Catherine s'appelle en réalité Rachel, mais nous sommes en pleine Seconde Guerre mondiale et elle est juive. D'abord confiée par ses parents à une Maison d'enfants pratiquant la pédagogie nouvelle (
Montessori, Freinet, etc), grâce à laquelle elle sera initiée à la photographie, elle est bientôt contrainte de changer d'identité et de fuir en abandonnant ses amis. Passée en zone libre elle doit encore une fois régulièrement changer de lieu, se ré-acclimater à celui-ci et apprendre à apprivoiser ceux qui la recueillent (soeurs au couvent, paysans, directrice d'orphelinat, femme de résistant au fin fond des Pyrénées). Elle veille aussi un temps sur une jeune orpheline juive, Alice, et quelques autres enfants. Elle essaie à chaque fois de se rendre utile. Forte de toutes ces expériences et de toutes ces rencontres elle retourne à Paris à la fin de la guerre pour retrouver ses parents. Elle compte bien rendre visite par la suite à toutes ces gens dont elle garde le souvenir et surtout à Etienne, rencontré à Limoges, un amour naissant.
Abandonner ses proches, ses amis et son identité ne se fait pas sans mal. de plus elle est angoissée par le sort subi par ses parents, dont elle n'a plus aucune nouvelle. Mais elle essaie à chaque fois de ne pas trop y penser pour ne pas laisser le désespoir l'envahir. Heureusement elle a la passion de la photographie. Elle aime ces instants de grâce volés au quotidien et à chaque étape de son voyage photographie différemment. Mais cela lui permet aussi de fixer la réalité de cette guerre pour pouvoir témoigner plus tard, comme le lui a demandé la directrice de la Maison de Sèvres.
Un beau roman plein d'émotions, où l'on voit l'héroïne grandir et se découvrir.