Ceci n'est pas un fait divers

Avec ce roman on suit un frère et une soeur, l'un a 19 ans, l'autre 13 ans, la cadette a vu son père tuer sa mère. On suit au fil des pages la descente aux enfers de ces deux personnes, le roman n'est pas facile à lire d'autant qu'il est inspiré de faits réels ! Une histoire de féminicide et de l'impact que celui a sur la famille qui reste et ici surtout les enfants, j'ai lu ce roman en apnée et j'ai ressenti encore plus l'horreur de ce drame !

J'ai eu du mal à savoir si j'avais aimé ce livre. J'ai, bien sûr, été touché par l'histoire. Comment ne pas l'être ? Mais avec du recul, j'ai malheureusement trouvé que ni la narration (factuelle, rapide) ni le style littéraire ne m'avait touché. J'ai le sentiment que l'auteur avait un bon sujet, mais qu'il n'y a pas ajouté de plus-value en la racontant via ce format de roman.
Je mets malgré tout 4 étoiles car l'histoire est sincèrement touchante et marquante.

Ceci n'est pas un fait divers / Philippe Besson
Et donc, oui, c'est ce qu'on appelle un « fait divers », appelation bien injuste pour quelque chose qui bouleverse autant de vies!
Ce n'est pas non plus un polar où le mort n'est qu'un prétexte. L'auteur, par la voix du fils de la victime, nous raconte leurs vies d'avant. Il sait nous faire revivre certains moments de ces vies fracassées à cause d'un personnage qu'on ne peut que détester : ce père absent, ce mari qui traite sa femme comme une esclave et qui n'aime personne que lui...
Philippe Besson rend ici justice dans un roman aux vies pathétiques explosées par ce genre de « fait divers ».
C'est un livre auquel on ne peut pas rester insensible. Les adolescents qui vivent cela sont marqués pour la vie. Très bien écrit avec beaucoup d'empathie.
Ocyaran, 31/07/2023

Un roman inhabituel de l'auteur, cette fois Philippe Besson ne parle pas de l'amour, ni du chagrin amoureux.
Il s'inspire d'un fait réel concernant un féminicide pour raconter la douleur, la colère et l'incompréhension des enfants du couple à travers leur long chemin pour tenter de survivre à l'indicible.
L'auteur écrit "je" , il est le frère de Léa, le fils de Cécile Morand, la mère et de Franck Malzieu, le père , et il nous plonge au sein de cette famille , "dans la violence du choc" dès le premier chapitre avec la phrase qui le termine : Elle a dit" papa a tué maman".
Avec la pudeur qui lui est coutumière, il nous bouleverse une fois de plus .On vit chaque instant de ce drame la boule au ventre, en apnée.

J'aime la plume de Philippe Besson, son style d'écriture, ses mots, sa façon bien à lui de raconter les choses.
C'est l'un de mes auteurs chouchous et je ressors souvent troublée par mes lectures.
Étant donné le sujet de cette histoire, j'attendais beaucoup (trop ?) de ce roman.
J'avais peur de le démarrer, j'imaginais avoir du mal à lire ce livre, à ressortir totalement bouleversée de ma lecture, à ne pas pouvoir chroniquer ce roman, etc.
En fait, pas du tout...
Je referme ce livre simplement touchée par cette histoire, mais ça n'a pas été le roman coup de point auquel je m'attendais.
Une chose est sûre, ce ne sera pas pour moi le livre le plus marquant de l'auteur, même si je ne peux rester insensible à cette histoire et à cette fin terriblement poignante.

Évidemment ça ressemble à un fait divers, Évidemment, on a tous lu ou entendu ces articles sur les féminicides, qui continuent de détruire des vies. Mais dans ce livre de Besson, on va plus loin que la lecture d'un article. On entre dans la vie des "dommages collatéraux", on ne peut pas être simple lecteur ! du moins je l'espère. On regardera différemment nos voisins, amis et quitte à paraître ridicule,parce que peut-être que l'on se trompe, on alertera...
Les téléfilms, films, livres, médias attirent l'attention de chacun de nous pour que ça cesse. Merci à Philippe Besson d'avoir contribué aussi à réveiller chacun(e) d'entre nous.
C'est un livre qui se laisse lire facilement et rapidement et qui surtout laisse un message.

Me voilà bien ennuyé au moment de donner mon sentiment sur ce roman inspiré de faits réels. J'en ai apprécié la lecture, c'est indéniable, Philippe Besson est toujours aussi agréable à lire et son ton est toujours aussi juste. Il n'en demeure pas moins qu'avec ce récit d'un féminicide dont le narrateur de dix-neuf ans est le fils de la victime et de son bourreau, Philippe Besson court au devant d'un succès de librairie qui se double étonnamment d'un succès critique faisant abstraction du traitement convenu donné à ce meurtre, à ses causes et à ses conséquences. Autrement dit, Philippe Besson fait dans la facilité et les clichés abondent, même s'ils ne sont sans doute qu'un reflet de la réalité dans bien de ces cas où la violence à la fois morale et physique conduit au meurtre. La barque n'est-elle pas un peu trop chargée avec ce fils homosexuel qui réussit à intégrer l'école de danse de l'opéra de Paris au désespoir de son père qui l'aurait préféré en footballeur ? Une impression de déjà lu qui fait de ce roman le moins personnel de ce que j'ai pu lire de l'oeuvre de Philippe Besson.

Une écriture claire et concise sur un fait courant : les violences faites aux femmes.
Un frère, une soeur doivent affronter la mort de leur mère. A l'heure de la médiatisation de chaque drame de ce type Philippe Besson s'attarde sur les dommages causés dans le giron familial.
L'histoire racontée au travers des yeux du fils est poignante et nous fait prendre conscience de l'ampleur des dégâts, de la difficulté à accepter, de surmonter les faits. Il faut aussi faire le deuil de la relation au proche qui a commis l'irréparable.
Je vais me permettre de reprendre (exceptionnellement), un morceau de présentation lue sur le site https://www.culture-tops.fr/. J'espère que l'auteur ne m'en voudra pas. C'est tout à fait le ressenti que j'en ai eu :
« Etrangement, ce livre ne m'a pas bouleversé. Il m'a fait beaucoup réfléchir par contre. C'est un roman qui touche beaucoup plus le cerveau que le coeur ; il est assez peu dans le domaine de l'émotion. Est-ce par pudeur de l'auteur ? ou pour nous permettre de supporter d'aller jusqu'au bout ? »

Ce genre d'histoires, c'est justement le genre de faits divers que l'on va voir aux infos. Sauf que cette fois pour les enfants de Cécile Morand, c'est leur réalité. Les mots de Léa, 13 ans, prononcés au téléphone à l'intention de son frère sont aussi choquants que bouleversants : « Papa vient de tuer maman »… Une phrase qu'on ne devrait jamais entendre et encore moins prononcer…

Entre tristesse, colère et culpabilité, nous allons suivre les enfants, âgés de seulement 13 et 19 ans, victimes collatérales de ce féminicide. D'ordinaire, on se place du côté de la victime, voire du bourreau, mais rarement des enfants… Ils sont encore jeunes, innocents et pourtant, ils vont devoir encaisser et se relever après cet effroyable traumatisme : Un père qui tue sa femme sous les yeux impuissants de sa fille encore mineure. On lit ces pages le coeur serré, presque en apnée, tant on tremble pour ces enfants, qui démarre tout juste sa vie pour l'un et entre à peine dans l'adolescence pour l'autre…

C'est le deuxième roman que je lis de l'auteur, et j'ai une nouvelle fois apprécié sa plume. Comme à chaque fois, c'est un roman très court, on va droit au but. On ne passe par quatre chemins, après le meurtre, place aux interrogatoires, à l'enquête, à la vie après… C'est percutant, incisif avec une écriture poignante, autant que l'histoire qu'elle relate. Dès lors que ça touche aux enfants, ça touche d'autant plus. Malheureusement, les féminicides sont de plus en plus courants et je trouve ça important d'en parler, pour sensibiliser et que ça ne se reproduise plus.

Un roman poignant qui vient dramatiquement illustrer ces chiffres que l'on voit encore trop souvent aux infos. Et pourtant, si j'ai apprécié ce roman et son sujet cruel, je l'ai trouvé trop court… A peine 200 pages, c'est peu pour en dire autant. La fin m'a laissée sur ma faim justement, parce qu'elle était trop rapide. J'avais l'impression de les laisser en plan, presque de les abandonner. J'aurais aimé les suivre davantage, approfondir encore plus…

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Le livre du Mois d'Avril 2023
Ce roman, inspiré d'un fait réel, pourrait être glaçant de part son sujet, mais on éprouve une telle empathie pour ces deux jeunes gens confrontés à une telle horreur. On aimerait les protéger de tout ce qui fait l'après, heureusement leur grand-père est très présent et prend tout ou presque en charge. Cependant il se retrouve impuissant à cicatriser les blessures, de plus il a les siennes propres à panser.
Encore un livre sur les violences conjugales, certes oui, mais quel livre ! On chemine aux côtés de trois écorchés vifs qui tant bien que mal tentent de s'expliquer ce drame, on partage leur chagrin, leur colère, leur culpabilité.