Les romans de
Jean-Luc Bizien sont toujours une véritable surprise.
Nous sommes en Corée du Nord, pays de contrastes incroyables. La beauté des paysages fabuleux et l'abomination du régime instauré. Un récit où la fiction se mélange avec la réalité avec horreur…
Le roman est captivant bien sûr, et l'intrigue monte en puissance, avec un serial killer aux objectifs déconcertants…
Avec ce premier tome de la trilogie des “Ténèbres”, Jean Luc donne le ton.
On sent presque le vécu à certains passages. Dépaysant et troublant.
Pendant la lecture à un moment j'ai pensé à certaines compositions de Mozart !
« Trop de notes, mon cher Mozart », se plaignait Joseph II.
Il n'y a jamais eu pour moi un esprit mélodique aussi fertile que celui de Mozart.
Il était si plein d'airs mémorisables qu'il les versait à la cuillère dans sa musique comme un enfant verse du sucre dans son bol au petit déjeuner, lorsque sa maman a le dos tourné.
Les chapitres du roman s'enchainent de la même façon telle une folle mélodie où chaque note est à sa place.
J'ai l'impression que Jean-Luc a dû transpiré à la création de chaque phrase tellement elles sont riches, puissantes, poétiques souvent et en même temps si percutantes.
Roman “tout simplement” génial !
J'enchaine la suite…
Extrait :
“Le latex du gant claqua, soulevant une brume de talc sur le poignée du chasseur. Ses doigts jouèrent sur le clavier d'un piano invisible.
Il se sentait léger et souriait aux anges.
Dans sa tête, des créatures célestes entamaient un chant révolutionnaire sublime qu'il reprit à voix basse. Il s'approcha de la table recouverte d'une bâche de plastique tendue et considéra avec un oeil brillant son matériel chirurgical.
Il se pencha au-dessus de son trophée, déposé au fond d'une bassine d'étain. Il détailla les chairs sombres, à la surface desquels grumelait un voile de sang caillé, ferma les paupières et prit une forte inspiration.
Il s'enivra du parfum de la viande encore tiède il vacille un moment. Les viscères fraîchement prélevés dégageaient des émanations subtiles qui le transportaient. Il se délecta de ces effluves puis fit claquer sa langue et secoua la tête dans un mouvement contrit. Hélas ! Il ne pourrait pas en profiter aussi longtemps qu'il aurait voulu !”