Préférence système

Après Paiement accepté, Ugo Bienvenu aborde à nouveau la question de la transmission. Son message d'apparence pessimiste n'est pourtant pas sans espoir. La partie « urbaine » de l'album est aussi froide qu'anxiogène alors que les événements se passant à la campagne offrent une bouffée d'air frais bienvenue. Et paradoxalement, c'est au moment où le robot est au centre du récit que ce dernier devient plus chaleureux, plus humain.
Graphiquement, la référence à Charles Burns saute aux yeux. le trait hyperréaliste est parfois trop statique dans la représentation des personnages mais les décors et les accessoires possèdent un design rétro-futuriste vraiment stylé. Au final, on aurait tort de voir dans cette fable sur la transmission et la filiation un message simpliste et un peu cucul jouant sur l'opposition entre la nature et la technologie. La réflexion est bien plus profonde, elle interroge notre rapport aux données stockées et partagées, à l'immédiateté qui prend le pas sur l'intemporel, au contenu du quotidien qui, bientôt, chassera les oeuvres et les créations du passé.
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À tout vouloir conserver sous le joug des nouvelles technologies, quelle place laissons-nous à l'art et à la culture ? Dans un monde saturé d'informations, bon nombre sont sans intérêt aucun et pourtant conservées au-même niveau que des chefs d'oeuvre artistiques. En 2055, on en arrive au point que même ces oeuvres sont menacées de disparaître : le film « 2001, Odyssée de l'espace » est supprimé de la mémoire centrale car trop peu consulté. Une dystopie pas si irréaliste et pas si lointaine, considérant l'abrutissement de masse et la standardisation des arts que nous vivons actuellement. Dans ce contexte, comment conserver la mémoire de l'humanité ?
Au-delà de ça, ce sont les thèmes de la moralité, de notre rapport à la technologie, de notre histoire et du capitalisme qui sont abordés. le propos est dur, les couleurs franches et le trait très réaliste, amenant un certain malaise qui interroge le lecteur.

Une lecture étonnante !
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Dans cette société futuriste, il est primordial de bien gérer le flux des données numériques. Yves est chargé de défendre des oeuvres culturelles peu consultées, et le cas échéant de procéder à leur destruction si le juge l'ordonne.
Or il en sauvegarde en douce... dans la mémoire de son robot de maison, qui conduit la grossesse à la place de sa femme.
J'ai aimé la réflexion sociétale induite autour d'une société ultra connectée.

Un roman graphique découvert au hasard de nos flâneries dans notre petite librairie de BD (@plusbelleslesbulles).
Je suis peu habituée à cette lecture.
Le graphisme est simple et épuré, j'aime assez ce style oldschool.
La couverture m'a fait penser au roman de Huxley " le meilleur des mondes", mais si c'est une BD d'anticipation le thème abordé, lui, est différend.

Ici c'est la connaissance, la culture de l'homme qui est en danger.
On assiste à une "béatisation" de l'être humain.
Il n'y a plus de possibilité de stocker les données : pour faire de la place aux youtubeurs, aux influenceurs, à vos souvenirs de vacances ou de famille sur Insta, il faut supprimer les vieilles données c'est à dire, l'histoire du monde et ses chefs d'oeuvres...
Et ce sont les statistiques basées sur le taux de consultation des fichiers qui vont sonner le glas !
Dans ce monde là, un homme va prendre des risques pour continuer à transmettre ce savoir. L'auteur va donc aborder le thème de la transmission de façon très particulière entre un père et son enfant à venir, par le biais de la technologie.
Ce livre dépeint une société où la mémoire collective n'a de valeur que si elle est adulée... Et la création artistique dépend de ce que veulent les "clients" et non plus de l'intention de l'artiste.
En revanche l'Intelligence Artificielle est peu abordée dans l'histoire, certes elle est présente et efficace, mais son développement reste flou. On ne sait si il faut lui prêter des sentiments ou un algorithme hautement sophistiqué....
Pour ma part, j'ai trouvé l'histoire assez sombre, mais j'aurai bien envie de découvrir une suite....

Dans un Paris futuriste, le cloud mondial est saturé et les internautes veulent absolument poster leurs photos de vacances, de hamburgers et de chatons. Pas le choix, il faut faire de la place. Les oeuvres d'art les moins populaires sont donc condamnées à passer à la trappe : adieu 2001 : l'odyssée de l'espace, adieu Alfred de Musset… Parmi les employés chargés de l'élimination, l'un d'eux, en toute illégalité, sauve ses oeuvres préférées pour les copier dans la mémoire de son robot… qui porte aussi son enfant.

Un roman graphique parfois glaçant, parfois tendre – pour des raisons que je ne peux pas vous révéler sans vous raconter toute l'histoire – qui interroge notre rapport à l'art, à l'utile et au beau. Confrontant êtres humains et robots, il questionne aussi notre sensibilité qui, opposée à leur logique mathématique, nous confère notre identité, notre particularité, notre unicité. C'est aussi une histoire autour de la mémoire, du progrès – bénéfice ou fléau ? – et de la transmission. Supprimer Kubrick, Hugo et moult artistes qui ont marqué leur époque, leur art, pour laisser la place à une Nabila du futur, à l'éphémère, à ce qui fait le buzz pendant un bref instant ? Quelle perspective réjouissante… Au fil des pages se dessine également une ode à la nature, une invitation à prendre son temps, à admirer les oiseaux et à regarder pousser les légumes (mais pourquoi épingler les papillons ?).
(En revanche, la fin ouverte m'a frustrée, on dirait qu'elle appelle une suite alors que l'ouvrage est bien présenté comme un one-shot.)

Si l'histoire m'a fort intéressée, ce n'est pas le cas du trait d'Ugo Bienvenu. Froids, lisses, avec quelque chose d'artificiel, ils s'accordent peut-être bien à l'histoire qu'ils racontent, mais je ne les ai pas du tout aimés (deviendrais-je exigeante ?). Les personnages m'ont beaucoup perturbée, entre leurs visages trop roses, leurs costumes qu'on dirait tirés d'un vieux film de science-fiction démodé et leur regard trop souvent dissimulé derrière des lunettes noires. Ils manquaient… d'âme, d'humanité. de sensibilité justement.

Un roman graphique vraiment intelligent et percutant (une fois accoutumée au style graphique de l'artiste).
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La couverture est superbe, très léchée, mais le dessin intérieur, plus froid, en apparence plus grossier, a bien failli me rebuter... Pourtant, je me suis laissée embarquer par cette histoire futuriste, d'un monde déshumanisé et d'un robot bien plus aimant que les humains...
Une découverte intéressante, plutôt éloignée de mes goûts habituels, mais que je ne regrette pas.

Dans cette dystopie dessinée, Ugo Bienvenu imagine un monde tellement saturé d'informations numériques que des données doivent être chaque jour supprimées pour faire la place aux nouveau contenus d'Instagram et de YouTube. On détruit alors tel conte d'Andersen, tel film culte, l'oeuvre de tel poète oublié ou pas… si l'oeuvre n'a pas suffisamment d'audience elle est irrémédiablement effacée des serveurs et de la mémoire des humains.
Le protagoniste, négligeant de protéger sa femme et sa future fille en cours de gestation dans le droïde familial, ne peut se retenir de mettre les oeuvres qui lui semblent essentielles… dans la mémoire du même robot.
S'ensuivent une fuite dangereuse, une naissance improbable, une plus improbable encore aventure survivaliste et bien d'autres péripéties visant à sauvegarder, voire restaurer la mémoire culturelle de notre temps.
Malgré quelques petites invraisemblances, cette BD est efficace et intelligente. Un conte qui fait réfléchir sur le rapport entre la machine et l'humain, l'infobésité et les enjeux de notre société numérique. Et un tribut à 2001 Odyssée de l'espace !

Quelle monde étrange, le début m'ennuyait vraiment. le graphisme me faisait mal aux yeux mais en arrivant à la moitié de l'histoire ou le robot s'occupe de l'enfant vaux vraiment qu'on s'attarde sur cette bd. Et la fin est sans pitié. j'aurais aimé voir l'enfant grandir dans ce monde futuriste mais sans pitié. l'histoire mériterait d'être créé en film car très originale !

Une jolie fable sur ce qu'est l'humanité en tant que valeur et la propension de l'humanité en tant que groupe à la dévoyer.

Un appel à la raison feutré face à la digitalisation galopante de nos vies et la commercialisation de celle-ci.

Un voyage chargé de mélancolie

Sans jamais en faire trop, Préférence système nous fait plonger dans un futur terrifiant où la culture n'a plus le droit d'exister qu'en fonction des statistiques. Un futur où la mémoire disparaît peu à peu au privilège de l'instant présent, de l'instant instagram. Terrifiant, mais à la fois poétique et touchant, Préférence système touche le lecteur tout en le faisant s'interroger. Une vraie réussite !
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