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C'est avec beaucoup d'émotions que je m'apprête à rédiger ce billet...

Samuel Benchetrit et Marie Trintignant ont été en couple plusieurs années. de cette union est né un petit garçon, Jules. Marie quittera Samuel pour les bras de Bertrand Cantat. Ce dernier ayant toujours eu du mal à contenir sa jalousie et sa violence, il acceptera difficilement le passé de Marie avec Samuel. le 1er août 2003, Marie Trintignant décède des suites de ses blessures sous les coups de Bertrand Cantat. Elle laisse orphelin le petit Jules alors âgé de cinq ans.

Ce récit est le cri d'amour et de douleur d'un homme qui se plonge corps et âme dans son histoire avec son grand amour, Marie. C'est beau et puissant.

Beaucoup de virilité dans ce récit d'un homme en colère qui questionne la mort, la vie, les gens, les ombres, qui respire son Amour tout au long de son écriture.
« Les hommes pleureraient s'ils assistaient à l'extinction de la dernière étoile ». Pour Samuel, Marie était la plus belle, la plus émouvante des femmes, une femme attachante et aimante qui s'éparpillait là où l'amour l'appelait.

De l'amour, beaucoup d'amour dans cette nuit avec sa femme.
« L'amour ne meurt pas. Il se réincarne. Tu es ma première. Tu es la naissance en moi. Et en mourant, tu n'as pas emporté l'amour. »

Tout est beau et à fleur de peau, à fleur de mots, à fleur de toi Marie.
Ta mort sera l'alzheimer de l'enfance, de ton Jules. Ta mort sentira dans chaque recoin des hommes que tu laisses. Ta mort est celle de trop, témoignant une fois encore de la faiblesse d'être fort parce que c'est ça quand on cogne sur un chien, un enfant, une femme.

Et après toi, il faudra tuer son enfant et lui massacrer le coeur parce que t'es plus là, que tu ne seras plus jamais là.

Bien sûr qu'il y a aussi de la haine et de la colère pour cet homme qui disait t'aimer mais avec ses bagues aux doigts, il t'a cogné une fois de trop. Mais Samuel laissera les questions de la vengeance et de la justice pour les autres. Cette nuit, tu étais là. Puisses tu entendre cette vibrante déclaration d'amour d'un de tes hommes qui t'a aimé et t'aimera toujours.

Le désir revêt souvent différentes couleurs et nuances. Cette nuit de juillet, pour toi Marie, c'était un noir désir...
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Deuxième livre de cet auteur qui sait se diversifier. Avec ‘Chien' il nous emmenait dans l'absurde. Avec celui-ci, malheureusement, il nous fait le récit d'un drame qui l'a touché personnellement. Je n'ai pas su tout de suite de qui il parlait. C'est en cherchant sur internet que j'ai appris qu'il s'agissait de l'affaire Trintignant. Un témoignage sous forme de journal intime fort, tout en finesse et sincérité, sans jugement ni apitoiement, parfois drôle. le personnage principal est leur fils, âgé de cinq ans au moment de l'assassinat de Marie. Comment lui expliquer cet abominable fait divers ? Quelles sont les conséquences à longue durée ? Des passages et des mots choisis juste ce qu'il faut quand il faut. Une prose de qualité pour un sujet difficile.
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Marie Trintignant morte le 23 juillet 2003 sous les coups de Bertrand Cantat.

Le narrateur est visité par sa femme disparue et nous embarque pour un voyage-souvenirs intérieur, passionné et poétique, rempli d'une ineffable tendresse où il évoque les blessures mais aussi les joies en s'adressant à l'Absente.

(p. 96:97)
Nous sommes devant toi
Je fais ce qu'on m'a dit de faire.
Je pose la rose.
Je t'aime.
Je me baisse le plus possible.
Notre fils se penche pour poser la rose.
Nous t'aimons.
Le silence est déchiré.

"Le monde meurt avec toi".
Un cri déchirant de l'amour qui fut, de l'amour assassiné.

"Le souvenir de la lumière marquera notre temps".

"Comme les hommes pleureraient s'ils assistaient à l'extinction de la dernière étoile".

" Que la vie est jolie quand on en a plusieurs".

Refermer ce livre, le coeur chaviré de tant d'amour, de tendresse et de douleur infinies pour la femme enfuie.

Une dernière citation :
Et demain, je m'enfoncerai encore un peu vers l'infini.
Jusqu'à l'invisible et qu'un coeur m'arrête.

(il y a tant de citations qui vous prennent aux tripes et vous bouleversent dans ce livre qu'il vaut mieux le lire).
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Voici un témoignage poignant, celui d'une histoire d'amour qui s'est terminée brutalement...
En effet, l'auteur a été l'époux de Marie Trintignant et il est le père de Jules, le plus jeune des quatre fils de Marie, qui avait seulement cinq ans lors du décès de sa mère.
...
Tout le monde a bien sûr tenté de comprendre le geste de Bertrand Cantat et la douleur des proches...mais qui a réellement songé à Samuel Benchetrit que Marie venait de quitter, après 8 ans de vie commune ?
Depuis bien sûr, il a pris de la distance avec sa douleur, il a aimé à nouveau, son fils a grandi et c'est la raison pour laquelle, il a décidé d'écrire aujourd'hui ce récit...pour nous parler d'elle et de leur amour.
La nuit parfois, Marie vient le voir et, ensemble, ils parcourent les lieux où ils ont vécu, où ils se sont aimés, rencontrent les gens qui les connaissaient, ou qui lui sont proches à présent...
Lors de cette errance, où tous deux retracent ensemble le parcours de leur vie commune, l'auteur nous livre les jours d'horreur, mais aussi les jours et les souvenirs heureux.
...Il se livre avec beaucoup de dignité et de pudeur.
Marie Trintignant était son grand amour. Elle était une jeune femme passionnée mais libre. Elle aimait l'amour mais adorait sa famille et ses enfants. Grâce à elle, et à ce qu'elle lui a donné, Samuel peut aimer à nouveau aujourd'hui.


C'est un bel hommage sincère et touchant, passionné mais souvent poétique.
Ce n'est pas un livre qui invite à l'apitoiement ni au voyeurisme car l'auteur arrive à nous attendrir, à nous émouvoir, à nous faire rire parfois. Il parle de son amour, de ce que cet amour lui a apporté. A aucun moment il ne se laisse aller à la haine envers celui qui lui a pris son amour deux fois, une première fois en obligeant Marie à le quitter et une seconde en la frappant.
Le but de l'auteur n'est pas de jeter en pâture au lecteur sa rage...non, il parle avec une certaine sagesse de l'amour, même si la mort est omniprésente.
Il nous invite plutôt à ne pas oublier que tous les jours des femmes meurent sous les coups de leur compagnon, jaloux ou trop alcoolisé.
Malgré la brutalité des faits, ce n'est pas un livre triste. Il est poignant parce qu'on connaît la suite. C'est un livre qui parle de son amour pour une femme qui lui a tout appris et qui a fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui car elle a été la première et l'a fait entrer dans une famille accueillante. La force de ce premier amour est dévastatrice. le lecteur sent qu'il a un besoin intense d'elle, de sa présence, qu'il a besoin de sa force, de son amour, et que c'est la raison pour laquelle il l'invite dans ses rêves.
A la fin de ce récit en forme de confession, il nous reste cependant une sensation de gâchis...elle était si belle et si douée.
Le style d'écriture peut surprendre...des phrases courtes qui partent en tous sens comme sa vie d'alors.
En effet, il y a dans ce récit comme une urgence à dire, comme si l'auteur avait peur de ne pas avoir le temps de tout nous révéler avant que le jour se lève et que Marie, venue le visiter pour une nuit, ne revienne plus jamais.
Et c'est cette urgence qui nous touche, car le lecteur sent bien qu'il fallait que ces mots sortent et soient imprimés sur le papier pour que peut-être un deuil soit fait, qu'une page soit tournée enfin, et qu'une sorte de pardon (mais peut-on pardonner ?) puisse être amorcée.
Pour en savoir plus...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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C'est un roman sous forme de journal intime écrit par Samuel Benchetrit et un véritable cri d'amour pour Marie Trintignant qui a été sa compagne pendant plusieurs années, et juste avant que l'actrice ne le quitte pour vivre son histoire d'amour avec Bertrand Cantat, ponctué par la tragédie à Vilinius d'aout 2003 que tout le monde connait.

Une tragédie que revisite ici Benchetrit à sa façon, entre récits factuel, introspection, déambulation onirique et voyage dans sa pysché forcément atteinte.

Si Samuel Benchetrit cinéaste m'a souvent laissé dubitatif à part pour son dernier film en date le réussi Asphalte, il m'a toujours m'intéressé en tant que romancier, et le prouve dans ce récit aussi intime qu'intense.

Un être meurtri et anéanti se dévoile à nous avec ses forces et faiblesses ; ce mari abandonné pour un autre, et à qui son ancien amour Marie apparaîtra dans un de ses rêves au cours d'une déambulation métaphysique et touchante.

Benchetrit dit tout de son difficile travail de deuil, de souffrance, et sa fierté d'avoir un fils avec elle et de le voir grandir au quotidien, malgré le découragement, les brimades ( on se rend compte à quel point les gens sont souvent méchants surtout lorsque les victimes sont des personnalités publiques) et la façon dont l'auteur sonde, avec pudeur, ces moments sensibles et poignants.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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A l'heure où j'écris cette chronique, plusieurs mouvements pour la protection des femmes, contre toute forme de harcèlement et pour l'égalité nous font part de chiffres souvent alarmants. Ceux-ci sont communiqués par de nombreux sites et on peut se fier au site officiel : http://stop-violences-femmes.gouv.fr. Oui, les chiffres alarment. Oui, c'est choquant. Oui ça arrive dans tous les milieux socio-culturels. Non il n'y a aucune excuse. Il s'agit d'un débat important dans une société qui se veut égalitaire, en façade tout du moins. Les violences, le plus souvent ne sont pas commises par des inconnus, mais par un père, un frère, un ami, un conjoint, un ex-conjoint... Quelqu'un de connu. Les dégâts sont importants et heureusement, de nombreuses associations aident ces femmes d'un point de vue social, médical, juridique ou psychologique. Mais ces violences ne devraient pas exister...

Samuel Benchetrit est un artiste aux multiples talents : scénariste, réalisateur, écrivain. Dans "La nuit avec ma femme", il retrace le souvenir et l'absence d'une femme ; sans donner de nom, on reconnaît les faits. Sans donner de nom, on se souvient de cette femme qui a perdu la vie sous les coups de son compagnon. Samuel Benchetrit a un enfant avec elle et le voilà qui doit lui annoncer la perte, l'absence, l'impossible douleur. Marie Trintignant décède le 1er août 2003 après un coma et un oedème cérébral provoqué par les coups portés par son compagnon Bertrand Cantat. 19 coups dont 4 au visage selon les légistes. Ce livre est un hommage à l'amour que Samuel Benchetrit et Marie Trintignant ont partagé. Et à l'après.

Pour être parfaitement honnête, je ne savais pas de qui parlait le livre au moment où je l'ai débuté. J'ai été un peu perturbée dans un premier temps, par la façon d'écrire de l'auteur, de façon très hachée, des phrases courtes, des souvenirs mêlés, des sensations et sentiments difficiles. Nommer l'indicible, la douleur de l'absence et réussir à les partager avec une écriture puissante, une pointe de culpabilité et des sentiments toujours vivant. Progressivement, en racontant son histoire, j'ai été prise dedans, accompagnée par les mots, la chronologie des faits venant nourrir les souvenirs. J'ai très vite compris de qui il s'agissait, les circonstances de la disparition.

L'écriture est forte, puissante, parvenant à faire ressentir au lecteur des émotions tout aussi intenses. Au travers des mots, c'est cette absence que j'ai le plus ressenti. Ce qui ne sera plus vécu, ce qui ne sera plus partagé, ce qui ne sera plus ressenti. Cet enfant si jeune à qui il faut annoncer que sa mère ne reviendra plus. L'absence. Il y a beaucoup de tristesse, l'auteur nous livre ici son coeur ouvert, une façon sans doute de donner corps à la souffrance qu'il ressent.

Aujourd'hui encore, de nombreux articles de presse font mention de Bertrand Cantat, de son retour sur scène. Il a purgé sa peine aux yeux de la justice et de la société. Il a le droit à la réinsertion, mais l'image de cet homme sur scène a de quoi gêner... Marie ne montera plus jamais sur aucune planche ni aucun plateau de cinéma...

En bref :

Un livre émouvant, triste retraçant les derniers jours de la vie de Marie Trintignant vécu par son ex compagnon. Une ode à ce qu'ils ont partagé et l'indicible douleur de l'absence. Un livre à recommander !
Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Un grand merci à Babelio, qui m'a permis de découvrir cet émouvant témoignage.

Samuel Benchetrit, auteur, scénariste et réalisateur français, a dû faire face, en 2003 à l'assassinat de son ex-femme, par son nouveau conjoint. Alors qu'ils avaient eu un enfant ensemble, Samuel se retrouve seul à l'élever. Il nous raconte ce qu'il a ressenti suite à ce drame, comment il a réagit, comment il a continuer malgré tout à vivre, pour lui, mais surtout pour leur enfant. Il va profiter d'une dernière nuit, le temps d'une dernière rencontre mystique avec celle qui fût sa femme, pour déverser tout ce qu'il a sur le coeur.

Ce livre est un concentré d'émotions. Je dois quand même avouer que le style narratif abrupte de l'auteur m'a un peu déstabilisé au début de ma lecture. Des phrases courtes, percutantes, quelques mots jetés ici ou là. Il m'a fallu un temps d'adaptation pour enfin pouvoir m'insérer dans l'histoire. C'est donc sans surprise que j'ai préféré découvrir la seconde partie du livre, que j'ai trouvé plus intense et surtout plus prenante que le début du récit.

La nuit avec ma femme aurait pu être un cri de colère face à l'homme jaloux qui a assassiné l'être aimé. Mais Samuel Benchetrit opère un tout autre virage dans son récit, en ne parlant que d'amour. C'est un témoignage poignant et touchant, qui nous prouve qu'après une dizaine d'années, l'auteur ne l'a toujours pas oublié et continue à penser très souvent à elle. Un livre d'amour écrit comme un hommage, ou comme un adieu, à cette femme qu'il n'oubliera jamais.

Mais c'est aussi une histoire triste, qui nous rappelle que chaque jours, des femmes meurent sous les coups de leurs compagnons. En France, une femme meurt tous les trois jours des suite des coups de son compagnon. Mais ce n'est pas tout : 223 000 femmes sont chaque année victimes de violence physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ; 84 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol, chaque année en France. Des chiffres alarmants, mais bien réels. La nuit avec ma femme, même si ce n'est pas son but premier, sensibilise aux violences faites aux femmes. En mettant en lumière cette réalité et tout ce qui en découle, beaucoup peuvent se rendre compte de la gravité des faits et aider à leur échelle.

Samuel Benchetrit met son coeur à nu et se livre sur les sentiments qu'il ressent et à ressenti après l'assassinat de sa femme. Un récit profond et intense, qui ne laisse pas indifférent.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Le narrateur nous parle de sa femme. Certainement la femme de sa vie qui l'a pourtant quitté pour un autre en 2003. La femme de sa vie qui un jour d'été 2003 mourût sous les coups donnés par son nouvel amoureux. Cette histoire tristement célèbre a tant alimenté la presse française 15 années auparavant qu'il n'est pas nécessaire de rappeler les noms ici. Et malheureusement une histoire comme il pourrait en arriver à n'importe quelle femme tombant sur un homme violent.
Aujourd'hui Samuel Benchetrit s'adresse à celle qui était encore sa femme au moment du drame, le temps d'une nuit, douze ans après sa disparition. Lors d'une visite nocturne de Marie, il lui livre pêle-mêle son ressenti, le manque, cette nuit de 2003 où il a du affronter l'irrémédiable, l'annonce à leur fils encore petit et tous les dommages collatéraux qui ont suivi. le tout sans aucune rancoeur, lui qui a pourtant été l'homme quitté par celle qui fut son premier amour.
Et tout simplement, il raconte sa vie après, à jamais marquée par cette tragédie.
Le récit est ponctué de souvenirs et de moments présents, qu'il veut partager une dernière fois avec « la morte de sa vie » comme il la nomme si joliment et si tristement dans le livre.
L'écriture est particulière, un homme qui parle sans jamais reprendre son souffle, qui a besoin de se livrer, on ressent toute la douleur encore contenue en lui tant d'années après. Et cette urgence à devoir tout exprimer, vite, là maintenant, comme si après il serait trop tard.
Il se livre avec ses tripes, Les phrases s'enchainent, les moments se mélangent parfois, comme s'il fallait ne rien oublier, comme si le temps était compté.
C'est un livre écrit comme une lettre d'amour, comme un adieu à cette femme qu'il a tant aimée, comme si cette fois, douze années plus tard, il était enfin prêt à accepter l'inacceptable, à la laisser partir et à lui dire enfin au revoir. Cet au revoir qu'il n'a pas pu lui dire tant le choc de sa disparition a tout balayé sur son passage en 2003.
On a le sentiment qu'après cette longue nuit, totalement éprouvante, il va peut-être enfin trouver une forme de paix.
Un livre qui ne laisse pas indemne, totalement bouleversant d'amour et de pudeur. Un magnifique hommage rendu par un homme à la maman de son fils et celle qui restera sûrement la femme de sa vie.

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Livre bouleversant, et pourtant on connait la fin, on connait hélas l'histoire terrible d'une femme battue à mort par son amant. Dans ce roman, l'auteur, Samuel Benchetrit, revient sur la mort de son ex-femme, Marie Trintignant.

Mais il n'y a rien de sordide ni de revanchard dans ces lignes parfois très poétiques. C'est le récit d'une errance à travers la nuit, comme si Marie était venue le retrouver, les instants s'égrènent et avec eux ce qui aurait pu être la vie et qui est devenu la mort. Les souvenirs des jours heureux, ceux de l'horreur, de l'annonce à un fils, quand on sait qu'on va détruire à jamais la vie d'un enfant en lui apprenant la mort d'un de ses parents, la confrontation, le procès, le cynisme aussi, de la justice, de ceux qui défendent l'indéfendable, le pourquoi il sort de prison, vit normalement, respire, parle, chante, rit, alors que Marie n'est plus. Et puis l'après, quand on se reconstruit mais que l'on sait que l'absence, éternelle et inéluctable, sera toujours une souffrance.

C'est un court récit, mais tellement émouvant, triste et beau malgré tout car de la mort a su émerger la notion du bonheur, de l'instant à savourer, de ce qui est et avant tout de ce qui n'est plus.

Si j'ai hésité avant de le lire, craignant les mots de trop, grand bien m'en a pris, car ce livre est magnifique. Il n'est ni larmoyant, ni agressif, on sourit même parfois, devant l'incrédulité de ceux qui ne comprennent pas que Marie est là avec S, qu'elle est revenue, c'est impossible ? Qu'importe, ce serait tellement beau de le croire, de pouvoir lui parler, l'embrasser, la comprendre, savoir, où elle est, savoir comment ça se passe dans « la mort » un peu comme on dirait dans « la vie »… C'était sans doute un mal indispensable pour l'auteur, pour passer à une autre étape de vie, et qui ne peut que nous toucher.

C'est un livre qui aborde aussi la triste réalité des violences faites aux femmes, celles qui meurent encore chaque jour sous les coups de leurs compagnons, et que l'on oublie trop souvent. Car non, hélas, ça n'arrive pas qu'aux autres…

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Quand le manque de l'autre se fait ressentir et qu'il apparaît comme un songe, ou peut-être à travers un objet, une chanson, un rire, une démarche, un souvenir... Comme un besoin de ne pas oublier que cette personne a été là, un jour.

Marie a donné la vie à un petit garçon qui ne comprend pas pourquoi sa maman n'est plus là. Où est-elle ?? Comment faire face à cet abandon ? Comment lui expliquer que maman ne reviendra pas ? Alors, on tourne les pages et on avance tranquillement dans le livre pour comprendre ce qui ne va pas, pourquoi ce monsieur souffre ? Et on capte, un peu, puis, beaucoup. Cette femme, cette épouse a quitté son mari pour un autre. L'enfant jongle entre ses deux parents, c'est mieux comme ça. Pis un jour, le téléphone sonne. Marie est à l'hôpital. Il faut faire vite, il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre.

On connait tous l'histoire car elle a inondé en 2003, les journaux, les magazines, la télé et j'en passe. C'est cet homme, Samuel Benchetrit, blessé, meurtri, anéanti ; ce mari abandonné pour un autre, Bertrand Cantat, qui se dévoile à nous. Il nous livre dans cet ouvrage fort et puissant, ses sentiments, ses ressentiments avec nostalgie, sans aucune honte. Son besoin d'elle est tellement évident, si intense, parce qu'elle est et restera à jamais son premier amour, que Marie apparaît surement dans un de ses rêves ou peut-être autrement, mais en tout cas, il s'adresse à elle et prend de ses nouvelles. Que deviens tu ? D'où le titre du livre : La nuit avec ma femme.

Et là, toute la magie opère. Sa plume est tellement belle, tellement puissante, tellement déchirante qu'elle ne peut que toucher l'âme et prendre aux tripes. Alors, oui, on connait le couple mythique qu'est Marie Trintignant et Bertrand Cantat, mais c'est vrai aussi que l'on parle très peu voire pas du tout de son mari, Samuel Benchetrit. le après. le avant. La sortie de prison de Bertrand Cantat. Pas de haine ici. de toutes façons, ce n'est même pas le but de l'auteur, ici. On n'est plus dans la nostalgie, le manque de l'autre et la douleur d'avoir perdu son âme soeur qui ne l'était pas, finalement !

On dit toujours : on sait ce que l'on perd (laisse) mais pas ce que l'on retrouve et pour le coup, c'est bien vrai !
Un livre que je vous recommande de lire toute urgence.
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