Une vingtaine de brefs portraits de
Stendhal, comme des croquis : nous le croisons à l'opéra, en voyage, à la guerre, à table, avec Dieu, avec l'argent etc. Propos inspiré, écriture fluide, sans tomber dans la pamoison. Et, dans un geste transgressif parfaitement assumé, l'auteur, professeur à la Sorbonne, glisse une réflexion sur soi, en contrepoint, allégée par une douce auto-ironie.
«
Stendhal sort des pages et devient une présence qui nous accompagne dans toutes les circonstances de notre trajectoire biographique, tel un témoin amical que nous consultons dans les petites choses comme dans les grandes : qu'aurait-il fait, ici, maintenant, à ma place ? » Avec
Stendhal, « impossible de séparer l'homme de l'oeuvre. » p17-18
Des extraits sur son écriture : « Ce qu'il abomine, c'est ce qu'il appelle « le métier d'auteur ». Il aurait honte de l'exercer parce qu'il le juge avilissant, ou plutôt avili par les trafics d'influences et le charlatanisme généralisé. »
« Ce que j'ai toujours trouvé de plus précieux dans l'exemple stendhalien, c'est son détachement si rafraîchissant à l'égard de sa production littéraire ».p114-115
A la fin de l'ouvrage je découvre cette étonnante pique que l'auteur destine à son confrère : « le plus grand
Stendhalien actuel,
Michel Crouzet, d'une science admirable et intarissable, est aussi à mes yeux le plus anti-
Stendhalien qui soit, empilant pavé sur pavé pour édifier une monstrueuse barricade critique derrière laquelle HB devient invisible et illisible. »P171