Le narrateur, un ado de 16 ans, entretient un blog où il se raconte ainsi que ses amis, le lycée ou bien encore ses petites amies. Mais voilà que son père, Philippe, tombe dessus. Hasard ou pas ? Pour le narrateur, il ne fait aucun doute que son papa est allé sur son blog intentionnellement et a, par ce geste, violé son intimité, tenté de l'espionner ou de le surveiller. Aussi brutal que cela puisse paraître, le jeune homme n'accepte pas du tout ce qu'il a fait, d'autant plus que ce dernier a bien essayé de tout nier. Il a décidé de ne plus lui adresser la parole et ce jusqu'à ce qu'il quitte la maison. Toute la vie de famille va être chamboulée: la maman essaie tant bien que mal de rapprocher les deux hommes et la petite soeur ne comprend absolument rien à ce qu'il se passe. Un soir qu'il est dans sa chambre, il entend des bruits de pas devant sa porte. Pourtant personne ne frappe. Attendant quelques instants, il l'entrouvre et voit un carton sur le palier . Intrigué, il l'ouvre et découvre à l'intérieur d'abord quelques photos sur lesquelles il reconnaît son père et Tonton Marc, son ami, puis fouillant un peu plus chaque soir, va de surprises en surprises en mettant la main sur des journaux intimes dans lesquels son père se raconte mais aussi ses écrits. C'est ainsi toute une partie de la vie de son paternel que l'ado va découvrir...
Sur le principe du donnant-donnant, le papa essaie ici de pardonner sa faute en dévoilant sa jeunesse à son fils à travers quelques albums photos, ce qu'il écrivait quand il était plus jeune ou bien encore ses correspondances. Une histoire somme toute assez simple de prime abord mais qui, au final, se révèle plus complexe qu'il n'y paraît. Jean-Philippe Blondel nous offre une émouvante et attendrissante rétrospection. Nous plongeant dans le passé du papa et mettant ainsi en parallèle la vie de chacun, l'auteur distille intelligemment et posément chaque détail nous permettant d'avancer dans leurs parcours. Adolescent sûrement mûr pour son âge, il n'en reste pas moins attachant et sensible, même si sa réaction semble disproportionnée (un blog n'est-il pas fait pour être lu et commenté ?). Ce roman délicat et attendrissant se lit comme une page de...blog.
Je connaissais ce titre depuis longtemps, mais c'est le billet de Zazimuth qui a vraiment motivé ma lecture...
J'y ai reconnu la patte de l'auteur de "Double jeu", une narration et un rythme typiques. Très rapide à lire.
Aujourd'hui les blogs chez les jeunes, ça n'existe pratiquement plus, même FB est devenu limite ringard, servant juste de veille "informationnelle".
Il fait plutôt bon se raconter, partager et publier sur Instagram ou Snapchat . Donc je crains que ce roman jeunesse, sorti en 2010, ne leur paraisse déjà quelque peu daté !
Pourtant, il n'est pas inintéressant sur le rapport intergénérationnel, le conflit / dialogue père-fils, l'obscure traversée de l'adolescence.
Mais il est surtout question ici d'intimité, de souvenirs refoulés, de secrets de famille, de culpabilité, d'exercice de mémoire et d'écriture, de quête d'identité...
Pas spécialement emballée, passable selon moi.
(dès la 3ème)
Sélection du prix Farniente 2012
« Putain de merde.
Je sais, ça choque et surtout, ça manque d'élégance. »
Eh oui, ça commence comme ça. C'est qu'il est très fâché, ce garçon de 16 ans, lorsqu'il découvre que son père a lu son blog. Mais bon, un blog, ....c'est sur Internet, non ? C'est fait pour être lu... non ? Ca me fait penser à ma fille qui ne veut surtout pas que je consulte sa page Facebook. Etre « ami » avec sa mère, quelle aberration ! de toute façon, je ne suis pas sur Facebook, na.
Bref, « si vous voulez vraiment vous exprimer discrètement, vous n'avez qu'à prendre un bon vieux carnet et écrire à la main ! ». Je suis tout à fait d'accord avec le père. Mais alors le fils rétorque : « Et être lu exclusivement par des parents indiscrets ? Aucun intérêt. »
Bon. Passé les premières pages où le fils s'enferme dans un terrible silence réprobateur, où le papa se sent coupable au plus haut point, où la maman désemparée navigue d'un écueil à l'autre, nous entrons dans le vif du sujet : le manque de communication, ou plutôt la communication bancale. Ainsi que son corollaire : la difficulté à parler de soi et à creuser en soi-même au risque de découvrir, qui sait, un terrible noeud.
Lire des écrits intimes, parler de soi, c'est la même chose, finalement : la boite de Pandore est ouverte et libère une quantité infinie de non-dits.
Le père et le fils en font l'expérience. C'est difficile, ça prend la tête, mais ça fait du bien.
Quand je vois des ados complètement renfermés sur eux-mêmes, je me dis que ce tout petit roman au langage vif, très moderne – et malgré tout bien écrit -, pourrait leur faire du bien. Oui, du bien. Pas à la manière des romans « feel good » que j'ai en horreur, mais en s'identifiant à cet ado comme tant d'autres, fonceur et pudique à la fois, sincère et positif.
Et ils en ont besoin, n'est-ce pas, de ces expériences positives où le vide abyssal du silence est comblé par le contact libérateur.
Le narrateur, un lycéen de 15 ans, est furieux contre son père qui est allé découvrir son blog à son insu. Pour se faire pardonner, ce dernier confie à son fils un carton, véritable boîte de Pandore, où sont consignés ses souvenirs de jeunesse les plus intimes. le lycéen va y faire la connaissance d'un ado des années 1980 finalement pas si différent de lui : son propre père, et découvrir un secret de famille bouleversant.
Un livre qui vous interpelle, vous fait voyager entre vos années adolescentes et votre position de parent. J'ai d'abord été agacée par le côté "enfant roi" de ce jeune qui estime avoir tous les droits, et aucun devoir. Ouvrir un blog à douze ans, sans en référer à ses parents, cela m'a semblé bien léger, internet n'est pas sans danger, c'est évident. le fait que la mère soit indignée de la curiosité du père, et que ce père se sente obligé de faire amende honorable ? j'aurais été entièrement d'accord s'il avait fouiné dans son journal intime. Mais là, s'agissant d'un blog... comme le dit le père du narrateur à juste titre : "Faut dire que vous êtes bizarres, aussi, les ados, vous écrivez des choses intimes sur internet et vous ne supportez pas que ça puisse être lu par indiscrétion ! si vous voulez vraiment vous exprimer discrètement, vous n'avez qu'à prendre un bon vieux carnet et écrire à la main !" (p. 104-105)
On dépasse cette thématique du droit à l'intimité (et jusqu'où aller quand internet est en jeu ?) avec la découverte de la jeunesse de son père par le narrateur. le jeune s'étonne que son père ait aimé, fumé, écrit - comme lui, en somme - et il comprend qu'un adulte puisse aspirer à une existence "normale" (autrement dit "étroite" pour un ado) avec femme, enfants et petit pavillon après avoir été malmené par la vie...
En conclusion : avis très mitigé au début, j'aime les réflexions de l'auteur sur les blogs (le fait de s'y dénuder tout en revendiquant une part d'intimité alors que la frontière est floue), mais je trouve discutable que les ados, qui s'exposent ainsi à des dangers, refusent tout contrôle parental... En revanche la seconde partie m'a complètement conquise et je l'ai lue d'une traite avec émotion.
A partir de 14-15 ans, et pour les parents.
(2010)
« Blog » c'est l'occasion pour Jean-Philippe Blondel d'approfondir les relations père-fils. Catastrophe du fiston qui découvre que son père lit son blog. La belle affaire, quand vont-ils enfin comprendre qu'un blog est public !
Le père tente une réconciliation en lui offrant un carton contenant sa propre adolescence : photos, lettres, journaux intimes... le fiston va pénétrer dans l'adolescence de son père et découvrir qu'en fait, celui-ci n'a pas cherché à l'espionner mais cherchait simplement à se rapprocher de lui.
Une belle histoire de partage et d'échange entre un père et un fils. A lire !
Qui est l'auteur ?