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Immersion dans le mouvement social dit « printemps arabe » à travers le regard de Nour , femme et prostituée . C est justement là que réside l intérêt . Une protagoniste qui par ses deux conditions ne trouvera de répit ni dans l ancien régime et encore moins dans le nouveau . le récit est dur et cru , c est inhérent à l histoire qui colle à une réalité crasse et violente de la prostitution et d une révolution. le lieu est indéterminé même si on peut y reconnaître par certains détails la Tunisie . Intéressant pour moi plus du point de vue historique que littéraire.
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Un petit livre. L'impression d'un petit rien, d'un en-cas littéraire qui sera consommé entre les heures où le soleil est à son zénith et le doux crépuscule d'été. Pourtant, je sais que ce roman va me hanter longtemps. Rachid Benzine met des mots, un visage et un corps sur la révolution des pays arabes, sur leur asservissement à un pouvoir toujours plus corrompu et tout particulièrement à l'écrasement du peuple, celui dont la foi n'est pas vindicative.
La femme, c'est elle qui trinque. La victime d'un gouvernement, des gouvernés et de la violence de tout un état.
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C'est un roman court et épuré, dont la lecture m'a ébranlée. L'auteur nous donne à voir le printemps arabe de l'intérieur, à travers les yeux de Nour, prostituée de mère en fille. La violence humaine, l'hypocrisie, l'injustice, tout est décrit très frontalement. Ce réalisme peut être très dur à certain moment de la lecture mais il paraît aussi terriblement nécessaire.
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Une très belle découverte pour ce roman, qui m'a profondément marquée.
Dans un style épuré, souvent cru, Rachid Benzine narre le quotidien de Nour, de son enfance à l'âge adulte.
Nour, fille de prostituée, prostituée elle-même à 12 ans. Nour, mère aimante, qui se bat pour l'avenir de sa fille, pour la reconnaissance des femmes de son pays, pour le droit à la différence.
On la juge, alors qu'on devrait l'admirer. Nour, c'est un modèle de persévérance, un symbole d'espoir, une lumière au bout du tunnel. Elle est l'enfant qu'on aurait voulu protéger, la mère qu'on voudrait aider, la femme qui mérite d'être aimée pour de vrai.

L'écriture est simple et percutante, sans mièvrerie. On quitte cette lecture "coup de poing" avec un sentiment d'injustice, et de profondes envies de révolution.
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J'aime surtout les livres courts mais denses: les romans de Rachid Benzine sont de ceux-là. Celui-ci lève le voile sur le Maghreb au temps du Printemps arabe: la jeunesse y a cru, et beaucoup de gens du peuple très pauvres mais la Révolution n'a pas eu lieu; on est passé d'une dictature à une autre (pire, je le crains)
Pour survivre et donner une chance à sa fille, Nour se prostitue. La mère de Nour vivait du même "métier" et comme beaucoup d'hommes demandaient à ne pas utiliser de préservatifs, elle est morte de ses nombreux avortements exécutés par Nour à partir de ses huit ans.
Nour elle-même tombe enceinte, Selma sera fille unique (les autres n'ont pas survécu aux aiguilles de Selma.
L'atmosphère est lourde, des jeunes se suicident, se rassemblent dans la rue pour réclamer des libertés. Nour reste distante: elle a peur surtout pour sa fille. Son ami, homosexuel, poète et doux est plus engagé, de plus en plus même.
Aux élections ce sont les islamistes qui gagnent et le recul du peu de libertés est sensible.
Un livre touchant, éclairant et une analyse fine de la situation. Un coup de coeur qui m'a lancée dans la lectures des autres, le dernier étant sur le père immigré.
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Nour est prostituée, comme l'était sa mère. Elle élève seule sa fille et se bat pour lui offrir un choix qu'elle n'a pas eu. Dans les rues résonne la révolution, un printemps arabe qui tente de renverser un tyran mais risque de récolter l'obscurantisme. Nour cherche l'humanité dans l'horreur de son quotidien, transforme sa haine en pitié, se raccroche à sa fille. Et à Slimane, poète, prostitué, bientôt visage d'une révolution qui croit à la liberté, opposant ses vers à la réalité.

Ce court roman est d'une puissance rare, agrégeant les violences : une société autoritaire hypocrite, l'aspiration à une liberté introuvable, les misères qui s'additionnent, la mémoire douloureuse et l'avenir qui s'enfuit. Mais c'est avant tout le combat d'une femme, pour sa survie, pour sa fille, quel que soit le prix qui assure l'illusion au coeur de l'obscurité la plus dure.

La violence est omniprésente, elle remue, l'écriture est fulgurante, crue, les pages se tournent autant que le ventre. On ne ressort pas indemne de ce roman. Bouleversant, c'est peu dire.
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A travers ce livre, Rachid Benzine nous parle du printemps arabe vécu de l'intérieur, à travers le personnage fascinant de Nour.
Nour, prostituée de mère en fille est au fond d'elle une rêveuse. Elle croit en un monde meilleur, aime la poésie…. Elle tente de protéger au maximum sa fille en lui cachant son activité, en essayant de lui donner une éducation afin qu'elle est un meilleur avenir.
Tout au long du livre, nous allons assister au soulèvement du peuple à travers les yeux, la pensée et le corps de Nour. Elle va devoir faire preuve de beaucoup d'habileté, de méfiance, d'intelligence pour survivre dans un pays où la prostitution, l'homosexualité…sont condamnables. Dans ce contexte violent, Nour va tomber amoureuse de Slimane, un homme bon, adepte de poésie…mais cet amour est condamné d'avance car Slimane est homosexuel et doit vendre son corps pour pouvoir vivre. Slimane va prendre la tête de cette révolution et à travers les mots et le regard de Nour, nous allons vite comprendre que tout le système est corrompu. Lors de ses journées de travail, elle reçoit des hommes de tout bord, des fonctionnaires corrompus, des fils de très bonnes famille homosexuels mais qui n'ont pas d'autres choix que de se marier et fonder une famille, des hommes à première vue simple mais qui sont des espions du gouvernement en place. À aucun moment, Nour les jugera bien au contraire elle a le don de lire dans le coeur et les âmes de chacun et les prendra même en pitié.
« Avec ou sans fond de teint, avec ou sans rouge à lèvres, avec ou sans fard, notre miroir intérieur reflète exactement qui nous sommes. Ni l'hypocrisie ni les flatteries ne s'y reflètent ».
L'auteur m'a bluffée, il a réussi en tant qu'homme à nous faire vivre cette révolution à travers le regard, le corps et les mots d'une femme. Tous les sujets, l'amour, l'amitié, la trahison, la religion…sont abordés avec beaucoup de délicatesse. Ce soulèvement va laisser des traces indélébiles. Une phrase majeure nous amène à réfléchir « Là où la religion passe, la liberté trépasse ». de même, tout combat, mène t il à la liberté ? Ce combat est-il perdu d'avance ?
Un seul conseil, lisez ce merveilleux livre !
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Nour est une pute, fille de pute, elle essaie tant bien que mal d'élever sa fille avec dignité, espérant lui offrir un autre avenir que le trottoir. Dans un pays musulman, à l'aube du printemps arabe, elle raconte à travers ses passes, la condition de la femme et la révolte naissante.

Accompagnée de Slimane, jeune étudiant qui aime les hommes, mais surtout poète engagé, Nour aspire à un monde meilleur, empreint de liberté, ou chacun pourrait s'épanouir à sa guise.

« Un corps de femme, même le plus beau du monde, c'est toujours une forteresse assiégée. Qu'il soit contraint dans un vêtement à la pudeur pathologique, ou révélé par un déshabillé suggestif. Les hommes l'ont réduit à cela. Une prison qui enferme nos désirs, nos passions, notre fragilité, notre créativité. Qui enferme notre honte. Si souvent. »

Un court roman audacieux, puissant, écrit avec justesse et brio. Un véritable cri du coeur et du corps.
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Un livre percutant, dérangeant, bouleversant, et partisan, à l'écriture incisive.
Ce court roman est un pamphlet contre l'obscurantisme et les dérives de l'islam radical, situé pendant le printemps arabe bien que l'auteur pense que cet terme est un néologisme: les Arabes ne connaissent que l'été et l'hiver.
A travers la vie de Nour, prostituée comme sa mère et sa grand-mère, se bat pour que sa fille ait une éducation et puisse sortir du carcan où les hommes veulent enfermer tous les individus de sexe féminin, représentantes du démon.
Elle se prend d'amitié pour un jeune poète homosexuel et tous les deux s'aident et s'apportent de la douceur et du rêve. Ils puisent aussi leurs forces l'un dans l'autre. Au fil des pages, on assiste à toutes les exactions qu''on commises ces assassins, agissant au nom d'Allah, les lapidations et tortures en tout genre: les tortionnaires ayant tous les droits.
Un livre éprouvant mais combien utile par sa dénonciation du sectarisme.
En arrière fond les cris de révolte de tous ceux qui réclament la liberté de vivre leurs différences, celle de s'exprimer, de s'émanciper, d'être en bonne intelligence, hommes et femmes apaisés.
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Waouh ! Quel souffle, quelle puissance d'écriture ! J'adore quand les auteurs nous bousculent, quand les personnages continuent à vivre dans nos têtes, bien longtemps après avoir fermé le livre.

2011 – Dans un pays arabe, peut-être en Tunisie.
Nour est une prostituée et une fille de prostituée. Comme sa mère, elle n'a pas eu le choix. Quand sa mère est morte, elle avait 12 ans et les militaires l'ont abusée et dressée sexuellement : toujours sourire, rire, et faire tout ce que l'Homme te demande. La violence des rapports est permanente, le ton est cru.

Pourtant cette prostituée est une femme libre et indépendante. Elle vit de ses charmes dans un studio éloigné de sa maison car elle a une fille, Selma, et veut farouchement que Selma ait une autre vie que la sienne. Faire des études, choisir sa destinée.

C'est d'ailleurs une dénonciation terrible de l'inégalité sociale. Car Nour est lucide, sur la puissance des nantis, sur l'inégalité profonde entre les deux sexes :
« Un corps de femme, même le plus beau du monde, c'est toujours une forteresse assiégée. (…) Les hommes l'ont réduit à cela. Une prison qui enferme nos désirs, nos passions, notre fragilité. Celle qui enferme notre intelligence, notre sensibilité, notre créativité. Qui enferme notre honte. »

L'amour, elle ne connait pas, mais elle aime profondément un jeune poète homosexuel, Slimane. Tous les deux se comprennent bien, se réconfortent. Tous les deux rejetés, des moins que rien pour la société qui les entoure.
Slimane représente aussi la part féminine de chaque homme. Que beaucoup voudraient enfouir au plus profond d'eux-mêmes.
N'est ce qu'une amitié pour Nour ?... Car elle va le dénoncer, quand il tombe amoureux d'Amine, afin de le récupérer. Récupérer leur complicité et la douceur de leur affection. « Mon Slimane m'est revenu. Je lui serre aussi les mains. Avec les larmes aux yeux. Et avec le sentiment d'être une pute doublée d'une garce. »

2011, c'est aussi le printemps arabe : « un néologisme vide de sens. Les arabes ne connaissent que l'été et l'hiver. » Tous les deux vont se trouver pris dans la tourmente, remplis d'espoir pour une nouvelle société, plus tolérante. D'autant que Slimane devient l'un des chantres de la liberté avec ses poèmes.
Nour est plus réticente, elle craint que l'islamisme ne remplace le régime corrompu et inégalitaire.

C'est un livre dur, dense, violent. Et pourtant le souffle de liberté avec Nour, avec d'autres femmes, avec Slimane est d'une puissance et d'une beauté absolue. Un contraste parfaitement maîtrisé entre la dénonciation de l'oppression et l'ode à la liberté.

Un livre et un auteur à lire. Car j'avais déjà beaucoup aimé « Voyage au bout de l'enfance » et celui-là est tout aussi réussi.
Merci Rachid Benzine !

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Instagram : commelaplume
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