AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 70 notes
5
11 avis
4
4 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai découvert et rencontré la romancière Maïssa Bey, en décembre 2019, à sa venue à Dijon.
Cette écrivaine militante est d'ailleurs très critiquée pour ses prises de positions en tant que défenseuse des droits de la femme en Algérie, pays où elle est née et où elle vit.


« Au commencement était la mer », est un roman que l'auteure a écrit il y a déjà vingt-cinq ans et qui semble toujours d'actualité. Et j'ai retrouvé sa même écriture fluide et aussi sa même force de réflexions sur la condition de la femme algérienne, à travers Nadia le personnage central du récit.
Maïssa brosse un très beau portrait de jeune fille, tout en délicatesse et en profondeur. Elle rend cette jeune fille de dix-huit ans, terriblement belle dans ses émotions, dans ses espoirs, dans les douleurs qu'elle va traverser avec un grand courage.

Nadia, avait seulement huit ans à la mort de son père qu'elle aimait tant.
Nadia avec des rêves de liberté plein la tête, avec son aspiration à croire au grand amour, à l'égalité des femmes et des hommes.
Nadia, avec ce besoin de savoir, d'espérer, avec cette soif d'apprendre et de lire.
Nadia, une rebelle qui refuse sa condition de jeune fille lorsqu'elle voit la soumission de sa propre mère et celle des autres femmes qu'elle rencontre dans la ville.
Nadia, qui essaie de se révolter, se défaire aussi du regard mauvais et inquisiteur de son propre frère Djmalel, qu'elle voit se radicaliser chaque jour davantage.


Mais parmi tous ses tourments, ses mille questions et ses déceptions qui rendent cette jeune fille si triste, Nadia va connaitre un fulgurant et brûlant moment de répit.
Elle va rencontrer ce qu'elle pensait l'Amour et la chaleur des corps enfiévrés avec Karim.
Cette étreinte des corps avant mariage que la société interdit, par les prêches de prédicateurs de plus en plus véhéments.
Dans cette société algérienne prise en étau entre tradition et modernité et dont certains groupes veuillent rétablir la pureté religieuse et en conséquence veuillent bannir la femme de l'espace public.


Mais le bonheur n'est pas pour Nadia et ce sera Karim qui lui donnera la première estocade par sa rupture sèche et brutale. Une énorme brûlure d'un désespoir qui lui rongera le coeur.
Ce sera aussi une vie qui naitra dans son ventre, comme une verrue, comme une sangsue, comme un parasite planté là, pour mieux anéantir la jeune fille.
Aura-t-elle la force de garder son enfant ?

Viendra aussi le jour de l'affrontement avec son frère Djamel...


C'est un beau roman très émouvant pour cette tragédie que vivra Nadia.
Maïssa Bey y dénonce aussi cette société trop patriarcale pleine de tabous et de mensonges. Elle y dénonce aussi et surtout cette violence constamment infligée à des milliers de femmes.
Commenter  J’apprécie          115
Un livre "coup de coeur".
L'écriture rythmée, nerveuse et sobre de Maïssa Bey évoque le vécu féminin en Algérie, et particulièrement celui de la jeune Nadia, 18 ans, dont le passé prometteur de l'enfance va s'étioler à l'adolescence, dont les rêves de "mer" et le désir juvénile pour son ami Karim vont se fracasser contre les interdits édictés par la société.
Un style remarquable mis au service d'une cause juste.
Commenter  J’apprécie          70
Elle aimerait vivre. Rire, aimer et vivre. En liberté. Seulement Nadia est née en Algérie pendant une période de conflits, en pleine montée de l'islamisme. Mais pour l'instant, elle est en vacances au bord de la plage, loin d'Alger.

Enfermée dans cette maison aux heures trop chaudes, elle se réfugie dans des livres que son oncle lui a donnés. Et comme une évidence ou un signe du destin, elle découvre l'histoire d'Antigone, la belle rebelle. Nadia reçoit un coup en plein coeur à la lecture de cette tragédie, son histoire se confond avec celle d'Antigone. Ici point de frères morts mais une prison presque dorée qui la retient et qui ne la laisse pas libre.
Les clés de cette prison sont entre les mains de Djamel, le frère. Après la mort du père, il a repris les rênes de la famille, la mère ne dit rien, laisse faire, trop occupée à cuisiner et à pardonner. Nadia sent que son frère rejoint des préceptes bien éloignés de l'idéal de sa soeur, liberté et amour et surtout égalité entre homme et femme.

Et c'est sans compter cet été que tout bouleversera. Ça commence par un regard et puis des rêves étranges et tellement déstabilisants pour une jeune fille de 18 ans. Il s'appelle Karim. Leurs rencontres sont secrètes et empreintes de douceurs et de pudeur. Puis, les corps répondent au désir. C'est si beau que Nadia n'en revient pas. Elle touche du bout des lèvres un bonheur qu'elle ne semblait pas digne de recevoir.

Pourtant il semblerait que ce bonheur ne puisse continuer.

Lu en un peu plus de deux heures et presque sous apnée. Une fois terminé, ce livre m'a accompagné pendant un bon moment, non pas le livre mais Nadia. Ce personnage est authentique et magnifiquement dépeint par Maïssa Bey.
Cette jeunesse algérienne qui semble vouloir se libérer des affres de son passé et qui s'engouffre dans quelque chose de plus noir encore.

Pendant ces courts chapitres où peu de dialogues sont présents, j'ai été soufflée par la force de Nadia et sa volonté de se construire malgré les diktats et les règles imposées. J'ai été subjuguée par l'écriture si économe mais tellement forte. J'ai été séduite par Karim et trahie aussi. J'ai presque pleuré avec elle. J'ai voulu plonger mes pieds dans la mer, celle qui rassure, celle qui donne de l'espoir. J'ai espéré que la mère changerait, qu'elle ouvrirait les yeux sur ses enfants et leur détresse. J'ai souffert avec Nadia jusqu'à la dernière ligne.

Maïssa Bey a réussi, tout comme Jeanne Benameur un peu avant, à me charmer avec ses mots et ses personnages douloureusement beaux. Elle vient d'entrer dans ma liste d'auteurs à suivre.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
Commenter  J’apprécie          70
L'écriture de Maïssa Bey dans « Au commencement était la mer… »

Romancière et nouvelliste algérienne de graphie française, Maïssa Bey naît en 1950. Elle obtient en 1998 le Prix de la Société des Gens de Lettres, et celui des Libraires Algériens en 2005.
Paru en 1996 aux éditions de Marsa, le premier roman de Maïssa Bey « Au commencement était la mer… ». Il s'agit alors d'une histoire d'amour qui conduit Nadia, la jeune fille taquinée et attaquée continuellement par son frère, à être facilement proie et victime.
« Elle se dit (Nadia), une histoire d'amour sur fond de mort, quelle belle histoire ! Qui des deux l'emportera ? Mais déjà, déjà dans le mot amour, il y a presque toutes les lettres de la mort p46 », c'est ainsi que le narrateur qualifie cette histoire qui se déroule à Alger, dans une période où cette ville est attaquée brutalement par le spectre de la violence.
Cependant, ce qui fascine parfaitement le lecteur dans ce roman, c'est l'écriture purement artistique de Maïssa Bey puisque le style y est bien travaillé : une écriture si soignée, si ornée, qu'énormes figures de styles y essaiment différemment et qu'on en rencontre parfois deux ou trois dans un même paragraphe, plutôt dans une seule phrase.
En plus, c'est une écriture « économe » contrairement à celle de Marcel Proust, puisque les phrases sont très courtes. Et l'on rencontre brusquement des phrases et même des paragraphes tissés par un mot tout seul.
En somme, si le lecteur lisait minutieusement ce chef-d'oeuvre obsédé par la couleur blanche, des phrases resteraient gravées à vie dans sa mémoire. Ainsi qu'il visiterait la plage sans y aller et laisser l'empreinte de ses pas sur le rivage. Notamment qu'il éprouverait la peur extrême d'une période marquée par la violence des hommes, sans voir réellement les flaques du sang et les corps injustement déchiquetés.
Enfin, c'est un roman où se mêlent les deux couleurs inévitables de la vie : le bonheur et la tristesse. C'est en effet un roman d'où le lecteur sortirait fasciné et ébloui par l'écriture de Maïssa Bey qui vient de publier, aux éditions de Barzakh, son dernier roman « Puisque mon coeur est mort ».
Commenter  J’apprécie          60
Terrible, mais sobre et pudique, ce récit de l'histoire de Nadia, jeune algérienne, poétiquement et honnêtement mis en mots par Maïssa Bey.
Commenter  J’apprécie          40
un superbe livre que je viens de finir il m'a emmener dans une autre dimension une algerie que j'ai pas connu un monde assoifé de sang la ou le sexe feminin est mprisé dévaloriser .une algerie meurtriere n'empeche qu'elle q su préservé son identite qu'elle l'aider a surmonter ses souffrances
Commenter  J’apprécie          40
Dans son premier roman '' Au commencement était la mer'' on raconte une histoire d'amour entre Karim et Nadia, une fille taquinée par son frère Djamel. " une h'istoire d'amour sur fond de mort''. L'histoire se déroule à Alger, dans les années 1990. Après avoir perdu son ''honneur'' avec son amant, Nadia est envahie par les remords. Elle fait l'avortement, et tente de suivre le chemin de la vie ordinaire.
Commenter  J’apprécie          30
Tout au long de ce roman nous allons suivre Nadia une jeune algérienne qui un jour d'été va faire la connaissance de Karim, tout deux rêvant d'amour, de bonheur et de liberté vont vite être confronté à la difficulté de la vie algérienne des années 90, Nadia devra se taire être soumise, respecter les règles qu'on lui impose, vivre dans l'ambre d'un individu masculin

Hélas Contrairement à toute les femmes soumises Nadia va se révoltée, elle bravera son frère ainsi que les règles de cette absurde société

Ce que j'ai aimé le plus dans ce roman c'est la façon avec laquelle Maissa bey nous fait découvrir un pays menacé par les islamistes, mais aussi la condition de vie des femmes dans un monde de plus en plus intolérant vis-à-vis de ces dernières

Un pays ou la femme doit être soumise aux lois des hommes, être enfermé au nom de la religion, et des traditions

Au delà des interdictions, de la violence ainsi que l'injustice que subissait la femme, au commencement était la mer est un roman sur la liberté, un cri d'espoir et de révolte , l'auteure dénonce l'humiliation la violence que subissaient ces femmes et tout cela accompagné d'une plume magnifique fluide , facile à lire , un texte fort, Prenant, poignant ;

j'ai eu les larmes aux yeux en lisant quelques chapitres , je n'aurai jamais cru pouvoir autant aimé , un gros coup de coeur


Lien : https://biblibook11.wordpres..
Commenter  J’apprécie          20
Histoire de Nadia jeune femme d'Alger qui rêve de liberté et d'amour dans une société corsetée.
En est témoin sa famille, tenue par ses craintes, et le rigorisme de Djamel, son frère réfugié dans les prêches très durs à l'égard des femmes.
Protéger ou plutôt corseter, emprisonner.
Très grand témoignage sur une Algérie parfois radicalisée et où être femme reste compliqué.
Commenter  J’apprécie          20
L'écriture de cette autrice est un régal.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (192) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5267 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}