Son talent artistique est précoce; on l'envoie donc à treize ans travailler chez un décorateur de porcelaines et, le soir, suivre des cours gratuits de dessin. En 1858, le jeune Renoir abandonne la peinture sur porcelaine pour celle des éventails et des stores, plus rentables. L'habilité et la rapidité de son exécution sont tout a fait remarquables.
Je suis comme les enfants à l'école. La page blanche doit toujours être bien écrite et paf !...un pâté. J'en suis encore aux pâtés, et j'ai quarante ans. J'ai été voir Raphaël à Rome: c'est bien beau et j'aurais dû voir ça plus tôt. C'est plein de savoir et de sagesse. Il ne cherchait pas comme moi les choses impossibles. Mais c'est beau.
Il lui arrive d'être accepté au Salon, la grande exposition annuelle de Paris, mais la plupart du temps il essuie des refus car on n'apprécie guère son adhésion aux courants artistiques modernes: il suffit de penser que Gustave Courbet, l'idole de Renoir, y fut considéré comme un révolutionnaire et un saboteur de la bonne peinture !
Ayant un peu économisé, il s'inscrit à l'École des Beaux-Arts en 1862 et entre dans l'atelier de Marc Gleyre. Il y rencontre de jeunes élèves - Monet, Bazille, Sisley - qui seront ses amis de toute une vie.