France, 2022, le confinement.
Charles Berberian dessine chez lui, cloîtré comme un refuge. Souvenirs qui resurgissent d'un autre moment d'introspection à dessiner, alors qu'il est enfant lors de la guerre civile à Beyrouth.
J'étais vraiment impatiente de découvrir l'histoire du Liban à travers une autobiographie où l'enfance se raconte mais le parti pris graphique a gâché ma lecture, même si je comprends parfaitement l'intention que je trouve très belle, cette nécessité de raconter comme les souvenirs viennent en y injectant des styles visuels différents.
Je n'ai pas apprécié, en tant que lectrice, tous ces styles, passer de photographies sans esthétisme à une sublime illustration et naviguer de pages en pages avec ses éclatements visuels. J'ai dû arrêter plusieurs fois ma lecture, pour la reprendre avec l'envie de ne pas la poursuivre. J'aurai abandonné la lecture uniquement pour cet aspect si ça n'avait pas été une lecture en sélection pour un prix. Dommage car le travail d'illustration de
Charles Berberian est très poétique, et la richesse des procédés aurait pu être remarquable puisqu' il passe par des styles que j'adore et qu'il maîtrise vraiment, comme le stylo bille, l'aquarelle ou encore l'encre de Chine en les fusionnant parfois.C'est très beau !
J'arrive à reconnaitre les grandes qualité d'Une Éducation orientale. C' est une oeuvre sensible où le coeur de ses membres est la richesse des origines, un père arménien, une mère grecque. J'ai beaucoup aimé que la structure de la narration se concentre sur le mécanisme des souvenirs. Et les moments avec la grand-mère sont comme des madeleines de
Proust...
Un petit goût de tristesse de ne pas avoir aimé autant que je l'aurai voulu. Et je m'empresse de découvrir le travail de
Charles Berberian à travers d'autres ouvrages.
** Lu dans le cadre du Grand Prix de la BD ELLE 2024