À contretemps

Encore une fois, la plume de Blondel fait mouche . Hugo, un jeune homme passionné de littérature quitte sa province et l'écasante présence de sa mère. Il trouve un logement chez Jean Debat, viel homme solitaire, peu enclin au dialogue et guère aimable. Hugo ne s'en offuque guère tant il est accaparé par sa passion. Mais un jour, Hugo découvre dans la bibliothèque de Jean, un livre d'un certain Pascal Cami "A contretemps".Très vite, Hugo comprend que Jean Debat et Jean Cami ne font qu'un. Et cette découverte va libérer la parole et les deux hommes vont se découvrir.
Blondel à ce talent indiscutable de rendre chacun de ces personnages attachant et émouvant, et de permettre au lecteur de se retrouver ici ou là à travers eux. Ici forcement pour les passionnés de lecture que nous sommes Hugo et Jean nous parlent forcément. le style de Blondel est toujours aussi agréable, son écriture semble pour ce roman plus apaisée et c'est toujours avec le même plaisir que l'on suit ces intantanés de vie. Une nouvelle fois, Blondel nous entraine dans son univers avec simplicité et une grande sensibilité.

Après une entrée en matière un peu longue, le livre enfin décolle. Certes, la ficelle -les hasards successifs- est un peu grosse, mais elle permet une présentation sans concession du milieu littéraire des années 70/80 -est-il réellement différent de nos jours ?- et une réflexion intéressante sur la production les doutes et les interrogations d'un écrivain : si tout est mis dans le premier roman, comment en écrire un second ?
C'est aussi le livre du passage à l'âge adulte pour ce jeune narrateur, confronté aux adultes, à leurs faiblesses, leurs peurs.
Roman plutôt pas mal, malgré quelques longueurs, qui vaut qu'on dépasse les 40 ou 50 premières pages un peu ennuyeuses. le meilleur est après.
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