-Tu crois que la solution consiste à devenir plus humains ? Simon retira d'autres livres des étagères.
-Pas tout à fait. Je crois que la solution consiste à reconnaître l'ennemi qui se cache dans le troupeau. Quand nous l'aurons identifié, nous pourrons le tuer et retrouver la paix. A force de traiter les humains de viande intelligente, nous avons tendance à oublier que, si nos ancêtres ont adopté cette forme, c'est parce qu'ils ont décelé chez les premiers qui sont arrivés à Thaisia une nouvelle espèce de prédateur, un rival qu'il nous fallait comprendre pour conserver notre position dominante.
Ce n'était plus une 'fille', songea Simon tout en verrouillant les portières de la camionnette avant de se diriger au côté d'Henry vers le guichet où l'on achetait les billets pour le bac. Meg avait vingt quatre ans. C'était une femme adulte. Mais les cassandra sangue conservaient une innocence d'enfant, ce qui constituait l'une des raisons pour lesquelles elles n'étaient pas considérées comme des proies.
Simon était un Loup. Les règles humaines ne s'appliquent pas toujours à son attitude, car, même quand il ressemblait à un homme, il ne raisonnait pas comme un homme. Et pourtant...Il paraissait...Déçu...Quand il est parti. Simon, je veux dire. Merri Lee se pencha sur la table de tri
-Quand je suis avec Michael et que l'un de nous deux doit s'en aller, on s'embrasse pour se dire au revoir. Simon aurait peut-être aimé l'équivalent Loup. Meg la considéra en fronçant les sourcils.
-Je ne vais tout de même pas lui lécher le visage. Merri Lee éclata de rire.
-D'accord, mais, lorsqu'il se trouve sous forme humaine, je pense qu'un baiser sur la joue transmettrait le même message. 'Je suis là'. Un lien. Un signe d'affection. Un contact.
-Une simple caresse de la main marche aussi, s'il y a du monde.
En attendant, Meg et lui visiteraient un endroit qu'elle ne connaissait pas et vivrait une nouvelle expérience. Ensemble. Il n'était pas humain et ne le serait jamais. D'ailleurs, Meg n'attendait pas cela de lui. Mais, en sentant sa main dans la sienne, Simon se dit que, peut-être, il pourrait apprendre à être suffisamment humain.
Vous savez ce qui est arrivé aux dinosaures ? Les Autres. Le capitaine Burke lui avait lancé cette plaisanterie lors de son premier jour de travail à Lakeside. Sauf qu'il ne s'agissait pas d'une plaisanterie. Burke le savait déjà à l'époque, du moins jusqu'à un certain point.