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3,66

sur 307 notes
4 novembre 2008, c'est l'effervescence aux Etats-Unis. La foule est en liesse, la population trépigne d'impatience de savoir si oui ou non son pays va marquer l'histoire à tout jamais...
C'est au beau milieu de cette ferveur que Laura, quarantenaire, a décidé de mettre fin à ses jours en ce jour si doux de novembre. Résignée, arrivée au bout de sa vie, lui semble-t-il, n'espérant plus rien de bon, elle en a fait le tour et pense qu'il est temps d'arrêter là. Elle l'a décidé, ce sera pour ce soir. Ni ses fils, éloignés physiquement mais surtout psychologiquement, ni son ex-mari avec qui elle n'entretient plus aucun lien et qui a l'a fichu à la porte du jour au lendemain, ni son boulot à mi-temps dans une petite cafétéria au coin de la rue, ne trouveront grâce à ses yeux...
Samuel, quant à lui, gringalet, sans force aucune, n'a pas émergé de chez lui depuis 5 jours, c'est à dire depuis que son fils, Paul, a mis fin à ses jours. Un coup dur pour ce peintre légèrement hippie, papa à mi-temps qui se partageait la garde avec son ex-femme, Claire. Face à un adolescent un brin rêveur, ou était-ce de la tristesse, souvent la tête dans les livres, Samuel n'a pas compris le geste si incongru et inattendu de son fiston. Aurait-il pu deviner son acte ? Aurait-il pu le regarder d'un peu plus près ? Lui consacrer plus de temps ? Pourra-t-il surmonter la perte de cet être si cher ? Autant de questions qui se bousculent et auxquelles il tentera d'y apporter un semblant de réponse...

Deux âmes perdues, deux écorchés vifs, deux destins brisés... Des douleurs, des non-dits, des ressentiments... Dans cette ville de Los Angeles, Philippe Besson entrecroise deux personnes que rien ne semble rapprocher... Et, pourtant... C'est le récit bouleversant et mélancolique de la triste réalité de la vie qui éclate comme une bulle de savon, la solitude qui semble s'être immiscée depuis des années, l'indifférence, la désolation, la tristesse qui s'imprègne et la souffrance continuelle... C'est le récit attendrissant de deux âmes face à leur destin... Alternant successivement Laura ou Samuel, l'on se doute que ces deux-là vont finir par se rencontrer... Et, l'on espère intimement que chacun sera d'une grande aide pour l'autre... L'on espère de tout coeur que cette belle journée de novembre se terminera sous de bons auspices... D'une écriture tendre, émouvante, compatissante et touchante, l'auteur nous offre ainsi une jolie rencontre sur front de mer...

Une bonne raison de se tuer... et d'autres encore...
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Il est toujours délicat de choisir un roman d'un auteur que l'on souhaite découvrir. Pour le roman de Philippe Besson " Une bonne raison de se tuer" c'est une citation posté par " le bison" qui m'a donné envie de faire un bout de chemin avec cet écrivain.
Nous sommes en novembre 2008, Obama est pratiquement aux portes de la maison blanche. Pour Laura Parker et Samuel Jones cette élection présidentielle ne les intéresse pas, que penser de cet évènement médiatique quand on va enterrer son enfant de dix-sept ans ou que l'on va mettre fin à ses jours.
Dans ce roman à deux voix on suit Laura et Samuel sur le difficile chemin de la douleur, du suicide et du deuil.
Laura se sent inutile depuis son divorce où plutôt par sa répudiation, avec comme cadeau d'adieu un Beretta 92.
Les enfants sont grands, Arthur et Vincent sont restés chez leur père par commodité. Elle survit grâce à son temps partiel dans un restaurant.
Samuel est artiste peintre, divorcé De Claire ils ont eu Paul mais aujourd'hui a lieu son enterrement, Paul s'est suicidé dans son lycée. Samuel le père, celui qui n'a rien vu venir va chercher à comprendre le pourquoi; qu'est-ce qui a pousser son enfant au suicide.
Le temps d'une journée on suit les deux personnages dans leurs introspections jusqu'à leur rencontre sur le pont d'un bateau.
" Une bonne raison de se tuer" est un roman sur la fin en soi, la fin de soi.
Il en faut beaucoup de douleur, de chagrin, pour avoir "une bonne raison de se tuer". Un très beau roman de Philippe Besson, beau et dur sur un thème difficile qu'est le suicide.
merci bison pour ta citation.
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Laura s'assoit à la table de la cuisine. La vaisselle du petit-déjeuner a été lavée, essuyée, rangée dans ses placards. Une cuisine propre, ne pas laisser traîner des miettes d'une vie. Elle a un bloc-notes, une page blanche, encore. le stylo à la bouche, elle réfléchit à ce qu'elle va écrire. L'inspiration ne vient pas, dans ce moment-là. Que doit-elle écrire d'ailleurs ? Sa vie, ses manques, ses motivations. Dire qu'elle se sent seule, divorcée, les enfants partis qui ne reviennent que pour lui emprunter de l'argent. de toute façon, aucun mot ne saurait exprimer ce qu'elle ressent, excuser ce qu'elle s'apprête à faire. Alors, elle griffonne juste cette phrase « Je n'ai pas eu le choix, pardon. » Des mots, très forts, qui résonnent encore en moi... en moi... comme un écho... Je n'ai pas eu le choix. Et ce pardon, à la fin, si intime qu'il lui donne une force supplémentaire.

Samuel se lève aussi. La gueule en vrac, le salon sent autant le whisky que les restes de pizza d'il y a trois jours. D'ailleurs, les bouteilles vides jonchent sous le canapé, les cartons à pizza s'amoncellent en quinconce sur la table du salon. Il arrive à atteindre la porte, ouvrir, s'engouffrer dans la brise du levant. Dehors, le soleil commence à réchauffer le sable, un jeune en bermuda et tee-shirt jaune le regarde fixement. Il prend sa planche de surf, les vagues matinales sont les seules à lui donner un coup de fouet.

Deux chapitres de l'un, deux chapitres de l'autre. A tour de rôle, je me retrouve dans la peau de Laura, puis dans celle de Samuel. Tous deux ont une profonde tristesse en eux. Dans le genre on ne s'en remet pas. Laura a décidé de se suicider ce soir. C'est son choix, mais aussi son destin. Elle a toujours su qu'elle finirait comme ça. Pour certaines personnes le suicide est une évidence. Je le comprends, je le sais même, je le ressens. Samuel enterre son fils aujourd'hui. Il s'est suicidé dans l'enceinte de son école. Il m'est difficile d'imaginer une telle douleur. Pourtant… pourtant, je me suis souvent mis à sa place ; comme à celle de Laura.

Il y a des romans qui me parlent. Celui-ci est en moi. Il est douloureux, totalement triste. Il ne plaira pas à tout le monde. Pour moi, c'est le meilleur Besson que j'ai lu. Il est sublime. Mais il n'est pas fait pour tout le monde. Car certains discours, certains actes, tu n'as pas forcément envie de les entendre, de les lire, de les comprendre. le suicide est ancré dans l'âme de certaines personnes, et quoiqu'il se passe, quoiqu'il advienne dans la vie, dans la rue ou dans la vague, il y a toujours une bonne raison pour se tuer. Un putain de bouquin !
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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Un titre brutal, tiré d'une citation de Cesare Pavese...

Un roman bouleversant, dont le lecteur ne peut se détacher, cherchant passionnément à savoir si les deux solitudes, les deux tristesses de cette histoire vont ou pas se reconnaître, se rencontrer, conjurer le sort. On pense aux " Heures souterraines" de Delphine de Vigan.

Laura, rejetée de son rôle parfait de femme au foyer, de mère dévouée, échouée, seule, inutile. Prête à disparaître, se diluer.

Samuel, peintre bohème à l'enfance fracassée, qui va devoir assister à la crémation de son fils unique, avec ce poids de son suicide sur le coeur.

Une journée particulière s'égrène, elle court vers l'ultime obscurité, elle précipite le lecteur dans l'angoisse, elle creuse les pensées de Laura et Samuel ,révèle leurs failles, leurs pensées les plus secrètes. L'auteur est si doué pour écrire l'introspection que nous devenons intimes des douleurs, de la fragilité, du chagrin de chacun. Il se glisse même parmi les personnages, dans ce café où travaille Laura, comme un témoin du destin.

Une journée de tension, de révélations, une journée définitive.

Et là , sur le front de mer californien de Newport Beach, sur un banc , pendant que les américains attendent fébrilement de savoir si Obama va être élu, se joue autre chose. Un moment intense, violent. Éphémère comme est la vie.

Un des plus beaux livres, selon moi, de Philippe Besson. D'une tristesse infinie, mais merveilleusement transcrite. A lire!



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Je ne ferai pas un long commentaire à propos de cet ouvrage sur lequel beaucoup a été écrit, déjà.....
A Los Angeles, alors que le monde fébrile et enthousiaste s'apprête à fêter l' élection du président Obama, un homme, Samuel, un pére divorcé s'apprête à enterrer son fils qui s'est suicidé à l'âge de dix sept ans.....il évite de penser qu'il a été absent à de nombreux rendez- vous, qu'il ne connaissait pas son fils, que par la force des choses, il a été un pére distrait et distant, qu'il s'est accommodé de cette situation , cela le fait terriblement souffrir, un chagrin et un accablement violent.....il est le pére orphelin, sans descendance, il est dans la stupéfaction de se découvrir sans descendance......Laura, la quarantaine,, divorcée et mére de deux enfants, Arthur et Vincent cherche à mettre fin à ses jours, elle a décidé de se tuer....des images mentales incroyablement nettes et ordonnées lui reviennent de l'enfance de ses fils, elle se souvient de tout ce qui la rattache à eux.....les élans, les inquiétudes, les agacements, les attendrissements,l'énergie,la fatigue bienheureuse, les joies , les chagrins, que reste t- il de ses enfants lorsqu'ils étaient petits? Rien , un immense vide et accablement , une incompréhension, un éloignement stérile.....
L'histoire de deux destins dramatiques, deux situations tragiques voire macabres avec des mots et descriptions du cheminement de la pensée de ces deux héros qui ressassent leur passé tellement justes que l'on pourrait croire que l'auteur lui même a vécu ces situations......
Philippe Besson a le don de rendre ces solitudes extrêmes et ce désespoir avec exactitude, oú chaque mot est à sa place, au plus prés, une finesse et une tendresse dans l'écriture que l'on ne peut lui contester...douleurs, regrets,destins interrompus,introspection,interrogations,chagrin violent,accablement, morosité, isolement, sentiment d'inutilité angoissant,culpabilité, désarroi..enfermement, il y a tout cela au final dans ce bon roman triste à l'écriture sensible, émouvante, touchante, fluide , tendre aussi, précise , une petite musique qui nous reste dans l'oreille , avec , en sourdine,les lames de fond , l' écume des vagues et le fracas de l'océan.....
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Un très bon roman, qui capte l'attention de la première page à la dernière. Philippe Besson une fois encore se montre fin psychologue et sait fouiller les âmes de ses personnages. Un livre où domine la solitude et la détresse et où il se produit une rencontre improbable qui pourrait être capitale pour le dénouement de l'histoire. Ce n'est pas mon roman préféré de Philippe Besson, cependant c'est un texte fort, un très bon livre. Et l'auteur nous offre toujours une très belle écriture.
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"une bonne raison de se tuer ' est , comme son titre l'indique, un roman qui traite du suicide.
Le pari est audacieux, voir risqué, pourtant Philippe Besson s'en sort honorablement. le ton est juste , sobre et l'introspection croisée des personnages donne du relief à l'histoire.
Le premier des personnages, une mère de famille est déterminée à mettre fin à ces jours tandis que le second subit le suicide de son fils ; et c 'est précisément cette dualité qui est captivante et qui nous pousse dans la lecture.
Le seul bémol de ce livre selon moi, c'est la fin que je trouve quelque peu décevante. J'attendais beaucoup plus de la confrontation de ces deux personnages même si je ne doute pas que ce soit une volonté de l'auteur de montrer que face à d'inéluctable , on ne peut pas finalement pas changer grand chose.
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Nous sommes à Los Angeles, l'Amérique s'apprête à vivre une journée historique avec l'élection de son premier président noir.
Tout le monde retient son souffle, les yeux rivés sur les écrans de télé.

Laura et Samuel sont dans un monde à part, isolés dans une souffrance immense, insensible à ce qui les entoure.

Laura, un peu plus de la quarantaine, est divorcée. Elle a décidé qu'elle serait morte ce soir. C'est une décision mûrie et elle prépare méticuleusement son geste dans le secret de sa résolution. Avant son divorce, elle menait une vie paisible dans une maison luxueuse, avec ses deux enfants et son mari, dont elle était très dépendante. Depuis deux ans, elle mène une vie ordinaire et plate, elle se sent totalement en décalage par rapport aux idéaux américains. Elle loue un petit appartement, travaille quelques heures par jour dans un café. L'aîné de ses garçons est distant, le cadet a préféré vivre avec son père. Plus rien ne la retient.

Samuel, lui, vient d'incinérer son fils unique âgé de dix-sept ans. Face à cette douleur indicible le père se pose bien des questions, sans y trouver de réponse.

Philippe Besson nous propose des bouts de vie, des histoires qui s'alternent en courts chapitres, s'entrechoquent, se répondent.
C'est un long questionnement sur l'existence et sur les vies des êtres qui nous entourent, avec la Californie en toile de fond.

L'écriture est percutante, dérangeante, on y retrouve le talent de l'auteur.


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Un coup de coeur selon mes critères, c'est un roman qui me noue le ventre et le coeur, qui laisse quelques larmes s'écouler de mes yeux, qui me laisse dans les bras des personnages.
~~~~~~~~~~

Une bonne raison de se tuer est un coup de coeur.
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Laura et Samuel, deux êtres accablés par la perte, perdus dans un présent qui ne leur ressemble plus et dans un avenir qu'ils n'imaginent plus, tour à tour se racontent à nous afin de comprendre ce qui les tue et ce lien invisible qui les unit.
A travers de courts chapitres, on entend Laura et puis Samuel. Des ressentis, des souvenirs, des questions, des émotions à la pelle, sur quelques heures à peine, j'ai ressenti une compassion et une douleur pour ces deux là. Des romans noirs et « désespérants » sur le thème du suicide, du sens à donner à sa vie, cela ne manque pas mais ici ce qui m'a le plus scotchée, c'est cette véracité et authenticité dans les tiroirs intérieurs de l'âme.
Laura et Samuel sont reliés par un fil, celui du deuil, l'éloignement des enfants devenus grands pour l'un et la mort pour l'autre.
Je n'ai ressenti aucune lourdeur dans ce roman malgré son côté noir, je l'ai trouvé tellement juste et percutant.
Le livre est fluide, m'atteignant direct, m'arrêtant sur certains passages qui résonneront encore longtemps chez moi.
Merci à Sabine (dont sa critique est passée récemment sur mon fil d'actualité) et à Babelio de permettre la découverte et le partage d'aussi beaux romans.
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Histoire très triste de deux personnages en Californie. Une femme vit son dernier jour avant son suicide tandis qu'un père doit assister aux funérailles de son fils qui s'est pendu. le tout sur fond de l'élection d'Obama et de l'océan. La belle plume de Philippe Besson nous plonge dans le tréfonds de l'être humain. Les doutes, les échecs, la perte des rêves, le quotidien, le couple, les non-dits surtout avec ses enfants, les attentes dans une vie ordinaire, entre l'image à renvoyer et l'intime. Poignant et réaliste. Coup de coeur de Ladybirdy qui m'a dirigée vers ce roman et je l'en remercie.
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