trop tard pour reculer, des pas résonnent dans le couloir, la porte s’est ouverte.
Loys s’est lentement retourné, mais n’a pu réprimer un sursaut qui a fait vibrer son corps. Magdeleine est devant lui, grande, belle, altière, ses cheveux blonds tombent jusqu’à sa taille et Loys ne peut parvenir à quitter des yeux ce visage à la fois angélique et captivant. Jamais il n’a rencontré une femme aussi belle et jamais il n’a ressenti une telle douleur en contemplant ses grands yeux bleus, limpides, fascinants…
Magdeleine repose contre Gaufridy, ses yeux sont clos, sa respiration irrégulière, Loys sait qu’elle ne dort pas. Avec un pincement au cœur, il retrouve le souvenir d’une Magdeleine magnifique et fière qui se transforme vite en une enfant bouleversée. Elle s’est accrochée à lui en tremblant de crainte et de honte et parvenant à peine à taire sa douleur. Gaufridy mesure à présent la gravité de son acte, mais bien vite il revoit Magdeleine avec son corps de déesse, sa poitrine affolante, bien qu’encore menue. Loys frémit violemment en songeant qu’il la faite sienne, qu’il lui a fait endurer avec grande douceur l’épreuve de la possession. Il la retrouve frémissante entre ses bras, gémissant de plaisir lorsque ses lèvres découvraient sa peau, la caressait, l’embrassait. Il avait fait d’elle une femme et avait dû la bâillonner de sa main pour arrêter son cri.