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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Suzanne n'a pas choisi sa vie, c'est la vie qui décide pour elle.
Très vite, elle devient une enfant hypermature par la force des choses afin de s'accomoder des brusques séparations et de l'insécurité permanente que fait régner une mère imprévisible.
Rien d'étonnant qu'une fois devenue adulte elle se trouve un mari tout puissant, sûr de lui, séducteur, forcément rassurant, imbu de sa personne mais qui lui fait l'honneur de la choisir, de la désirer, elle. Lui aussi décidera de tout, elle laissera faire, vivra dans son ombre.

La boucle est bouclée. Suzanne s'est jetée dans la gueule du loup comme avant elle était livrée, impuissante, à sa mère. Se soumettre plutôt que d'être abandonnée, c'est là son problème.

"Tu as toujours été du côté des victimes qui se taisent. Qui ne bronchent pas. Qui subissent sans sourciller. Tu as toujours cru que la soumission te permettrait d'accéder à une existence plus correcte. Sans trop de complication. Relativement tolérable."

Enfant non désirée, bonne petite-fille, soeur protectrice, épouse soumise, mère aimante, elle n'a jamais vécu pour elle. Suzanne est morte comme elle a vécu, elle est partie sur la pointe des pieds sans faire de bruit. Tout juste si elle ne s'excuserait pas pour le dérangement...

Sans larmoiements inutiles, un bel hommage rendu par une fille à sa mère pour nous conter la douleur de passer à côté de soi-même. le tendre portrait d'une femme ordinaire pour une vie qui, au final, est loin de l'être.

Et un titre qui pourrait presque donner un sens à la mort...


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Combien d'entre nous se sont reconnues dans le récit de cette pauvre vie, tellement ordinaire mais tellement touchante ! le récit est imprégné d'amour, pas un poil de compassion, à lire d'une traite! L'écriture est fluide et belle malgré la noirceur de certains passages. Un jardin sur le ventre...Le titre ne pouvait pas mieux correspondre à l'histoire que l'on ne peut pas oublier. Un livre profond de tous sentiments humains, sur la vie tout simplement...
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La quatrième de couverture dit :
C'est l'histoire ordinaire de gens ordinaires dans une région où il ne fait ni beau ni mauvais. C'est l'histoire d'un peu tout le monde. L'histoire d'une vie fauchée. D'un amour qui s'arrête. D'une mère qui part. D'un mari qui devient veuf. D'un veuf qui ne veut pas le rester. C'est l'histoire de gens qui ne se comprennent pas. D'une soeur qui regrette. D'un frère qui revient. Il y a des petits-enfants qui souffrent, qui se taisent. Des filles qui pleurent, qui fument et des chiens qui aboient. C'est l'histoire banale de la vie et de la mort.

Mais c'est surtout l'histoire de la vie de Suzanne. Elle qui meurt à 70 ans et qui laisse son mari Franck et deux filles Marie et Gabrielle.
Son mari est une forte personnalité, de celle qui écrase les autres, un être égoïste et tyrannique.
Et c'est Gabrielle qui raconte la vie de sa mère. La Mémère qui l'a élevée et cajolée, une mère Bertrande, incapable d'amour hormis envers les hommes. Tante Jackye malade après la Seconde Guerre Mondiale et qui mourra de tuberculose. Puis, Suzanne obligée de vivre avec sa mère. La pension, les amants de passage de sa mère toujours nombreux, son demi-frère Antonio, sensible et malhabile. La rencontre avec Franck. Un bonheur de quelques mois qui laissera vite place à la désillusion. Une vie étouffée à craindre les excès violents de son mari, à s'effacer devant lui. Toujours. Lui laisser le devant de la scène et « courber l'échine ». Retenir sa respiration quand il rentre le soir et ne rien dire. Et faire comme si tout allait bien...
Certains se poseront la question : pourquoi ne l'a-t'elle pas quitté quand il était encore temps ? Parce que dans les années 60 et 70, le divorce était mal vu.

Les sentiments de Gabrielle apparaissent à travers ce récit. Ni elle, ni sa soeur n'étaient dupes du comportement de leur père. Autant de mots qui lèvent le voile sur cette famille.
Comment cet homme va réagir après le décès de sa femme? Je vous laisse le découvrir...

J'ai été énormément touchée par cette lecture ! Et je suis encore remplie d'émotions peut-être parce qu'il a trouvé des échos en ma personne. Je l'ai terminé avec une boule dans la gorge...
Sans jamais tomber dans le pathos, il s'agit d'un livre terriblement juste sur la vie de gens qui comme Suzanne "paraissent" ordinaires.

Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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A peine fait-on connaissance avec Suzanne qu'elle meurt d'une hémorragie cérébrale. Gabrielle, sa fille cadette, reprend le fil pour nous conter l'histoire de cette mère, mal aimée, qui leur a donné tant d'amour à elle et à sa soeur. Quelle triste vie que celle de cette femme qui volera de tant à autre des moments de bonheur bien éphémères. La narration est volontairement monocorde, les phrases sèches incisives et très courtes afin de créer une ambiance sans pathos mais sans espoir aucun. Ce roman est très attachant et le malaise au quotidien parfaitement rendu. Il y a une grande sensibilité chez cet auteur. Un moment de lecture qui, sans bruit, nous interpelle et nous fait réfléchir sur la violence ordinaire, sans traces physiques, qui détruit jour après jour.
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L'auteur décrit la vie de cette femme avec une grande intensité, des mots forts, sincères, sans artifice. Une enfance difficile, un amour qui s'étiole, une femme qui se débat en silence, l'amour d'une fille pour sa mère disparue… Autant de thèmes qui rendent ce livre mélancolique et rempli de tendresse. C'est aussi l'histoire des non-dits et des gens qui se taisent, parce que c'est parfois mieux ainsi. le coeur se serre à la lecture de ces lignes…
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Bouleversant et attachant, le destin de cette femme que l'on suit à l'envers de la tombe à la jeunesse, un destin sombre entre un manque d'amour maternel et un mari qui n'est pas l'échappatoire attendu ni le bonheur tant mérité.......
Au global et en bilan, une vie à la limite du sordide mais on s'attache à Suzanne. Il y a là des leçons de vie à prendre et à s'appliquer. le lecteur est plongé entre pleurs et petites joies avec des moments d'espoir et de rage vis à vis de ses personnages trop égoïstes et vils pour considérer Suzanne, comme elle le mérite, un être humain prêt à tout donner pour un peu de bonheur.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Un très beau coup de coeur pour ce roman qui est la simplicité même mais qui a su me toucher par sa sincérité.

C'est une histoire banale qui nous est conté, une tranche-de-vie comme il y en a tant, avec ses drames, ses victoires, ses joies et ses doutes…
Suzanne a 70 ans et se trouve à la fin de sa vie. Elle laisse un mari et deux filles derrière elle, chacun inconsolable à leur manière. Car la vie de Suzanne n'a pas toujours été facile et c'est par la voix de sa cadette, Gabrielle, que l'on apprend à la connaître et à s'y attacher.

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"Un jardin sur le ventre" est un roman sur l'amour ou plutôt le manque d'amour. La narratrice est Gabrielle, la plus jeune fille de Suzanne. A la mort de Suzanne, Gabrielle nous donne son ressenti et nous confie le récit de la vie de sa mère.

Ainsi, grâce à des chapitres croisés, elle va rendre hommage à sa mère et surtout mettre en lumière cette vie effacée devant les autres.Avec beaucoup de tendresse et d'amour, Gabrielle redonne une existence à sa mère.

Le titre est très bien choisi puisqu'il symbolise la mort mais aussi l'espoir, la vie de ce jardin créé par Suzanne.

L'auteur montre ici qu'une enfance sans amour crée un adulte résigné. Par peur de la violence de sa mère, Suzanne apprend à cacher ses émotions, à supporter, à ne pas faire de vagues. Par contre, elle comprend l'importance de l'amour grâce à sa grand-mère et sa tante. Cet amour, elle en mesure l'importance et saura le redonner à son frère et à ses filles.

Sûrement habituée à subir, elle va quitter l'autorité de sa mère pour se retrouver sous le joug d'un mari ambitieux, égoïste et infidèle. Suzanne subit, fait bonne figure pour sauver les apparences et préserver ses filles.

" Tu t'es construit une forteresse. tu as muré tes sentiments en essayant de rester digne, de faire bonne figure devant tes filles."

Le livre nous donne une vision négative ou réaliste du mariage et de l'amour. Bertrande vit une successions d'aventures sans lendemain. Suzanne croit naïvement au grand amour mais la déception est lourde lorsque son mari est parvenu à ses fins.

" Tant qu'il ne te possédait pas encore complètement, il te gâtait."

Le style est parfois bref avec des phrases courtes successives pour montrer la rage et la peine de Gabrielle au moment de la disparition de sa mère. Tantôt, il est affectif avec de belles descriptions et métaphores (rencontre de Franck et Suzanne et leur première nuit).

Fabienne Berthaud nous confie effectivement une histoire ordinaire mais l'émotion est très présente grâce aux sentiments de la narratrice. Elle a pour sa mère tout l'amour et le respect que personne n'a eu pour Suzanne.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Suzanne, enfant et femme solitaire et abandonnée qui garde pourtant une grandeur d'âme et dévotion, respect et amour pour ceux qui la malmènent. Face à elle, les personnages du mari et de la mère Bertrande apparaissent veules et pitoyables.

Le prologue nous annonce une histoire banale. Certes, ce n'est que le récit d'une vie, avec des gens normaux et simples mais la narratrice sait faire de sa mère un personnage admirable.
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A la lecture de la quatrième de couverture, je m'attendais, je ne sais pas pourquoi, à ce que le roman présente un assemblage de différents portraits d'hommes et de femmes sans lien, mais toutefois ressemblants dans leur malheur. Rien ne me laissait non plus deviner que la narration serait si particulière.
L'histoire qui est racontée est celle de Suzanne, une femme que la vie n'a pas épargnée : les quelques années de bonheur vécues auprès de Mémère, sa grand-mère, seront suivies d'une longue et douloureuse période passée aux côtés de sa mère, une femme qu'elle avait prise jusque là pour sa tante, une irresponsable qui la délaisse, ainsi que son jeune frère, préférant s'investir dans des relations vouées à l'échec. Un jour, elle fait la rencontre de Franck, qu'elle ne tarde pas à épouser. Il lui donne deux filles et lui fait vivre, pendant des dizaines d'années, un véritable cauchemar.
C'est une histoire qui touche car elle pourrait être l'histoire de tout le monde. Au moment où débute notre récit, Suzanne décède et c'est sa fille Gabrielle qui entreprend de raconter l'histoire de cette mère disparue si brutalement. La narration est faite à la seconde personne, c'est un peu surprenant au début mais cela donne toute son originalité au roman. Il y a beaucoup de tendresse dans l'écriture d'Un jardin sur le ventre et l'on sent, chez l'auteur, une grande sensibilité. Avec des mots simples et des phrases qui claquent, Fabienne Berthaud a réussi à peindre le portrait « ordinaire » d'une femme qui se tait et subit.

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"C'est l'histoire d'un peu tout le monde. L'histoire d'une vie fauchée. D'un amour qui s'arrête. D'une mère qui part. D'un mari qui devient veuf. D'un veuf qui ne veut pas le rester. C'est l'histoire de gens qui ne se comprennent pas. D'une soeur qui regrette. D'un frère qui revient. Il y a des petits-enfants qui souffrent, qui se taisent. Des filles qui pleurent, qui fument et des chiens qui aboient. C'est l'histoire banale de la vie et de la mort." le prologue est de l'auteur et résume l'histoire. Mais ce beau roman est cela et beaucoup plus à la fois.

C'est un hommage à une mère, Suzanne, par sa fille Gabrielle. Dans un récit écrit à la deuxième personne du singulier, Gabrielle, à la mort de sa mère ("avoir un jardin sur le ventre", apparemment une expression de grand-mère pour désigner la mort), retrace la vie de cette femme "ordinaire" et terriblement attachante, abandonnée par sa propre mère pratiquement à la naissance, à l'enfance difficile, et qui a choisi un mari tyrannique. Par des mots et des phrases simples mais justes, l'auteur donne vie et parole à cette femme comme il en existe des milliers dans l'ombre, sa vie entre résignation et résistance passive à son mari égoïste, son amour pour ses filles, ses rêves abîmés.
Lien : http://dautresviesquelamienn..
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