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3,66

sur 309 notes
Je m'attendais à être plus touchée par un roman abordant un thème aussi violent que le suicide.... "Une bonne raison de se tuer" se lit facilement mais j'ai l'impression d'avoir parcouru le texte d'un oeil distrait alors que les drames de Laura et Samuel m'étaient exposés en détail. J'ai apprécié tout le "background" sur les dernières présidentielles aux USA et les réflexions sur la société américaine, mais c'est tout. Je ne suis pas "rentrée" dans le livre, et je ne sais pas précisément pourquoi... Peut-être l'écriture trop "neutre" ajouté au fait que dès le début, on sait très bien comment tout cela va se terminer... Bref, je ne garderai pas un souvenir impérissable de ce Philippe Besson...
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L'action se déroule en Amérique sur la journée du 4 novembre 2008, date de l'élection de Barack Obama. Laura, quarante cinq ans, mère de famille divorcée, a décidé de mettre fin à ses jours. Samuel, quarante ans, un peu artiste, un peu hippie va devoir assister à l'enterrement de son fils unique qui s'est suicidé.
Tous deux ne se connaissent pas et pourtant à un moment ils vont se rencontrer. Pourront-ils se sauver l'un l'autre ?

Deux destins, deux solitudes, deux personnes en souffrance en font un livre magnifique. Touchant.
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Ce roman, c'est d'abord une construction. le livre se déroule sur une journée, deux lieux et suit deux personnages qui ne se croiseront qu'à la toute fin.
L'une, Laura, a l'intention de se suicider à la fin de la journée. Sa vie n'a plus aucun intérêt depuis que son mari l'a quittée, que ses deux enfants sont partis. « Non, en réalité, elle croit qu'elle était faite pour être femme au foyer et mère de famille. Que c'était cela, son identité profonde, sa vocation. Toute autre situation lui apparaît comme une incongruité. » Aujourd'hui, elle étouffe, elle n'existe plus.
L'autre n'a pas l'intention de se tuer, il doit juste apprendre à vivre autrement depuis le suicide récent de son fils. Apprendre à vivre avec cette absence. En attendant, aujourd'hui, il doit enterrer son fils.

Ce roman, c'est aussi un ton, loin des larmes (même si parfois quelques images un peu faciles pointent leur nez), tout en retenue, un ton sobre mais efficace. D'aucuns pourraient trouver ça froid. Moi, il me convenait parfaitement, je n'aurais sûrement pas aimé ce roman s'il avait dégouliné de bons sentiments et de larmes faciles.

C'est aussi l'histoire de deux solitudes, au milieu de l'effervescence générale créée par l'élection de Barack Obama (c'est le jour des résultats), deux solitudes qui nous permettent de réfléchir sur les relations entre les être humains, deux êtres qui nous renvoient notre propre image, deux être ordinaires.

J'avais beaucoup aimé Son frère mais moins d'autres romans de cet auteur, alors j'avoue que j'ai ouvert ce livre avec une certaine appréhension. le titre, d'abord, me faisait craindre un côté pleurnichard. Et puis j'ai eu peur, tout au long du livre, que la fin soit trop gentillette, genre « je veux me suicider mais je rencontre l'amour à l'avant-dernier chapitre, ce qui m'empêche de le faire. » Que nenni !

J'ai tourné les pages avec plaisir, sans lassitude, j'ai suivi ces deux personnages qui vivaient là la plus longue journée de leur existence, avec un intérêt croissant mais aussi curieux et méfiant (voir paragraphe précédent).

Ce fut un bon moment de lecture.
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Avant toute chose, merci à Masse Critique ainsi qu'aux éditions Julliard pour la sélection.
Que dire de ce roman... P BESSON nous offre le récit de deux destins. Celui de Laura, mère de deux enfants, subitement abandonnée par son mari. Elle est le portrait de ces femmes qui pendant tant d'années ont vécu dans l'ombre de leur époux, sans prendre de décision, sans travailler, sans avoir de vie sociale si ce n'est celle du foyer matrimonial. Et, parce que la vie est devenue un combat inéquitable, parce que les jours se suivent et se ressemblent, parce qu'elle ne trouve plus sa place dans ce monde trop grand pour elle, Laura décide de mettre fin à ses jours. Nous l'accompagnons donc dans cette dernière journée jonchée de rituels.
Nous avons dit deux destins, le deuxième est celui de Samuel, père divorcé, dont le fils, Paul, vient de mettre fin à ses jours. L'incompréhension règne chez notre protagoniste. Comment n'a-t-il pu déceler durant les week-end qu'il ont passé ensemble cette détresse. Pourquoi son fils est-il passé à l'acte.
En bref un fil conducteur pour nos deux personnages : le suicide. D'un côté celle qui le prépare comme l'exutoire à tous ces chagrins. D'un autre celui qui le subit.
Je dois dire que la lecture de roman m' a été très pénible, P Besson a pris le parti de disséquer les sentiments humains. Lorsque notre auteur se penche sur ceux de Laura, quelle n'est pas ma déception.... Les réflexions me semblent convenues, les sentiments sont sans surprises, en résumé un échec. Peut-être que la lecture des romans de ZWEIG m'a rendu intransigeante et exigeante.
Le pathos n'est d'ordinaire pas ma tasse de thé, alors quand l'auteur décide d'y recourir, il faut qu'il use d'une grande subtilité. Ce qui très certainement manque à monsieur BESSON.
Lien : http://www.athena1-lire.blog..
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En ce matin d'élection présidentielle, à Los Angeles,, Laura se réveille et s'apprête à vivre sa dernière journée, sa décision étant prise : "Mais cette fois, Laura Parker ne sera pas sauvée : elle a décidé qu'elle serait morte ce soir."
Au même moment, Samuel lui aussi se réveille et se remémore son enfance, encore à moitié dans les brumes du sommeil, et il repense alors à Paul : "Paul est son fils. Cet après-midi, à 14 heures, il doit l'enterrer."

Ce livre est découpé par tranche de deux chapitres, alternant à la fois Laura et Samuel jusqu'à une brève rencontre entre ces deux protagonistes vers la fin de l'histoire, et se déroule sur une seule journée mais qui sera riche en évènements.
L'auteur a choisi de placer son histoire le jour de l'élection de Barack Obama, et alors que pour tous les américains cette journée sera historique, Laura et Samuel restent complètement indifférents à l'effervescence générale, enfermés dans leur drame personnel.
Pour l'une, son suicide programmé pour la fin de la journée, parce qu'après avoir dévoué sa vie à son mari et à ses enfants elle se retrouve aujourd'hui abandonnée de tous, divorcée, et ne réussissant pas à combler le vide de sa vie avec une activité professionnelle.
Pour l'autre, l'enterrement de son fils qui a mis fin à ses jours, à 17 ans, en se pendant dans les toilettes de son lycée.

Au-delà de ce contexte, il ne m'a pas été difficile de m'attacher à ces deux personnages à la dérive, avec comme seul espoir qu'ils finissent par se rencontrer.
Laura est une femme qui a tout donné et tout sacrifié pour son mari et ses enfants, elle n'a jamais exercé une activité professionnelle mais a toujours exercé son métier de femme au foyer consciencieusement : "Elle ne cache pas qu'elle n'a jamais été vraiment autonome. Elle est de ces femmes qui ont laissé le pouvoir aux hommes et se sont trouvées fort dépourvues quand les hommes sont partis."
Aujourd'hui, elle est divorcée, a été mise à la porte par son mari, l'un de ses fils est parti vivre à New-York et l'autre vit de son côté, elle n'a qu'un grand vide dans sa vie et se sent complètement inutile : "Elle est la femme sans histoire, la définition même de la femme sans histoire. Son existence est absolument ordinaire, linéaire, sans aspérités, sans aventures. La destinée n'y a pas sa place."
Si j'en parle autant, c'est que ce personnage m'a marquée et touchée, c'est l'un des portraits féminins les plus forts qu'il m'ait été donné de lire depuis quelques temps.
Cette femme est complètement paumée et vit le drame de nombreuses femmes qui aujourd'hui, après avoir tout sacrifié pour leur famille, se retrouvent du jour au lendemain jetées comme des mal propres.
Elle a beau chercher Laura, se demander ce qu'elle a mal fait ou pas fait, elle n'arrive pas à trouver de réponse à sa question.
Alors pour la seule fois de sa vie, elle va prendre une décision : en finir. Mais même avec sa mort elle pensera encore aux autres, cherchant à leur éviter les soucis et les ennuis, vidant son frigidaire, laissant la maison propre et en ordre, avec comme seul mot d'adieu : "Je n'ai pas eu le choix, pardon."
Comme si, même au seuil de sa mort, elle devait encore se justifier et demander pardon aux autres.
Samuel, quant à lui, est un artiste hippie qui s'est toujours laissé porter par la vie et a surtout fui son Mississippi natal pour devenir une autre personne, maître de son destin.
Il s'est marié un peu parce qu'il le fallait, il a vite divorcé et a été père le week-end, mais sans jamais être mauvais ou incapable ou non présent.
C'est sa nature d'être ainsi, et aujourd'hui il se retrouve à aller enterrer son fils qui s'est suicidé par pendaison suite à une déception amoureuse.
A aucun moment il n'a senti le malaise de son fils, ni perçu sa fragilité, ni lui ni personne. Et aujourd'hui il se sent coupable, il ravive sa douleur en se remémorant des souvenirs, en allant dans la chambre de son fils, en regardant ses affaires.
Désormais, il va devoir continuer à vivre avec cette plaie qui jamais ne se refermera.

Alors oui, ces deux personnages se rencontrent, mais trop tard : "Elle préfère encore le silence, parce que, dans le silence, on peut communier encore, et se comprendre, et se pardonner. Elle préfère le regard, parce qu'avec le regard, elle est capable d'avouer. [...] Et Samuel accepte. Il n'a pas deviné ce qu'elle s'apprête à faire mais consent à la laisser partir, comme ça, sans motif. En revanche, il sait qu'il ne la reverra pas."
Et pourtant, pendant toute ma lecture, je n'ai pu m'empêcher d'espérer que Laura ne mettrait pas son geste à exécution, qu'elle finirait par croiser le chemin de Samuel et que ces deux êtres au fond du trou rebondiraient ensemble pour mieux revenir vers la vie.
Mais voilà, ce n'était pas qu'un roman que j'étais en train de lire, mais également une histoire de la vie de tous les jours, et c'est sans doute l'une des grandes forces de Philippe Besson de réussir à faire de son roman une page de la vie quotidienne de tout à chacun.

J'ai également beaucoup apprécié le décor de l'histoire : la ville de Los Angeles en Californie.
L'auteur en donne une version plus calme, plus lisse et sage que celle à laquelle on aurait pu s'attendre.
Finalement, la vie y est assez calme et routinière, le rêve n'y a pas sa place.
D'un autre côté, c'est une grande ville cosmopolite où tous les genres se rencontrent et s'entrechoquent sans vraiment faire attention aux autres qui les entourent et où personne ne trouve jamais sa place.

Non, ce livre de Philippe Besson n'est pas joyeux, c'est même au contraire un sentiment amer que j'ai ressenti à la fin de ma lecture et une dénonciation dans les règles de notre société actuelle où seul le "moi" compte et où tout le monde vit dans l'indifférence totale des autres.
Mais si je ne devais donner qu'une seule bonne raison de le lire, ce serait celle-ci : avec ce livre, Philippe Besson donne voix au chapitre à ceux qui d'ordinaire en sont privés.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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C'est le dernier livre de Philippe Besson, un auteur que j'apprécie beaucoup habituellement. Mais ici je dois dire que j'ai été un peu déçue.
Pourtant l'idée de départ me semble excellente: c'est le récit croisé de deux personnes vivant à Los Angeles et qui vivent un moment particulièrement dramatique de leur vie en ce jour du 4 novembre 2008 au moment où leurs concitoyens s'apprêtent à élire Barack Obama comme Président des Etats Unis.

Samuel en effet s'apprête à assister à l'enterrement de son fils Paul, qui vient de se suicider à cause d'une déception sentimentale. Va-t-il trouver la force de repartir après ce drame, la question reste en suspens tout au long du livre.

Laura, quant à elle, est une femme de 45 ans environ qui se retrouve à une étape difficile de sa vie. Elle avait fait le choix de ne pas travailler pour se consacrer à l'éducation de ses enfants et maintenant ceux-ci volent de leurs propres ailes et elle se rerouve seule, ayant été "congédiée" par son mari quelques années auparavant. Les efforts qu'elle a faits pour s'insérer dans la vie active ne compensent pas ce sentiment de vide laissé par le départ des enfants. Elle se sent inutile et décide d'en finir avec la vie.

Ces deux personnages en plein naufrage vont se croiser.. tard.. trop tard sans doute mais je n'en dis pas plus..

J'ai apprécié cette atmosphère particulière de Los Angeles et le côté "lisse" "aseptisé" que l'on retrouve à différents moments du livre.
Les personnages évoluent dans un flottement, un manque de repères et des difficultés à s'ancrer dans le réel qui font peur tant cela semble témoigner de l'évolution de notre monde moderne.
Ainsi Samuel qui n'a pas vu le repliement de son jeune fils sur lui-même.
Ainsi Laura qui n'a rien pu faire face à la dégradation de son couple..

Des personnages victimes, incapables de gérer leur vie, leurs relations familiales.
On sort de ce livre angoissé, un peu amer.
Mais ce qui m'a davantage gênée c'est l'absence d'émotion, de réaction, de solidarité tout au long de ce livre: les personnages n'ont aucun ancrage, ont des rapports très peu satisfaisants avec leur entourage. Tout se déroule dans l'indifférence des autres. Les héros sont laissés seuls avec leur souffrance.

Philippe Besson voulait sans doute témoigner par ce livre de la froideur et de l'absence de compassion dans les rapports humains dans nos sociétés actuelles .. C'est réussi mais on ne ressort pas particulièrement joyeux après cette lecture.
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