On ne regrette pas la perte du temps, on ne regrette que le temps perdu.
Il y a des gens qui ont traversé ma vie comme des comètes, et je vis encore dans leur lumière.
C'est l'un des mystères de mon existence – je sais ce que les autres me donnent mais j'ignore ce que je peux leur offrir.
Je pense que j'en ai fini, moi, du rêve du hamac – plutôt qu'un hamac, je voudrais un nuage – quelque chose qui s'élève un peu plus haut maintenant, une ouate – et puis tout oublier.
À bien y réfléchir, c'est une réaction que j'ai régulièrement déclenchée chez les autres ces derniers temps, le haussement d'épaules. Ma femme terminait souvent nos conversations de cette manière et les enfants lui emboîtaient facilement l'omoplate.
Et moi en quelques phrases j’étais suspendu à ses lèvres. Il y avait tellement de temps qu’on ne m’avait pas raconté d’histoire. Je retrouvais la saveur de la légende et les romans – je me rendais compte à quel point ils m’avaient manqué.
Elle voudrait un détachement de leur iceberg pour voguer sur une mer de glace bien à eux.
La poudre d'escampette, j'aime bien cette expression quand j'étais petite je pensais que ça existait. Je m'étais imaginé qu'il y avait de minuscules sacs en soie beige avec un lacet qu'on pouvait trimballer avec soi et que, quand une situation devenait dangereuse ou ennuyeuse, on versait sur sa main un peu de poudre d'escampette et hop, on disparaissait du décor et on se retrouvait soit trois heures plus tard, soit à huit mille kilomètres.
Mais pour être léger, pour être un nuage qui se déplace avec lenteur et grâce, je dois divorcer de mon trop-plein, me séparer des affaires qui traînent dans les recoins ou sur les étagères, de ces objets offerts ou achetés de plein gré qui pourrissent lentement sur des planches oubliées. Tous ces non-souvenirs qui encombrent les mémoires vides. Je dois dépoussiérer la piste pour prendre mon envol.
Je serai léger.
Mais pour être léger, pour être un nuage qui se déplace avec lenteur et grâce, je dois divorcer de mon trop-plein, me séparer des affaires qui traînent dans les recoins ou sur les étagères, de ces objets offerts ou achetés de plein gré qui pourrissent lentement sur des planches oubliées. Tous ces non-souvenirs qui encombrent les mémoires vides.