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sur 309 notes
4 novembre 2008, c'est l'effervescence aux Etats-Unis. La foule est en liesse, la population trépigne d'impatience de savoir si oui ou non son pays va marquer l'histoire à tout jamais...
C'est au beau milieu de cette ferveur que Laura, quarantenaire, a décidé de mettre fin à ses jours en ce jour si doux de novembre. Résignée, arrivée au bout de sa vie, lui semble-t-il, n'espérant plus rien de bon, elle en a fait le tour et pense qu'il est temps d'arrêter là. Elle l'a décidé, ce sera pour ce soir. Ni ses fils, éloignés physiquement mais surtout psychologiquement, ni son ex-mari avec qui elle n'entretient plus aucun lien et qui a l'a fichu à la porte du jour au lendemain, ni son boulot à mi-temps dans une petite cafétéria au coin de la rue, ne trouveront grâce à ses yeux...
Samuel, quant à lui, gringalet, sans force aucune, n'a pas émergé de chez lui depuis 5 jours, c'est à dire depuis que son fils, Paul, a mis fin à ses jours. Un coup dur pour ce peintre légèrement hippie, papa à mi-temps qui se partageait la garde avec son ex-femme, Claire. Face à un adolescent un brin rêveur, ou était-ce de la tristesse, souvent la tête dans les livres, Samuel n'a pas compris le geste si incongru et inattendu de son fiston. Aurait-il pu deviner son acte ? Aurait-il pu le regarder d'un peu plus près ? Lui consacrer plus de temps ? Pourra-t-il surmonter la perte de cet être si cher ? Autant de questions qui se bousculent et auxquelles il tentera d'y apporter un semblant de réponse...

Deux âmes perdues, deux écorchés vifs, deux destins brisés... Des douleurs, des non-dits, des ressentiments... Dans cette ville de Los Angeles, Philippe Besson entrecroise deux personnes que rien ne semble rapprocher... Et, pourtant... C'est le récit bouleversant et mélancolique de la triste réalité de la vie qui éclate comme une bulle de savon, la solitude qui semble s'être immiscée depuis des années, l'indifférence, la désolation, la tristesse qui s'imprègne et la souffrance continuelle... C'est le récit attendrissant de deux âmes face à leur destin... Alternant successivement Laura ou Samuel, l'on se doute que ces deux-là vont finir par se rencontrer... Et, l'on espère intimement que chacun sera d'une grande aide pour l'autre... L'on espère de tout coeur que cette belle journée de novembre se terminera sous de bons auspices... D'une écriture tendre, émouvante, compatissante et touchante, l'auteur nous offre ainsi une jolie rencontre sur front de mer...

Une bonne raison de se tuer... et d'autres encore...
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Dans une unité de temps d'une journée, Philippe Besson nous présente deux personnages.

Une femme, Laura, quarante-cinq ans, mère, mariée et divorcée car elle a été expulsée par son mari et son fils du rêve américain. Elle se retrouve serveuse dans un fast food et décide, un matin, d'aller au bout d'un processus de disparition.

Un homme, Samuel, quarante ans qui, ayant décidé de se mettre en marge de la société américaine, s'est retiré au bord du pacifique. Peintre, un peu hippie, il ne se sent pas concerné par la société matérielle américaine. Jusqu'au jour où il se retrouve pris dans un processus de résilience, de survie, car confronté à l'inintelligible : le suicide de son fils de dix-sept ans.

Ce que relie ces deux êtres, Laura et Samuel, c'est la tentation d'en finir.

Et malgré l'effervescence de ce 4 novembre 2008, à l'aube de l'élection de Barack Obama aux Etats Unis, ces deux êtres en plein désarroi, ne savent plus où puiser la force de continuer. Ils ne savent plus où est leur place. Ils n'ont plus de territoire d'enracinement, de repères...
Ils vont pourtant s'effleurer, se frôler, et puis se croiser…
Mais ces deux solitudes vont-elles pouvoir se sauver l'une, l'autre ?

Une bonne raison de se tuer, titre emprunté à une phrase du journal de l'auteur italien Cesare Pavese, « une bonne raison de se tuer ne manque à personne », est un livre sombre.
Philippe Besson, enquêteur de l'âme à l'écriture introspective, nous livre ici un ouvrage bouleversant qui nous fait réfléchir sur le suicide.
Tout en dévoilant ses personnages, il s'intéresse profondément dans le détail – silences, non-dits - à ce qui nous maltraite, à ce qui nous empêche d'être heureux, à la fragilité, à l'absence de certitudes, à la douleur, au vide, à la mort, - bref à l'essentiel, mais le tout sans pathos.

Une bonne raison de se tuer nous propose aussi de réfléchir sur la notion de SUICIDE.
Le suicide de Paul, - fils de Samuel - que Philippe Besson, analyse comme un « coup de tête » : un « simple incident ». Et le suicide de Laura, suicide prémédité aux raisons souterraines invisibles qui viennent de beaucoup plus loin, et qui fait qu'à un moment, par un simple basculement, l' « accident mental » se produit, Laura ne sait plus où est sa place et n'envisage qu'une seule issue : s'arrêter là.

Un livre bouleversant sur le désespoir, la solitude, la douleur doublée d'un sentiment de vacuité. Des maux redoutables qui petit à petit gangrènent nos sociétés modernes
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4 novembre 2008, jour d'élection présidentielle aux États-Unis. Jour d'euphorie pour des millions d'américains.
Pas pour Samuel et Laura, deux Californiens d'une quarantaine d'années, qui ne se connaissent pas mais qui vont vivre tout deux une journée éprouvante.
L'un, peintre et surfeur, vit seul à Newport Beach, dans une maison au bord de l'océan pacifique. Effondré psychologiquement même si physiquement il tient le coup, il doit se rendre à Los Angeles pour enterrer son fils de dix-sept ans, qui s'est suicidé quelques jours plus tôt, sans laisser d'explication.
L'autre a été femme et mère au foyer pendant des années, jusqu'au jour où elle a été "congédiée" par son mari. Depuis, elle aussi vit seule, à LA. Elle a trouvé un travail de serveuse à temps partiel mais sa vie est devenue fade et elle ne lui trouve plus aucun sens. Alors à quoi bon continuer ? Elle a décidé d'y mettre fin à l'issue de cette journée.

Deux êtres seuls que l'on suit tout au long de cette journée, du réveil jusqu'à la tombée du jour.
On devine ce que Samuel, dont le fils s'est suicidé pourrait à apporter à Laura, qui a envie de le faire. On suppose que ces deux personnes vont finir par se croiser, que ce n'est pas par hasard que l'auteur met leur deux vie en parallèle. Quand et comment, seule la lecture vous le dira.
Samuel, après un surf matinal sur les vagues du Pacifique, comme il en a régulièrement l'habitude, se prépare pour aller à l'enterrement. Laura, après une dernière visite à une amie et un dernier et bref coup de téléphone à son fils aîné qui vit à New-York, se prépare pour sa dernière journée de travail au Joey's Café. Elle a programmé son suicide pour la fin de la journée.

Philippe Besson fait alterner les chapitres consacrés à l'un et à l'autre de ses deux "héros", au fur et à mesure que les heures de ce 4 novembre s'égrainent. J'ai aimé cette construction qui pousse inexorablement le lecteur à continuer car il veut savoir si oui ou non, les deux vont finir par se rencontrer et ce qu'il va en découler...
Des heures passées pour l'un comme pour l'autre à faire le point sur le passé. Tandis que Samuel revit des moments avec son fils et qu'il cherche à comprendre ce qui a bien pu amener son enfant à se tuer et ce qu'il n'a pas su voir, Laura, de son côté, a déjà pris sa décision d'en finir avec sa vie fade. Des années durant, elle s'est oubliée au service de son mari et de ses enfants. Ils sont devenus grands désormais, son mari en a choisi une autre, elle se retrouve donc "inutile" et se laisse gagner par l'apathie.

Un récit qui tient donc sur une journée, durant laquelle on suit les "activités" de Samuel et Laura et leur introspection respective.
La fin est sans surprise, on s'en doutait, et aurait-elle été différente qu'on aurait crié ô scandale et à la facilité. Cependant, en tant que lectrice, je n'ai pas pu m'empêcher d'espérer autre chose. J'ai tellement été dans l'attente de LA confrontation entre les deux personnages que celle-ci ne s'est pas révélée à la hauteur. Mais je n'en dis pas plus, à vous de vous faire votre avis.

L'intérêt du livre ne repose pas sur le destin de ces deux personnages (bonjour le portrait de l'ex-femme au foyer...) mais bien dans l'art du récit qui est très maîtrisé. J'ai particulièrement apprécié les séquences de l'histoire se déroulant dans le Café où travaille Laura à mi-temps et globalement, j'ai été bien plus touchée par son personnage que par celui de Samuel. Peut-être parce que j'ai été intriguée par son comportement suicidaire et que j'ai eu du mal à comprendre ce qui a motivé son geste. Il y a ce qu'elle nous dit de sa vie devenue terne et sans intérêt, la souffrance d'être devenue comme invisible aux yeux des autres, ce que l'on comprend tout à fait, mais cette femme, telle qu'elle est présentée, ne ressort pas comme profondément dépressive (ou alors elle cache bien son jeu, et à elle en premier).
Était-ce vraiment une bonne raison de se tuer ? Pour elle, oui.
Quant à la "bonne raison de se tuer" de son enfant, Samuel ne la saisira sans doute jamais vraiment. J'ai cependant décelé dans l'histoire une légère pointe d'optimisme qui tient dans le contact né de sa rencontre avec un ami de son fils.
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Deception. Si le livre vous accroche, il n est question que de desespoir de solitude de regrets, d abandon mais
Helas l emotion n est pas sur la page. La froideur est la plus forte. Cette lecture est deprimante.
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Samuel a perdu son fils (17 ans). Il s'est suicidé.
Laura a perdu son mari : ils ont divorcé. Ses enfants se sont éloignés.

Philippe Besson nous offre un portrait de ces deux personnages qui se débattent dans leur solitude, et où les sentiments sont analysés à la loupe.

Excellent roman psychologique. Excellent début de roman qui nous accroche irrésistiblement.
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J'avais d'abord mis 5 étoiles à ce roman. Surtout parce qu'il se lit très vite, qu'on ne s'ennuie pas. Il y a un bon suspens.

Mais par la suite, j'ai retiré une étoile. Ce roman est bien construit. le lecteur suit en parallèle une journée de Laura Parker, une femme divorcée, mère de deux grands enfants, une femme triste qui a décidé de vivre sa dernière journée normalement avant de se suicider et la journée de Samuel qui va enterré son fils.

Samuel et Laura vont finir par ce croiser. C'est là que demeure le suspens. Samuel va-t-il parvenir à dissuader Laura de passer à l'acte ?

Quatre étoile donc, parce que j'aurai aimé que ça se termine autrement.

Je découvre Philippe Besson avec ce roman. J'ai passé un bon moment de lecture même si le sujet du suicide n'est évidemment pas facile à aborder.
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Très bon roman. 2 histoires en parallèle douloureuses et beaucoup de souffrance mais le lecteur ne se sent pas mal à l aise c'est bien mené.
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"une bonne raison de se tuer ' est , comme son titre l'indique, un roman qui traite du suicide.
Le pari est audacieux, voir risqué, pourtant Philippe Besson s'en sort honorablement. le ton est juste , sobre et l'introspection croisée des personnages donne du relief à l'histoire.
Le premier des personnages, une mère de famille est déterminée à mettre fin à ces jours tandis que le second subit le suicide de son fils ; et c 'est précisément cette dualité qui est captivante et qui nous pousse dans la lecture.
Le seul bémol de ce livre selon moi, c'est la fin que je trouve quelque peu décevante. J'attendais beaucoup plus de la confrontation de ces deux personnages même si je ne doute pas que ce soit une volonté de l'auteur de montrer que face à d'inéluctable , on ne peut pas finalement pas changer grand chose.
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Thème du suicide récurrent dans la littérature est ici traité à travers deux vies mises en parallèles et qui vont se croiser sans pour cela éviter le suicide de l'un d'entre eux. Dommage que cela ne soit pas crédible car le roman est soutenu par un style alerte.
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Ce livre est tout simplement très mauvais. Je l'ai fini péniblement, en sautant des paragraphes pour alléger mon calvaire et direction la poubelle.

Je n'ai rien appris de ce qui pouvait se vivre, se dire, se comprendre pour un père qui vient de perdre son fils. Les relations de ce père avec son ex-femme n'amènent rien d'autre que ce qu'un mauvais téléfilm pourrait aborder dans son scénario. Seul peut-être le portrait de la femme qui se suicidera dit quelque chose d'un peu nouveau de notre époque. C'est loin de suffire.
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