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EAN : 9782752602640
283 pages
L'Aube (07/09/2006)
3.89/5   85 notes
Résumé :
Il est désormais interdit de se servir du stylo rouge ! Le blanc du papier, l'encre bleue et les corrections écrites en rouge rappelleraient trop les couleurs honnies du drapeau français. C'est ce qu'apprennent avec stupeur Ali et Lilas en ce jour de rentrée des classes 1962. Pour les deux collégiens, une nouvelle histoire commence avec l'indépendance de l'Algérie...
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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1962, l'Algérie acquiert son indépendance. Quelques étages séparent Ali et Lilas, deux enfants qui vivent dans le même immeuble algérois. le père de Lilas est mort dans l'armée du FLN. Celui d'Ali y est devenu un héros qui entre ensuite politique.
Lilas et Ali se croisent sans se voir jusqu'à l'adolescence, jusqu'au jour où le hasard les réunit, où ils se regardent et commencent à s'aimer.
Ils vont nous faire traverser 30 ans d'histoire de l'Algérie, de l'indépendance en 1962 à la victoire électorale des islamistes fin 1991.

C'est avec une écriture précise, sans effets de manche mais pleine de poésie, que Maïssa Bey nous fait partager la vie de Lilas et d'Ali au cours de ces trente années d'histoire de l'Algérie.
Dans ce roman écrit à deux voix, celles des deux personnages principaux, nous partageons les espoirs nés de l'indépendance, puis les déceptions de la bureaucratie et de la corruption, et enfin les angoisses de la montée de l'islam intégriste.
L'auteure nous fait partager, à travers Lilas et Ali, les réactions possibles face à ces changements : l'intransigeance progressiste de l'une et la capacité à composer de l'autre (mais les rôles auraient pu être inversés). Des comportements qui éloignent progressivement les deux amoureux/amants/époux/parents jusqu'à ce que chacun d'eux s'interroge et fasse un pas vers l'autre.
Je ne sais plus comment ce livre est arrivé dans ma bibliothèque, mais je me suis laissé séduire par l'écriture de Maïssa Bey, par les narrations de Lilas et d'Ali, et par cette visite de l'histoire algérienne.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Les principaux protagonistes du récit sont deux jeunes enfants : Ali et Lilas .L 'Algérie a acquis son indépendance .
Ali et Lilas ne se connaissent pas .Ces deux derniers ont déménagé de leurs villages respectifs et sont venus habités
le même immeuble à Alger .Ils fréquentent le même collège.
Avec le temps , ils ont fait connaissance .Le temps passant ,
cette amitié a laissé place à l 'amour .Alternativement , Ali et
Lilas parlent et racontent leurs vies , leurs quotidiens et leurs
angoisses .Ali et Lilas sont les espoirs de l 'Algérie nouvelle Avec une langue simple et un style bref le roman fait entrer
le lecteur dans l 'univers des deux héros qui reflètent une
période phare de l 'Histoire algérienne de laquelle ils sont
contemporains .Ali et Lilas se sont mariés et ont une fille .Ils
représentent la génération de l 'indépendance et doivent participer à la construction du pays et à son essor .
Un bon roman de Maissa Bey qui mêle Histoire et fiction .
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En Algérie, au lendemain de l'indépendance en 1962, deux familles provenant de deux régions différentes aménagent dans un même immeuble d'un quartier abandonné par les Français. Encore très jeunes, Ali et Lilas découvrent un monde plein d'espoir et de liberté. Mais aussi quelques limitations incompréhensibles, puis des limites à cette liberté nouvellement acquise. Les décennies passent (l'intrigue commence en 1962 et se termine en 1992) et le désenchantement persiste. Pire! Éventuellement, ceux-là qui s'étaient unis pour chasser les colonisateurs vont se déchirer, se battre entre eux. Certains croient que l'héritage de la culture française et l'ouverture à la modernité sont néfastes et prônent un retour vers les traditions. C'est le début de l'intégrisme. Ali ne comprend pas ceux-là. Lilas doit subir leur joug et prend peur.

À travers le parcours de ces deux protagonistes, qu'on voit grandir, l'autrice Maïssa Bey réussit à dépeindre les hauts et les bas de la nouvelle génération, la première depuis l'indépendance. Celle à qui étaient promis toutes les joies de la victoire. Avec un oeil critique et une plume simple mais efficace et attendrissante, elle réussit à dépeindre avec réalisme le destin d'Ali et Lilas, qui finiront par se marier. Ce couple banal mais tellement représentatif, c'est l'histoire de tout un peuple.

Autre particularité : Bey n'a pas présenté leur parcours d'une seule venue mais a choisi de faire connaitre la voix de chacun de ces deux protagonistes alternativement. Chaque chapitre (avec, en tête, Lui ou Elle) permet de plonger dans le quotidien d'Ali ou de Lilas. Parce que leur expérience, si elle se recoupe, n'est pas exactement la même. Entre autres, la jeune femme, comme la plupart des femmes, doit subir l'intégrisme (les regards insistants, les malaises, les insultes). Avec le jeune homme, c'est plus subtil. Construire un pays aux identités multiples, faire évoluer les mentalités, c'est un travail de longue haleine et, parfois, on perd de vue les individus. Bleu blanc vert est une excellente façon de comprendre l'Algérie d'hier et d'aujourd'hui.
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Gros coup de coeur pour ce roman à deux voix, celle de Lilas, fille d'un martyr de l'indépendance et celle d'Ali, fils d'un héros de la guerre. En 1962, ils entrent au collège et découvrent une nouvelle liberté, une nation à construire. Ils vont s'aimer, se marier et avoir une fille. Leur couple va surnager entre espoir, désillusion, modernité et pression des traditions. le livre s'achève en 1992 avec la montée de l'intégrisme et la victoire du FIS aux élections et c'est 30 ans d'histoire de l'Algérie que j'ai découvert à travers la vie de ces familles vivant dans un immeuble d'Alger.
Les premières joies de l'indépendance, la corruption des dirigeants, l'émancipation des femmes, la pression sociale, on découvre un pays, on comprend son histoire. C'est beau, émouvant, passionnant.
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J'aime l'écriture de Maïssa Bey, elle me touche elle me bouleverse. C'est un livre fort, un livre magnifique comme on peut en lire rarement
L'histoire n'a rien d'extraordinaire, car elle est banale l'histoire d'un couple qui se connait depuis l'enfance, nourrit par des espoirs et des doutes. Mais là où le roman devient passionnant c'est qu'il est situé dans l'Histoire de l'Algérie. Questionnement concernant l'héritage de la culture française, sur l'intégrisme, l'identité, construire un pays, se battre pour la liberté etc...
Le style est rapide les phrases sont courtes, nerveuses. Maïssa Bey recherche le mot juste dans son écriture, pour exprimer des situations et son ressenti concernant son pays, sa révolte. J'adore sa construction, à deux voix. L'histoire de ce livre est racontée en trois parties.
1962, l'indépendance de l'Algérie, elle a été une colonie française pendant cent trente-deux ans de colonisation, sept ans et demi de guerre. le pays est à reconstruire la langue, l'identité. Lilas et Ali sont adolescents, ils habitent le même l'immeuble. Ensuite dans la deuxième partie le mariage, les études à la fac, le travail la difficulté de vivre ensemble les doutes d'un couple. Une fois marié Lilas veut faire évoluer les mentalités ne pas être comme sa mère une femme soumise. Ils habitent toujours le même immeuble de leur enfance, et Lilas est obligé de composer avec sa belle mère. Cette partie est noire orageuse, tension au sein du couple. Ils ont une fille Alya, un enfant unique désorienté par le monde qui l'entoure, l'école, l'intégrisme, etc ... Heureusement qu'elle est choyée par ses grand-mères.
L'envie de construire une maison de ce construire une vie nouvelle mais difficultés pour réalisé ce projet, ce rêve de vie meilleurs . Ali est très pris par son travail. a troisième partie c'est l'espoir de quitter la ville, de repartir dans la vie. Lilas et Ali s'offre un séjour en France, à Paris. le clin d'oeil au film de Jean-Luc Godard "À bout de souffle", ce film compte beaucoup pour moi aussi. Mais je pense que le choix de ce film n'est pas un hasard, car ce séjour à Paris symbolise un renouveau un second souffle dans la vie de coupe de Lilas et Ali. "Premier contact avec la France. Paris. Nous avons l'adresse d'un hôtel près du boulevard Montparnasse rue Campagne-Première." C'est la ville lumière de la culture française, mais incompréhension d'être montré du doigt car ils sont arabes. "Désolé, l'hôtel est complet." Ce livre pose les problèmes de la tradition et de la modernité. Si vous ne connaissez pas Maïssa Bey, je vous l'invite à la découvrir vous ne serez pas déçu.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Heureusement que j’ai des livres. C’est ma seule consolation pour les jours trop sombres. Quand j’ouvre les pages, c’est comme si je m’embarquais sur un tapis volant. Très haut, très loin.

(p. 66)
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C'est bizarre une maison qui n'est pas habitée. Elle garde encore l'odeur de ceux qui y on vécu. Chaque maison a son odeur. Celle que je préfère, c'est celle du quatrième droite dans notre bâtiment, le A. Dés qu'on ouvre la porte, on sent tout de suite la rose fanée et le caramel un peu brûlé. Tout est imprégné de cette odeur :les murs, l'intérieur des tiroirs et des armoires, les draps et les serviettes qui y sont encore rangés. Et quand j ouvre un livre, l'odeur me sotte a la figure, comme si elle était enfermée dedans. L'odeur d'un lieu, c'est comme les signes particuliers sur une carte d'identité. C'est comme si la maison voulait me dire: tu vois, je suis encore pleine d'une autre vie. Une vie tellement emplie de fleurs et de douceurs que j'en ai gardé toute la substance.
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Il y a les sourires de mon enfant.
Il y a les pleurs de mon enfant.
Il y a son gazouillis matinal, qui m éveille aussi légèrement qu'un chant d'oiseau dans la lumière d'un matin de printemps.
Il y a les bras que tend vers moi mon enfant. Son visage qui s'éclaire des que je me penche sur elle, dés quelle m’aperçois, dés quelle se remplit de la certitude que je suis la. Que je serait toujours là.
Il y a la bouche de mon enfant qui se plisse autour du mamelon, ses lèvres qui me happent, ses yeux obstinément rivés sur mon visage, sa petite main posée en toute confiance sur mon sein quand je l'allaite. Cette sensation presque douloureuse d'un plaisir jusqu'alors inconnu, qui prend naissance dans mon ventre et se répand dans mon corps.
Il y a l'odeur de mon enfant, unique, indescriptible, celle que je respire dans les plis si tendres de son cou, qui me submerge quand je la prends dans mes bras, odeur que je reconnaîtrais entre mille.
Et puis, au fil de jours remplis à ras bord d'une myriade de petits miracles, il y a les premières syllabes que balbutie mon enfant et que je suis seule à comprendre.
Il y a l'éclat nacré de ses dents, perles entrevus dans un cri ou dans un sourire.
Il y a ses mimiques si comiques. Ses colères, ses caprices, pluie et vent sur mon enfant miracle.
Il y a ses premiers pas, ses maladresses, ses hésitations, ses élans souvent stoppés par des chutes, et mes mains toujours proches, toujours prêtes à l'aider à se relever.
Sa main qui s'empare de la mienne et m’entraîne à la découverte d'un monde que je ne voyais plus, cailloux, plantes, fleurs, fourmis, limaces, feuilles mortes, brindilles sèches, et les toutes petites bêtes qui rampent sur les racines entremêlées des arbres.
Il y a ses chagrins, ses peurs, le loup qui, sorti des pages d'un livre lu avant que ne se ferment ses yeux, surgit au cœur de la nuit et darde sur elle des yeux jaunes, luminescents.
Il y a mes peurs inconscientes, inavouées, pas même formulés, surtout pas, et mon cœur qui tremble à chaque appel, à chaque cri dont seule je sais reconnaître la détresse qui en est cause.
Il y a ces milliers de talismans que je voudrais suspendre à son cou, pour que rien, jamais rien ne l'atteigne, ne lui fasse mal.
Il y a mon amour sauvage, au- delà du raisonnable, un amour exclusif éclos un jour d'hiver pour cet être né de moi au bout d'une attente, d'une impatience si grandes qu'elle ont effacé toutes les autres attentes, toutes les autres impatiences.
Il y a à présent, Alya, et rien d'autre.
Rien d'autre ?
Non, rien d'autre, j'en suis sure aujourd'hui.
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Bleu. Blanc. Vert. Dès qu'il a posé son cartable sur le bureau, il a dit : à partir d'aujourd' hui, je ne veux plus voir personne souligner les mots ou les phrases avec un stylo rouge !
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J 'aimais bien bien mon village .J 'aimais beaucoup mes chèvres .Là-bas je pouvais sortir ,courir ,aller sur les collines
pas très loin . J 'étais libre ,plus libre qu 'ici .
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Vidéo de Maïssa Bey
Second extrait de la rencontre avec Maïssa Bey du 18 octobre à la librairie Petite Égypte.
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