Regards sur la peinture, n°40 : Matisse

...avec les papiers découpés, inventés en 1947 pour remédier aux difficultés physiques de la vieillesse et de la maladie qui l'empêchent de manier son pinceau.... pour le vieux maître, c'est une nouvelle révélation, comme au temps de la maladie de sa jeunesse : il découvre que pour créer un monde, il suffit de formes colorées.
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A quatre-vingts ans, le maître donne une leçon de liberté et de remise en cause qui influencera la discussion sur le renouvellement des moyens et des supports picturaux et l'exaltation du geste. A commencer par le dripping de Max Ernst repris par Pollock, à l'origine de l'action painting...
"Le tableau est fait de la combinaison de surfaces diversement colorées".

C'est avec Moreau que Matisse apprend à connaître l'histoire de l'art, à comprendre les chefs-d'œuvre français et hollandais du Louvre, et surtout à se comprendre lui-même. Roger Marx fera remarquer que tous ceux qui voulaient évoluer en harmonie avec leur propre personnalité s'étaient regroupés sous l'égide de Gustave Moreau. C'est donc dans l'atelier de Moreau que Matisse rencontre ceux qui partageront avec lui l'aventure du Fauvisme : Rouault, Camoin, Manguin.
Le maître lui fait cette prophétie : "Vous simplifierez la peinture, monsieur Matisse".

En 1910, il fait une autre découverte fondamentale pour lui : celle de l'Orient et de l'Islam qui l'éblouissent dès son premier voyage en Afrique, au Maroc, et lui inspirent les motifs décoratifs en arabesque.

En 1948, il s'attèle à une autre grande entreprise : la décoration de la Chapelle des Dominicains de Vence pour laquelle il dessine tout, des objets aux ornements sacerdotaux jusqu'au vitrail flamboyant de lumière et de couleur.

Nous allons à la sérénité par la simplification des idées et de la plastique. L'ensemble est notre seul idéal. Les détails diminuent la pureté des lignes, ils nuisent à l'intensité émotive, nous les rejetons. Il s'agit d'apprendre - et peut-être de réapprendre - une écriture qui est celle des lignes ; ensuite, et après nous probablement, viendra la littérature...