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Moite. Chaud. Irrespirable. C'est l'air de la Corée du Nord.

Jean-Luc Bizien a le talent de nous plonger dans un univers concret, crédible mais impitoyable et flippant.
Ben c'est la Corée du Nord quand même, les gars !

Son style est nourri, puissant, ferme comme le cul d'une vache.
On y est bien. Heu pas comme le cul d'une vache... Perso je sais pas pas je jure je crache pchht pchht. Ouf et j'ai même pas croisé les doigts. J'te jure !

On se laisse prendre par la main et hop nous voilà embarqués dans une vraie aventure. Qui va peu nous laisser reprendre notre souffle. Pas que l'action soit rapide mais elle est intense.

Résumons : Parano, suspicion, frisson, enquête, action. Jean-Luc, tu nous gâtes !

Le personnage du flic coréen, Paik Dong-Soo est une pure réussite, d'un réalisme rare et d'un pessimisme sans fin. Mais contrairement à d'autres bouquins, on comprend pourquoi le garçon est dépressif. Il y a franchement de quoi en cette contrée peu amène. Où le moindre mot malheureux, le moindre faux-pas est rapidement sanctionné par une monarchie communiste peureuse mais sans pitié. La peur, oui, voilà qui définit bien les contours de chaque habitant. La peur de la dénonciation, la peur de la punition. de quoi scléroser tout un pays.
Et le talent de Bizien est de la faire transpirer sur chacune des pages du bouquin.

En revanche, l'autre personnage phare, Seth Ballahan, le journaliste ricain est un sale con insupportable, et ses apparitions hérissent le poil.

Le roman aurait d'ailleurs beaucoup gagné à ne rester que sur les personnages coréens et là on aurait frôlé le sublime. Les personnages occidentaux ne servent pas à grand chose sinon à densifier une intrigue qui n'en a pas besoin ou peut-être à ajouter un point de vue occidental franchement dispensable.

En tous cas, une vraie originalité ce voyage étouffant en Corée du Nord et une jolie réussite.
3,5/5
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Ce que j'ai ressenti:…Une ballade dépaysante…

On tue un homme, on est un assassin.
On tue des milliers d'hommes, on est un conquérant.
On les tue tous, on est un dieu.

Première impression comme ça à chaud, j'ai du mal à m'expliquer le titre. Pour ce qui est des ténèbres, ouais, jusque là j'ai suivi, on peut carrément dire que ça colle, mais L'évangile????!!!!^^ …Une trilogie ,donc, des ténèbres, avec ce premier tome, on traverse déjà un long parcours effroyable et sombre, au fin fond de la pire cruauté humaine. Difficile de reprendre son souffle dans ses pages! Et ça attaque dès le prologue!!!!Il faut s'accrocher, ou plutôt avoir un coeur (à moins que ce ne soit un rein???!!!) à toute épreuve! Certains passages sont insoutenables, on sent l'horreur du régime totalitaire, et en fait, si on en apprend pas tant que ça en terme de sévices et immondices, puisque nous l'avons vécu dans l'Europe, on est juste horrifié de voir un tel calvaire se dérouler encore de nos jours sur notre planète. Faut vraiment croire que l'Histoire continuera de se répéter encore et encore, et que ce sont, bien sur, les innocents qui en pâtiront. C'est donc avec tristesse et fatalisme que nous découvrons une Corée du Nord en proie à un dictateur impitoyable, et je peux vous dire que ça vous remue les tripes de lire que l'eugénisme, la folie des grandeurs, les camps de concentrations et autres horreurs sont encore en vigueur de nos jours…Le spectre et les ambitions de Hitler n'ont pas fini de nous hanter……

— Que savez-vous de lui ? l'interrogea-t-elle.
— Pas grand-chose, avoua Seth.
— Kim Jong était tout jeune quand il a perdu sa mère. Il n'a jamais connu l'amour maternel.
— Et alors ? intervint Seth. Si tous les mômes qu'on n'a pas dorlotés devenaient des dictateurs… Ce n'est quand même pas parce qu'on ne l'a pas suffisamment bercé qu'il a décidé d'asservir tout un peuple !

En cela, je trouve que l'auteur s'est admirablement débrouillé! Son cadre, l'ambiance lourde et pesante, la qualité de ses personnages également sont vraiment des points forts de ce roman! Il nous tient en haleine par des chapitres courts, efficaces, saisissants.Oui, mais voilà, le thriller en lui même ne m'a pas complètement convaincue. Il a tellement soigné son atmosphère, et, est parti tellement fort dans sa première partie de roman, que je reste un peu sur ma faim, à la fin…..

« Il fallait dominer la peine, l'asservir, la réduire à néant. «

Sans spoiler, j'ai trouvé son « Chasseur » très bien mis en scène, il a une vraie carrure, (un monstre comme on les aime), mais pour ma part, j'aurai aimé une fin plus travaillée, plus d'explications sur ses réelles motivations, car s'il garde tout son mystère du fait qu'il ne soit jamais identifié, on pourrait au moins en savoir plus sur sa psychologie….J'ai trouvé que ça se finissait sur une pirouette un peu grosse, et pour nous avoir mener aussi loin avec toute la richesse de son univers, Jean-Luc Bizien aurait pu, nous offrir un final en apothéose… On démarre si bien, que ça nous laisse en bouche une pointe d'amertume sur le final. Bon après, c'est moi qui bloque sur les fins, elle pourra convenir à bien des lecteurs, mais pour mes attentes, ça a été un peu décevant…

Bon, ça ne m'empêchera de poursuivre avec ma binôme, cette trilogie!!!Je suis très impatiente de retrouver les acteurs des ténèbres, en espérant que les prochains tomes soient tout aussi riche en matière, et leur final plus explosif!

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L'Evangile des Ténèbres, le off de Oph pour Collectif Polar
Je viens de rentrer de Corée du Nord.... j'y ai fait un long voyage, guidé par Monsieur Jean-Luc Bizien....
L'Evangile des Ténèbres est un bon thriller mais pas tant pour l'intrigue que pour la construction de l'histoire.
L'intrigue, certes bien construite,n'est pas novatrice. Toutefois Jean-Luc nous emmène à la découverte de la seule dictature stalinienne existant encore: la Corée du Nord.
En suivant les personnages, je suis partie à la découverte de ce pays dont on ne sait pas grand chose en définitive si ce n'est les éléments géopolitiques et ce que nous communiquent vaguement les médias... Comment un peuple entier peut-il vouer un culte si grand à Kim Jong-Il et son père avant lui? Que vivent réellement les Nord Coréens? (Kim Jong-Il étant vivant à l'époque où se situe le roman)
J'ai découvert le culte du Cher Leader mais aussi son histoire, son parcours...
Ressenti la haine vouée aux américains par les Coréens mais aussi le mépris dont peuvent parfois faire preuve les occidentaux qui ne comprennent pas la soumission d'une population qui souffre envers son tyran, les taxant sans doute trop vite d'être atteint du syndrome de Stockholm alors qu'il s'agit de formatage, de propagande, d'éducation dès le plus jeune âge... Oubliant trop vite nos dictateurs historiques... (Remember Hitler....)
Bref vous l'aurez compris j'ai beaucoup aimé ce premier opus de la trilogie, son style fluide, le rythme qui ne faiblit pas, les références musicales (si si je vous jure il y en a de belles... ce qui ne surprend pas quand on connaît un tout petit peu le monsieur ), et les personnages auxquels on s'attache très vite, tremblant pour eux dans certaines situations....
"Seth Ballahan, rédacteur en chef d'un quotidien apprend que l'un de ses collaborateurs, le jeune Mickaël Wong est piégé en Corée du Nord. Devant l'immobilisme de sa hiérarchie, il décide de partir à sa recherche pour le ramener sain et sauf auprès de sa mère...
Au même moment, un tueur méticuleux , invisible, s'attaque à des paysans en les mutilant à l'extrême... Paik Dong-Soo, Lieutenant de l'armée Coréenne est chargé de l'enquête"
Merci Jean-Luc! À l'attaque du suivant maintenant!
(Tome 2: la frontière des ténèbres, tome 3: le berceau des ténèbres)

Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Excellent pour découvrir ce que peut-être la vie en Corée du Nord mais une enquête moyenne.

Un journaliste américain n'a plus aucun contact avec un jeune collègue parti enquêter en sous-marin en Corée du Nord. N'obtenant rien de sa hiérarchie et étant passablement caractériel, il décide de partir et de ramener coute que coute "le gamin".

De là on embarque d'abord pour la Corée du Sud ,puis on franchit la frontière et on joue les touristes avec ce gros rustre de Ballahan en qui sommeille une âme de Rambo. Il rencontre une jeune femme travaillant pour une OMG qui va l'aider dans sa quête.

Parallèlement , un jeune soldat se voit chargé d'enquêter sur des morts violentes. Il doit découvrir le coupable alors même que sa hiérarchie braille les pistes. de son côté "le chasseur" traque ses proies et rend de plus en plus visible sa présence...

Pas réellement inintéressant car on a une vue sur cet étrange pays mais long, trop de complications et les personnages américains ne me paraissent pas très crédibles. du coup j'ai la suite mais je ne vais pas me jeter dessus, ça risque d'attendre un bon moment.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Me voici de retour, saine et sauve, de ma petite virée dans le pays du Cher Leader, autrement dit Kim Jong-Il et de son rejeton, Kim Jong-un (qui n'était pas encore sur le trône au moment de l'action du roman).

Deux enquêtes : d'un côté, celle de Seth Ballahan, rédacteur en chef américain parti à la recherche de Michaël Wong, disparu en Corée du Nord et de l'autre, celle de Paik Dong-Soo, officier coréen (du Nord) qui recherche un tueur.

Ce que j'ai aimé ? La partie se déroulant en Corée du Nord (et j'en ai eu pour mon argent).

Là, rien à dire, j'en ai appris plus que si j'avais acheté un Guide du Routard. La misère des gens est grande, la famine y a fait des ravages, les habitants sont endoctrinés et tenu serré en laisse. Une horreur de vie…

Adoré frissonner avec les premiers moments passés avec le chasseur, quand il traque et éviscère ses proies. Un homme sans pitié, sans empathie, un psychopathe, un tueur froid et implacable. Mais de là à lui donner le titre de « Mal absolu » dans le 4ème de cover, il y avait un pas à ne pas franchir !

J'ai aimé aussi tous les passages avec le jeune Michaël Wong et celui qu'il nomma le monstre. On ne sait pas qui il est et le mystère était total.

Là où le bât à blessé sérieusement ?? le personnage de Seth Ballahan m'est sorti par les trous de nez ! Lui, c'est LA caricature de l'américain, imbu de lui-même, soupe au lait, égocentrique, macho, con, tête brûlée, rempli de préjugés et persuadé de sa toute puissance. Il était en Corée du Nord et il croyait qu'il ferait bien tout seul, ce gros imbécile prétentieux !

À lui tout seul il a failli faire tout capoter au moins 36 fois, regardait tout le monde de haut et l'entendre parler ou penser me donnait envie de lui éclater la cervelle qu'il n'avait pas.

Purée, c'est sur un coup de tête (et de sang) qu'il a décidé de partir récupérer le jeune Wong en Corée. Quel imbécile ! On ne part pas en Corée du Nord comme on va à Disneyland. Bref, si l'auteur a voulu qu'on le déteste, c'est réussi.

L'enquête de Paik Dong-Soo était haletante, le personnage agréable à souhait, tenace, prêt à tout pour faire éclater la vérité, alors que bon, dans son pays, c'est assez risqué !

Par contre, la fin était, pour moi, totalement bâclée ! Comme si l'auteur, dans les dernières lignes, s'était dit « Mon dieu, je ne leur ai pas donné l'explication »… Allez hop, viens-y que j'te ponde maximum 10 lignes pour résumer l'affaire, sans même que l'on sache QUI était le tueur. Cool… *ironie*

Autre soucis, le style de l'écriture qui avait tendance, à certains moments, à diminuer en qualité. le petit ressort de « la voix dans la tête » revient trop souvent et des mots comme « Monstre ou démon » sont trop utilisés, ils perdent de leur force à la fin.

Et Seth, bordel de dieu, qui continuait toujours sur le même registre !!

Au fait, j'ai pas croisé d'évangile des ténèbres, moi, dans le récit ? J'aurais sauté une page ? Une ligne où on en parle ??

Bon, ceci ne m'empêchera pas de continuer à lire la trilogie pour voir ce que les autres me réservent : même soupe ou avec une pointe de crème pour relever le goût ??

(2,5/5)
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Mon avis : Il y avait un moment que j'avais envie de découvrir Jean-Luc Bizien mais je n'en avais jamais eu l'occasion. Quand j'ai vu sur le dernier catalogue de France Loisirs : "L'évangile des ténèbres", j'ai décidé de sauter le pas. L'affaire a été concluante, je me suis régalée du début jusqu'à la fin et je compte bien continuer l'aventure avec cet auteur.

Coréen d'origine, Michaël Wrong, journaliste se porte volontaire pour s'infiltrer anonymement en Corée du Nord mais depuis quelques temps Seth Ballahan son collégue n'a plus de nouvelles, il décide de partir à sa recherche. Accueilli comme simple touriste sous passeport canadien, il attend Suzan son contact membre d'une ONG pour lui donner des nouvelles de Mickaël.
Pendant ce temps en Corée, les militaires courent après le chasseur qui semble vouloir décimer un village entier. Il préléve le foie de toutes ses victimes pour les donner à manger aux enfants des rues de Pyongyang.

Le chasseur est vraiment terrifiant, il n'est jamais nommé et cela renforce le mystére du personnage. Il est violent, il torture, évicére. Adepte du combat rapproché, c'est une machine de guerre sans foi ni loi, il tue inlassablement, élimine tout sur son passage.
Seth est macho, entier et Suzan, cette mystérieuse femme bien intégrée dans ce pays semble avoir beaucoup de mal à l'encadrer.

Un livre qui se déroule à cent à l'heure, les chapitres sont très courts, ce qui donnent un bon rythme à ce thriller haletant qui est d'ailleurs très bien écrit.
On y parle d'endoctrinement mental, de politique, de camps de concentration, de dictature, de surveillance, du conditionnement et la soumission d'un peuple et de la haine que les Coréens portent aux américains : "les suppots de Satan".
C'est la première fois que je lis un thriller avec la Corée en toile de fond et 'j'ai bien aimé.

Lien : http://lisalor.loulou.over-b..
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Premier volet d'une série qui en compte aujourd'hui trois, c'est l'occasion pour le lecteur de faire connaissance avec Seth Ballahan, ce journaliste culpabilisant pour la disparition d'un jeune collègue en Corée du Nord. Nous sommes à la veille de l'élection de Obama, Kim Jong-II a succédé à son père et conforte le culte de SA personnalité ! Nous suivrons alternativement la quête d'un jeune enquêteur du nord et sa traque du « chasseur » auquel il se confronte et enfin l'infiltration de Seth. Pour nous plonger dans ces recherches, nos personnages nous immergent dans les détours de la dictature, les mauvaises excuses des Américains, la violence et l'hémoglobine dans cette version orientale du « meilleur des mondes », les non-dits et la vie quotidienne en Corée du Nord. Très instructif, très précis, ce récit haletant ne laisse aucun temps mort au lecteur. Un éclairage déroutant sur cette partie du monde qui fait toujours frémir de nos jours.
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Seth Ballahan, ex-grand reporter, placardisé dans un quotidien régional du New Jersey, apprend qu'un de ses collaborateurs, le jeune Michael Wong, se retrouve coincé en Corée du Nord, où il était parti faire un reportage sur les filières d'évasion. Face à l'inertie de sa hiérarchie, Seth s'émeut de cette situation et obtient d'être envoyé sur place pour le retrouver, et le ramener s'il est encore en vie.

Dans ce pays, depuis quelque temps, sévit un tueur en série de la pire espèce. Sanguinaire et d'une cruauté sans bornes, il prélève un organe de ses victimes alors qu'elles sont encore en vie, et le dépose à un endroit donné, élément isolé d'un jeu de piste macabre.
« Il s'accroupit et marqua une pause, afin de s'assurer que personne ne traînait dans les parages. À quelques coudées en dessous de lui, les ténèbres noyaient la silhouette allongée dans l'herbe. le chasseur descendit la pente avec précaution, attentif au moindre bruit.
À mesure qu'il avançait, il sentait monter en lui l'excitation. de la main, il palpa la besace qui pendait à son épaule. Tout y était : le sac hermétique, le coton, les antiseptiques. Dans la poche de sa veste, le poignard pesait lourd. Son contact était apaisant. Il s'agenouilla près du corps inerte et demeura un instant silencieux. Il détailla à loisir la nuque fine, les cheveux de jais, coupés courts, la ligne du menton, le dessin de l'oreille. Il parcourut les jambes longues, que l'on devinait sculpturales sous la toile du pantalon. Un instant, il fut sur le point de les caresser mais résista à la tentation.
Les paysannes lui faisaient toujours le même effet, il émanait de ces filles dressées dans les champs une animalité que l'on ne rencontrait jamais en ville…
Le chasseur prit une profonde inspiration.
Attendre, encore un peu. Retarder le moment. »

Le Lieutenant Paik Dong-Soo, brillant officier Nord-Coréen, en poste à la frontière au sud du pays, est convoqué à Pyongyang par sa hiérarchie. Il se voit confier la mission d'enquêter sur ces crimes, et ce dans la plus grande discrétion. Dès ses premiers contacts avec les autres enquêteurs, et dès la première autopsie à laquelle il assiste, il se rend compte qu'on lui cache des éléments du dossier. En effet, cette affaire ne doit pas être ébruitée. Pensez donc ! Un tueur en série en Corée du Nord, le paradis communiste du Grand Leader Kim Jung Il… Une telle déviance n'est absolument pas imaginable ici et reconnaître son existence équivaudrait à se rabaisser au rang des États-Unis, l'ennemi capitaliste et décadent…
Paik Dong-Soo va donc reprendre point par point les éléments du dossier, pour essayer de trouver un point commun à ces meurtres et identifier le tueur qui semble prendre un malin plaisir à provoquer la police, et à éliminer l'une après l'autre les personnes impliquées dans l'enquête.

Parallèlement, nous suivons l'arrivée de Seth Ballahan en Corée du Nord. Bon américain pétri de son importance, il aurait tendance à froisser quelques susceptibilités locales. D'autant, que comme tous les visiteurs étrangers, il se trouve affublé d'un traducteur local, plutôt garde-chiourme que traducteur. Heureusement, son contact sur place, Suzan Chartier, une expatriée Canadienne qui travaille en Corée pour une ONG depuis quelques années, est là pour le tempérer et lui éviter de se faire trop vite repérer.
Au travers des histoires de Seth Ballahan, de son périple à la recherche de Michael, et de l'enquête de Paik Dong-Soo, l'auteur nous propose un voyage au coeur du pays le plus fermé de la planète. Dans cette dictature communiste, le culte de la personnalité est omniprésent et dès le plus jeune âge, les habitants subissent un véritable lavage de cerveau et sont conditionnés à la dévotion envers leur Grand Leader.

« Je sais ce que vous pensez, ajouta Suzan. Mais vous faites fausse route. Vous ne voyez de lui que l'image caricaturale d'un pantin s'agitant. Ici, on considère au contraire le Cher leader comme le cerveau parfait. Il semble naturel au peuple de le voir choisir la coupe des uniformes, monter des spectacles et diriger le pays. Il est omniscient et omnipotent, vous comprenez ? le peuple croit dur comme fer que Kim Jong-Il est un génie d'essence divine, et qu'il suffit d'appliquer ses directives pour que tout réussisse. »

A la lecture des descriptions de la vie nocturne de la ville de Pyongyang, je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec ces images satellite prises de nuit où, parmi les pays environnants sous un halo lumineux, la Corée reste dans le noir, isolée de tout…
Corée du Nord nuit

Sombre aussi est l'ambiance, particulièrement anxiogène, de ce thriller, qui reflète bien l'ambiance de ce pays si secret. Dans la capitale Pyongyang, vitrine de ce régime totalitaire, se cache un pays délabré dont on ne connaît rien, ou presque. La ville est quadrillée d'avenues où ne circule aucun véhicule, seulement des groupes de piétons. Il n'y a quasiment aucun éclairage urbain. Dans le quartier réservé aux étrangers, un supermarché rempli de produits que personne n'achète, déambulent des clients aux sacs vides, des figurants censés donner le change aux visiteurs étrangers.
« En entrant dans la capitale, Seth eut le souffle coupé. Il s'attendait à une ville miteuse, une espèce de cimetière de béton – reproduction gigantesque des boardwalks du New Jersey…
Il en fut pour ses frais. Pyongyang était une collection de constructions pharaoniques. Dans le couchant, tandis que le ciel virait au rose, il aperçut des ponts monumentaux, des autoroutes suspendues, des pylônes de béton, des infrastructures incroyables… Mais à bien y regarder, il nota que la plupart des projets débouchaient sur le néant. Les autoroutes s'arrêtaient net, déversant le vide en pleine nature. Les artères n'étaient pas empruntées par des véhicules, mais seulement par des petits groupes de piétons.
Il songea au Truman Show, ce film visionnaire qui offrait à Jim Carrey un rôle sur mesure, emprisonné dans un vaste programme de télé-réalité.
« Une illusion, se dit-il. Un décor de cinéma, avec des milliers de figurants… »

Le récit, addictif, est articulé en chapitres courts, très rythmés et qui nous donnent une sensation d'urgence. Il alterne les points de vue des différents personnages de l'histoire. Les personnages principaux, Seth Ballahan, Michaël Wong, Suzan Chartier, Paik Dong-Soo, et « le chasseur » sont tous d'une réelle épaisseur. Paik Dong-Soo et le chasseur sont vraiment un niveau au-dessus des autres, et leur histoire se suffirait à elle-même pour constituer le roman, les premiers ne servant selon moi qu'à nous apporter un éclairage occidental sur ce pays, soumis à un régime absurde, oppressant et cauchemardesque, en un mot, kafkaïen.

La Corée du Nord peut d'ailleurs être considérée comme une entité à part entière de ce roman, tant on ressent à chaque page le poids de la méfiance et de la peur latente qui pèsent comme une chape de plomb sur ce pays et ses habitants. L'auteur nous en brosse un panorama saisissant, un véritable « voyage en terre inconnue ». C'est là à mon sens le véritable atout de ce roman, cette immersion, ce dépaysement total dans un monde que nous autres occidentaux avons bien du mal à imaginer, bien installés dans notre quotidien douillet.

J'ai refermé ce roman, un peu sonné, l'esprit encore marqué par la triste condition du peuple de Corée du Nord. Et le mérite n'est pas mince pour l'auteur, d'avoir trouvé dans l'environnement géopolitique tellement sombre de ce pays, un excellent terreau pour y planter son intrigue, tout à fait instructive et absolument passionnante, qui m'a procuré un vrai bon moment de lecture.
En conclusion, c'est un roman que je ne peux que vous recommander.
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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Soyez les bienvenus en Corée du Nord, un pays où le sang baigne de partout après le passage du " chasseur".

" La bête était penchée sur son prisonnier et sa gueule se tordait en une grimace effroyable."

Ce thriller fait forcément place à des personnages asiatiques notamment Paik Dong-Soo et l'ambiance est sous l'emprise des autorités strictes et communistes basculant ainsi dans l'horreur absolue.

La tension est au summum, monte au fil des pages. Rien n'est laissé au hasard, tout est calculé au millimètre près, un moindre faux pas peut vous faire basculer dans l'exécution et vers la déambulation en enfer.

Je ne me suis vraiment pas ennuyée à la lecture de " l'évangile des ténèbres". Au fur et à mesure que j'avançais dans l'histoire, j'ai senti une certaine tension comme une envie grandissante de poursuivre sans relâche ce parcours ténébreux. Quelle maitrise dans l'écriture! Certains mots blessent et vous hérissent le poil.

" La plupart des tueurs en série récoltent des " trophées" macabres. Ils se conduisent en chasseurs, se considèrent comme des êtres supérieurs qui veulent posséder leurs proies. C'est dans ce but qu'ils aiment à conserver un souvenir de leurs traques."

Quant à l'action, elle est grandiose et intense. Difficile d'admettre que la Corée du Nord est loin d'être un pays où il fait bon d'y vivre et où on s'échappe facilement; les ténèbres vous guettent, vous poursuivent et vous tyrannisent.

Les personnages sont très bien détaillés, avec des caractères totalement différents les uns des autres, ils vont tenter de se mettre au diapason afin de mener à bien cette enquête si périlleuse. Mon personnage préféré étant Paik Dong-Soo, quel remarquable lieutenant! Ce dernier va devoir faire preuve de beaucoup de courage afin de d'élucider les crimes sauvagement commis par " le chasseur".


"L'évangile des ténèbres" se lit merveilleusement bien. A travers un rythme à cent à l'heure, Jean-Luc Bizien nous a concocté un thriller où terreur et frisson sont au rendez-vous et fait pâlir plus d'un lecteur.

Ce n'est pas pour rien que Maxime Chattam cite " c'est du grand art"!!!

Lien : http://delphlabibliovore.blo..
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Je viens de terminer la lecture de « L'évangile Des Ténèbres » de Jean-Luc Bizien.

Résumé :

Seth Ballahan, rédacteur en chef d'un quotidien américain, apprend que Michaël Wong, l'un de ses collaborateurs, est piégé en Corée du Nord.
Face à l'absence de réaction de se hiérarchie, Ballahan voit rouge. Contre vents et marées, il décide de secourir le jeune Wong. Dans Pyongyang, la capitale fantôme où les hommes ne sont que ces ombres, il cherche de l'aide auprès de Suzan, ravissante correspondante d'une O.N.G. canadienne.
C'est alors que le Mal absolu surgit : un tueur monstrueux laisse dans son sillage une longue suite de cadavres atrocement mutilés. Paik Dong-Soo, billant militaire nord-coréen, se lance sur ses traces. Ils se retrouveront tous, à l'issue d'un parcours halluciné, en un lieu oublié.
Celui qu'annonce l'Evangile des ténèbres...

Mon avis :

Ce thriller est le premier tome d'une trilogie : La trilogie des ténèbres.
Je dois dire que j'ai dévoré ce livre et compte bien me procurer les 2 autres. Jean-Luc Bizien nous fait voyager dans un pays lointain, la Corée du Nord. C'est un aller simple vers l'enfer en effet, il me l'a écrit sur sa dédicace et je lui accorde cette phrase :)

Il y a une entente parfaite entre le style de l'auteur qui est si juste, si beau et parfois si choc mais aussi entre différente scène tellement bien décrite dans le récit. L'ambiance est lourde, angoissante et pesante. Les personnages offrent tous une vision bien à eux de la vie en Corée ce qui amène le lecteur à se poser de nombreuses questions notamment sur la condition humaine.

L'intrigue ne laisse pas de répit au lecteur. Les images qui défilent à lecture nous poussent à aller au bout. Un thriller à couper le souffle qui même à la fin pose question. Car Seth Ballahan l'un des personnages principaux aura bien du mal à retrouver Michaël et Paik Dong-Soo et mener son enquête sur le tueur barbare, le mal absolu !

En conclusion, un roman qui m'a vraiment fait vibrer dans tous les sens du terme. Je recommande cette lecture à tous les fans de thrillers.

Lien : http://wp.me/p2DnKh-3G
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