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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Au commencement était la mer ..."est un roman de Meissa Bey .Cette dernière est connue pour ses positions en tant que défenseur des droits de la femme . Elle est pour sa liberté , ses droits dont surtout le droit de vivre comme elle veut et comme elle l'entend .Elle est pour son droit de choisir sa vie .
L' héroïne du roman, Nadia , est une jeune algérienne de dix-huit printemps . Elle est comme une rose qui vient d'éclore : elle est belle ,elle aime de tous ses pores la vie . Elle aime comme toute jeune fille et veut connaître le vrai amour .Elle fait la rencontre d' un jeune homme , Karim .
A la mort de son père , son frère aîné est devenu le maître de toute la famille et sans lui rien ne peut se faire .Il est contre toute ouverture et pour lui : la femme doit rester à la maison et attendre son "mektoub" c'est-à-dire attendre qu'on vient la demander en mariage .
Nadia réalisera-t-elle son rêve et vivre sa vie à elle ? le pari est difficile pour tout un tas de raisons dont le climat social avec la montée de l'intégrisme .
Beau roman de Meissa Bey qui use d' une écriture bien ciselée .



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Au commencement était la mer s'ouvre sur une adolescente, sur une jeune femme qui sort de sa chambre, qui sort à l'extérieur tôt le matin pour retrouver la plage et sentir le sable chaud sous ses pieds. Elle goûte à la liberté. « Elle a dix-huit ans, Nadia, et elle veut vivre. Vivre ses dix-huit ans brodés d'impatience, de désirs imprécis et fugitifs. » (p. 17). Au retour, elle tombe sur Djamel, « cette ombre furtive qui traverse leurs vies en silence… » (p. 15). Ce grand frère, de plus en plus intransigeant, de plus en plus radicalisé, qui se met à régenter leur existence depuis la mort de leur père. En Algérie, une femme ne devrait pas se promener seule impunément, c'est interdit. Donc, Nadia, prise en flagrant délit de liberté, est enfermée. Dorénavant, elle ne se risque à sortir qu'en compagnie de sa soeur et de son frère cadet Salim.

Pourtant, elles s'annonçaient agréables ces vacances chez l'oncle, près de la mer, loin de leur immeuble de béton en périphérie d'Alger, ce « bloc d'ennui et de chaleur tout ensemble » (p. 19) où elle a l'impression d'être prisonnière. Surtout avec ces chars et ces militaires qui déchirent son pays…. C'est pourquoi, quand Karim se pointe… Nadia se laisse aller à espérer. Il s'agit du cousin d'une amie de sa soeur, un jeune homme respectable. Un jeune homme amoureux? Ça semble trop beau pour être vrai.

J'aime bien quand la petite histoire (un destin individuel) rencontre la grande Histoire. Un roman d'amour avec, en toile de fond, des moments sombres : la montée de l'islamisme et de la radicalisation, la guerre civile algérienne des années 1990. « Dans la ville, plus personne ne rêve. Il n'est que de voir les visages défaits, les regards éteints de la foule pressée, assaillie de rumeurs funestes. » (p. 135)

Cet islam radical qui prétend vouloir ramener la société à sa pureté religieuse originelle (si un tel concept a réellement existé), il se fait en apposant des oeillères aux jeunes hommes et en réduisant toujours davantage les droits. Il se fait surtout au détriment des jeunes femmes réduites à des rôles d'épouses ou de futures épouses et accompagné de violences. Et tout cela pour quoi?

« Des hommes, rien que des hommes. Partout. Debout. Appuyés contre les rambardes de fer au bord des trottoirs. Assis au seuil des boutiques innombrables ou sur les chaises encombrant les trottoirs devant les cafés obscurs. Installés dans la tranquille réalité d'un espace qui leur appartient de toute évidence. La grand-rue. La route principale. Ils regardent passer les voitures comme d'autres regardent passer des trains. Avec la même vacuité dans les yeux. Désoeuvrés. Disponibles. Terriblement. Prêts à écouter ceux qui, du haut de leur chaire, s'arrogent le droit de leur promettre le paradis. À les écouter et à les suivre. Aveuglément. » (p. 161)

Et que dire de la plume de Maïssa Bey? Tout au long de ma lecture, je ne lui trouvais rien d'extraordinaire. Toutefois, plus j'avançais, plus je me laissais prendre à son écriture. Ses mots visaient toujours juste et cela malgré leur économie. En effet, en très peu de mots (le roman dépasse à peine 150 pages), l'auteure a réussi à décrire, à évoquer la vie dans cette Alger meurtrie. Tout y passe : l'évolution des mentalités, la manière insidieuse avec laquelle elles se propagent, leurs conséquences, etc. Même si l'on n'est pas d'accord avec les choix de chacun (ici, je pense à Djamel et Karim), on comprend pourquoi ils agissent comme ils le font. Surtout, j'y ai cru, à Nadia, cette adolescente, cette jeune femme éprise de liberté mais prisonnière des hommes et de leur doctrine. Alors qu'elle était en droit de tout attendre de la vie, elle se retrouve trahie et abandonnée. Les émotions étaient au rendez-vous. Bravo!
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Ce roman est le récit tragique et fort véridique du quotidien d'une jeune femme dans la période la plus sombre d'Algérie. Une jeune qui aspirait à l'amour et à une vie meilleure à l'image de son pays.
Dans cette histoire tristement belle, l'auteure nous interpelle pour nous émouvoir des horreurs qu'à traversé le peuple algérien en particulier les femmes.
Un récit poignant et émouvant signé par la belle plume poétique de Maissa Bey
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Mon premier roman de MAISSA BEY, AU COMMENCEMENT ETAIT LA MER ……, aux éditions barzakh 2012, 152 pages.
C'est le récit de la condition féminine en Algérie dans les années 90 (je ne sais pas si cela a vraiment changé). Sur fond d'une société en pleine mutation et aliénation. le personnage principal est une jeune fille qui ‘aura le lourd fardeau de porter la thématique du récit ; Nadia est tantôt une jeune fille studieuse rêveuse, une amante amoureuse, une femme bafouée meurtrie dans sa chaire et une soeur déshonorée.
Une écriture linéaire abordable, un roman agréable à lire ce qui n'enlève en rien de la densité et de la profondeur du thème.
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