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Il est tombé sur l'annonce par hasard. Un vide-grenier est organisé rue de la Cité ce dimanche. Une belle occasion pour Antoine de se débarrasser de tous ces objets qui l'encombrent. Même si Anne est partie avec toutes ses affaires, les deux enfants en plus, pour s'installer avec son compagnon dentiste, il reste beaucoup trop de choses qui lui rappellent son passé. Il veut effacer son passage sentimental dans cette maison. Les livres qu'il ne lira plus, les vêtements qu'il n'ose plus porter, le hamac qui traine ses couleurs, le cadre rouge en bois peint qui a vu passer tant de photos, le bob bleu rayé de blanc qu'il portait enfant, le cendrier en métal doré, la paire de boucles d'oreilles et tout un tas d'objets qui le ramèneront immanquablement à son passé...

Jean-Philippe Blondel installe son stand, rue de la Cité et brade tous ces objets. Un après l'autre, dès lors qu'ils trouveront preneur pour une bouchée de pain, ce sera l'occasion de retourner dans le passé d'Antoine et de nous raconter ce à qui ou à quoi il se rattache. Autant d'événements intimes que l'on partage avec lui, le plus souvent touchants, autant d'émotions qu'ils suscitent, autant de souvenirs qui le happent. Et, pourtant, ce à quoi aspire Antoine est la liberté, un voyage au bout du monde pour pouvoir se détacher de tout ce qui l'entoure. le roman est habilement construit en deux grandes parties, l'une s'attachant à Antoine et l'autre aux acquéreurs, l'objet devenant le lien intime entre eux. D'une écriture pudique, sensible et mélancolique, ce roman délicat émeut de par sa simplicité et de l'évocation des petits riens du quotidien.

Un minuscule inventaire qui regorge de souvenirs...
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Lors d'un vide-grenier, Antoine qui vient d'être quitté, espère en exposant faire le vide dans sa maison et dans son coeur. L'espoir de renaitre de nouveau.
Mais les objets vont rappeler des souvenirs à lui comme à ces acheteurs.
Le plaisir de lire Blondel s'affirme livre après livre, d' une écriture simple, il arrive à nous émouvoir sur les petits bonheurs ou les peines de nos vies.Blondel égraine les souvenirs avec une justesse qui sans en avoir l'air fait mouche. Et nous cueille avec beaucoup de délicatesse. Je trouve que l'univers de Blondel fait écho avec celui de Klapish au cinéma. Cette manière de mettre les mots justes sur nos quotidiens. Très agréable à lire.
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La Feuille Volante n° 1383 – Septembre 2019.
Un minuscule inventaire - Jean-Philippe Blondel - Robert Laffont.
Il me plaît bien cet Antoine, marié, père de famille, vaguement prof d'anglais qui vient de voir sa femme partir avec son dernier amant. Eh oui, ça n'arrive pas qu'aux autres et prétendre que l'amour dure toujours est une aimable plaisanterie... mais c'est devenu tellement banal! Bientôt ce sera le divorce, la garde alternée des enfants et toutes les joyeusetés que cette situation implique. Il se sent à la fois oppressé, se demandant ce qu'il avait fait pour mériter cela, mais sourd aussi en lui un sentiment de liberté puisqu'il tourne la page, au moins les choses seront plus claires! Pourtant, et sans doute un peu paradoxalement, je l'ai senti comme une victime plus que comme un acteur des événements de son existence passée et je ne suis pas bien sûr qu'il fasse un usage qui aille dans le sens de la vie et de cette liberté toute neuve. Il m'a en effet semblé que ce qui surnageait de toutes ces situations passées comme de celles qui lui arrivent actuellement, c'est la mélancolie et surtout la solitude, celle d'avant et celle d'après la parenthèse du mariage, un peu comme s'il en avait toujours été ainsi malgré les apparences. J'ai ressenti aussi un certains fatalisme chez lui, l'attitude de celui qui préfère se laisser porter par les circonstances plutôt que de tenter de peser sur elles.
Il a bien fallu trier et partager les objets oubliés qui révélèrent leur pesant de nostalgie et Antoine souhaite faire table rase de tout cela en participant à un vide-grenier. Ainsi, retrouve-t-il au hasard des cartons qui se remplissent, une couverture de laine jaune, un cendrier en métal doré, un bob rayé bleu et blanc, véritable inventaire à la Prévert qui partira à l'encan pour quelques euros vite dépensés comme s'il ne fallait rien garder de ce passé. Au fur et à mesure des souvenirs lui reviennent qui plus ou moins lui donnent le vertige, des images furtives, des amours éphémères, des tentatives de liaisons hésitantes et souvent foireuses, des amitiés qui se sont diluées dans le temps qui passe, des visions d'enfance et d'adolescence, des apprentissages plus ou moins avortés, des émotions clandestines nées du regard d'une belle passante, des phases de son couple qui peu à peu se délite... On a droit à pas mal d'analepses, des moments d'une vie un peu triste et presque banale, des espoirs et des déceptions...
L'idée est plutôt bonne, surtout avec le destin que l'auteur assigne à chacun de ces objets après leur vente à un inconnu, une manière de boucler la boucle. le style simple et agréable m'a procuré une lecture aisée, mais de trop nombreuses longueurs égarent et lassent un peu le lecteur. J'ai eu de la sympathie pour Antoine pour ce qu'il voulait faire et pour ce que il fait, pour ce qui lui était arrivé aussi, pour cette ballade douce-amère dans les pans de sa vie et ce sentiment ne m'a pas quitté tout au long de ma lecture en demi-teinte cependant.
Paradoxalement peut-être j'ai envie de faire quelques pas dans l'univers créatif de cet auteur inconnu de moi jusqu'à aujourd'hui.

©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com
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Au gré d'une brocante, un homme évoque les souvenirs liés aux objets. Autant de retours sur sa vie de couple qui s'achève.
Un régal de lecture, à dévorer d'une traite, comme (presque ?) tous les Blondel.
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Au départ on a l'impression que çà va être lassant : un homme divorcé profite d'une brocante pour se séparer d'objets personnels. Pour chaque vente, un flash-back raconte l'histoire de l'objet. Et pourtant la magie opère tout de suite. Les objets ne sont que des prétextes pour entrer dans la vie du narrateur (un narrateur qui m'a d'ailleurs beaucoup rappelé celui de Jean-Paul Dubois dans "Une vie française"…). Que d'occasions perdues dans cette vie, que de rendez-vous manqués, de numéros de téléphone jamais rappelés ! Certes le bonheur a été présent avec sa femme, au début au moins…


Et, au moment où l'on commence quand même à se lasser un peu de ce procédé, Blondel a la bonne idée de passer de l'autre côté du miroir et de nous montrer la vie des objets chez leur nouveau propriétaire. Alors là la ficelle est certes un peu grosse, tous ces gens qui retrouvent des objets dont ils étaient proches il y a dix ou vingt ans ! Mais bon, curieusement on se surprend à suivre le fil des souvenirs et à dévider les morceaux de vie avec eux. D'ailleurs n'est-ce pas ce que l'on cherche, nous aussi, quand on déambule dans un vide grenier ?

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J'ai dévoré ce minuscule inventaire écrit avec une plume juste et touchante. le narrateur, fraîchement quitté par sa femme, partie avec ses enfants vivre un nouvel amour dans les bras d'un dentiste, décide de participer à un vide-grenier. Une manière de se débarrasser de ces objets inutiles qui encombrent une vie qu'il souhaite nouvelle. Une façon de marquer symboliquement la fin pour mieux recommencer. Chaque vente devient une vraie séparation, et il se remémore l'histoire de chaque objet. Les amitiés finies, les amours de jeunesse, la famille qu'on tente de fuir. La deuxième partie du livre donne la parole aux acheteurs et l'on découvre qu'aucun des achats n'est totalement anodin.

Un beau livre sur la mémoire bien sûr mais aussi sur tout ce qui fait une vie, ces instants heureux ou tristes, ces rencontres parfois brèves qui peuvent à jamais marquer une vie, ces liens si forts qui s'estompent mais qu'on n'oublie jamais vraiment. Un inventaire qui résume à lui seul une vie entière.
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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J'avais lu, sur les commen­taires à propos d'un de ses livres, que celui-ci plai­sait à beau­coup de blogueurs et blogueuses. Comme je le comprends ! Il a tout pour plaire ce roman. D'abord l'art de racon­ter, à propos d'objets anodins tout ce qui les rattache à un pan de vie. Comme ces boucles d'oreilles qu'il a retrou­vées et qui lui rappelle une partie de sa jeunesse. Une virée à Paris, ville où il se promène jeune adulte avec trois autres amis, un premier amour qui n'a pas duré très long­temps, et ce cadeau qui devait scel­ler une grande amitié. Les années 80 époque où


Les Free Time viennent d'être supplanté par les MCDonald's. Tout le monde porte les United Colors de Benne­ton

Peu à peu, au fil des objets, sa vie se déroule à travers les pages de ce roman, construit sur la douleur d'un divorce mal vécu. Sa femme partant avec un dentiste, certaines phrases sur cette hono­rable profes­sion sont très drôles même si elles sont caus­tiques. Mais le charme de la construc­tion du roman ne s'arrête pas là, chaque personne qui s'arrête devant un objet le fait pour des raisons bien précises, et redonne une nouvelle vie à l'objet en ques­tion. le livre est construit en boucle et ce qui devait n'être un débar­ras, est porteur de vie : les objets perdus, prennent un nouveau départ vers des objets trou­vés. Et, grâce à l'acheteuse des boucles d'oreille, s'esquisse un départ possible vers une rencontre : l'auteur pourra-t-il ainsi sortir de la tris­tesse de son divorce ?

La multi­pli­cité des points de vue sur les objets permet de rendre compte des diffé­rentes percep­tion du même événe­ment. L'histoire du cadre rouge est vrai­ment atta­chante, l'homme a détesté ce cadre dans lequel sa mère affi­chait des photos de lui enfant qui ne lui rappe­laient que des mauvais souve­nirs, mais son épouse avait été touchée par le geste de sa belle -mère lui confiant un moment de l'enfance de celui qu'elle aimait.

Jean-Philippe Blon­del a ce talent parti­cu­lier de garder en lui, et de nous faire revivre des moments de notre passé par une chan­son, une marque de vête­ments, un événe­ment. Son minus­cule inven­taire, c'est certai­ne­ment ce que beau­coup d'entre nous pour­rions faire à propos d'objets que nous gardons et dont nous seuls connais­sons l'histoire, mais évidem­ment nous n'avons pas tous ni toutes son talent pour les racon­ter.

Lien : http://luocine.fr/?p=9277
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On s'ennuie un peu dans cette brocante où le héros liquide ses objets et rumine ses souvenirs... et puis soudain les émotions surgissent en miroir dans le coeur des clients, coïncidences superbes maniées avec brio par l'auteur !
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J'ai beaucoup aimé ce livre, et son écriture. Tendre. Où les ventes d'objets dans un vide-grenier sont les prétextes à découvrir les souvenirs et les pans de vie du narrateur... et certains des acheteurs, qui se révèlent parfois (souvent?) reliés aux objets ou à son vendeur, sans le savoir... ou en le sachant.. Très agréable à lire.
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Et un roman de plus où Blondel montre à quel point il sait manier la fragilité des souvenirs et la description des relations humaines. Talent dont il avait déjà fait preuve dans Accès direct à la plage. Il arrive à toucher juste: on sent l'intime des êtres dans leur parlure.
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