François Jullien lui-même ne pratique pas ce dialogue [NB : avec les citoyens chinois]. Il ne fait jamais la plus petite allusion aux débats qui ont lieu en Chine aujourd'hui. Il oeuvre, contre son gré peut-être, dans le sens de l'enfermement mental auxquels travaillent en ce moment, de leur côté, les forces de la restauration idéologique chinoise.
Ce que nous considérons aujourd'hui comme la "civilisation chinoise" est intimement lié au despotisme impérial. Je pense qu'elle a été conçue pour empêcher l'émergence de la personne, au sens que je viens de donner à ce mot.
Constituons-nous ensemble en sujets de l'histoire et proclamons bien haut notre droit d'inventaire. Quand je dis "nous", je ne parle pas, bien entendu, des Européens pris collectivement, ni des Chinois pris collectivement, mais d'individus libres et responsables, c'est-à-dire de ce que nous appelons des "personnes".
Tout fut recentré sur l'idée que l'ordre impérial état conforme aux lois de l'univers, depuis l'origine et pour tous les temps.