Citations sur Au rebond (29)
"Au bout d'une demi-heure, nous formons une équipe. Peut-être pas une famille, parce que deux demi-familles, ça ne recrée jamais une vraie famille-surtout quand il n'y a pas de père. Mais une équipe, oui. Et une équipe, mine de rien, c'est sans doute plus solide qu'une famille. Plus solide, parce que plus solidaire
Je cours. J'occupe tout l'espace du terrain. L'espace. Oui, c'est ce que je viens chercher ici. Un terrain pour moi. Un terrain que je partage avec d'autres mais sur lequel nous évoluons les uns à côté des autres, en train de coopérer pour atteindre le même but. Ce que j'aime dans le basket, aussi, c'est qu'on a pas le droit de toucher l'adversaire-sinon, il y a faute. Ce qui fait qu'on étouffe jamais. Et que lorsqu'on se heurte, comme tout à l'heure, c'est juste un accident.
"C'est pour ça qu'on dit "Petit ami" ou "Petite amie". Ils sont petits par ra
aports aux autres. Un ami, c'est plus important qu'un flirt.
Dès que j'ai la balle, les mêmes sensations. Du plaisir. De l'excitation. J'essaie de ne pas réfléchir à tout ça, mais j'y pense quand même. Pourquoi est-ce que j'aime autant me sentir maître de cette balle, la sentir obéir à mes impulsions et aux ordres que lui donnent mes doigts ? Et là, les deux pas, la feinte sur la gauche, le panier qui approche, l'impulsion-l'impression pendant deux secondes que cela ne s'arrêtera pas, qu'on décollera, qu'on dépassera le panier, qu'on montera jusqu'au plafond, ce plafond qui s'ouvrira pour laisser passer le corps en apesanteur, loin de tous les soucis terrestres-et puis soudain, réintégrer son enveloppe, apercevoir droit devant le filet et les adversaires qui tentent d'attraper la balle, mais la balle, elle est mienne, regardez comme elle m'obéit-elle touche le rectangle situé derrière le panier avec douceur et redescend dans le filet avec une certaine lenteur, avec quelque chose comme de l'abandon.
"Pourquoi est-ce que j'aime autant me sentir maître de cette balle, la sentir obéir à mes impulsions et aux ordres que lui donnent mes doigts ? Et là, les deux pas, la feinte sur la gauche, le panier qui approche, l'impulsion-l'impression pendant deux secondes que cela ne s'arrêtera pas, qu'on décollera, qu'on dépassera le panier, qu'on montera jusqu'au plafond, ce plafond qui s'ouvrira pour laisser passer le corps en apesanteur, loin de tous les soucis terrestres-et puis soudain, réintégrer son enveloppe, apercevoir droit devant le filet et les adversaires qui tentent d'attraper la balle, mais la balle, elle est mienne, regardez comme elle m'obéit-elle touche le rectangle situé derrière le panier avec douceur et redescend dans le filet avec une certaine lenteur, avec quelque chose comme de l'abandon
Je déteste être en sueur. La seule exception, c'est ici, dans le gymnase, le mercredi et le samedi après midi, lors des matchs de basket. Le souffle, le bruit de la balle, le cœur qui tambourine, je cherche des yeux mes partenaires. Je suis hors de moi. Je ne sais pas vraiment l'expliquer. C'est comme si je me détachais de mon corps et que l'intégrais un autre espace. Je ne souffre pas de douleurs dans les jambes, ni de celles qui devraient me vriller les épaules après le choc de tout à l'heure. Je suis là, les deux pieds arrimés au sol et le corps pourtant presque aérien, je maîtrise la balle, le temps et l'espace, et les autres patientent, ils attendent de savoir qui sera choisi.
Un ami, c'est pareil qu'un mec ou une fiancée. C'est même mieux. C'est pour ça qu'on dit une petite ami ou un petit ami - ils sont petits par rapport aux autres. Un ami, c'est plus important qu'un flirt
Un pas, deux pas, s'élever et croire que c'est une ascension sans fin. sentir le cuir de la balle dans la paume, la diriger et, dans un clin d'œil apaisé, comprendre qu'elle va y aller, là, au centre, dans la mer de la Sérénité.
- Je suis ton ami, Christian. Tu connais la chanson, on choisit ses amis et rarement sa famille. Je n'ai pas envie d'être de ta famille. Je n'ai pas envie que tu sois de la mienne. Ca me repose que nous n'ayons pas de liens de sang.
C’est bizarre, non, ces discours que tout le monde fait alors que chacun sait à quoi s’attendre? C’est bizarre, ces rôles qu’on endosse et qu’on joue en souriant. C’est comme ces leçons de morale qu’on nous assène à tout bout de champs alors que ceux qui les assènent n’y croient pas une seule minutes. Je crois que je n’ai pas encore bien compris comment fonctionne le monde.