Cherchant à être optimiste, il s’était imaginé que de ces gravats sinistres allait naître une ère nouvelle, une époque porteuse d’espoirs, de renouveau, d’idées neuves, audacieuses, époustouflantes… Seize ans plus tard, pourtant, le monde ne semble pas avoir changé. Il a peut-être dérivé, c’est tout.
Ce voyage aussi spectaculaire que lapidaire, donne l'impression à Sadge d'avoir survolé une époque tourmentée, un volcan en éruption aux bouillonnements singulièrement familiers et inquiétants. L'histoire se répète, avec ses élections, ses morts célèbres, ses attentats...
Il y a quand même eu beaucoup d'attentats...
Aux terrasses des cafés, dans les autobus et sur les trottoirs, il s'étonne de voir tous les gens captivés par leur téléphone portable. On dirait qu'une épidémie a frappé l’humanité toute entière. La vision de ces humains isolés en eux-mêmes paraît tellement absurde et comique qu'on se croirait dans un dessin de Sempé. Il remarque aussi qu'il n'y a plus d'enfants qui jouent dans la rue ni dans les squares... Où se cachent-ils en cette fin d'après-midi ensoleillée ?