Nous connaissions « l'homme qui tire plus vite que son ombre » ...Comme pour culpabiliser notre cowboy, nous retrouvons ici « l'homme qui a troué la palissade » ...et ça, ce n'est pas malin malin ... tu pousses le bouchon un peu loin, Luke...
Tout y est...
· la silhouette dégingandée de Lucky Luke portant un appendice nasal proéminent.
· un Jolly Jumper délicieusement dessiné à contrepieds de nos représentations classiques, tel Pégase survolant le plancher des vaches.
· des méchants « bas de plafond » que Lucky Luke parvient à contrer facilement.
.... et même plus
· une irascible fillette, Rose, dessinée comme dans un manga et dotée d'une bouche énorme et ronde, dépourvue de lèvres.
· un poulbot limité, Casper, qui finit de donner à cette famille Kinker une allure de tribu fantasque et dégénérée à l‘instar des Daltons dans d'autres épisodes.
· des noms de famille ou de lieux en forme de clins d'oeil à l'univers d'Obélix et Astérix (Kinker : pervers, Bittercreek, dull spoon, Rubbish Gulch...)
· le « Texas ranger », policier d'élite portant haut la baccante, aussi hautain que précieux dans son accoutrement ajusté.
en bonus, une sorte de gravure ancienne, clin d'oeil malicieux à la comtesse
De Ségur et ses enfants modèles, exemples surannés des 2 garnements indomptés dont il nous ait donné de lire les aventures.
Que dire de la justesse des couleurs dont Morris n'aurait pas à rougir : aplats de couleurs vives, large palette de celles-ci...ébouriffant d'à-propos. Jolly Jumper peut même y apparaitre bleu tendre dans un contexte de pénombre tout en conservant une crinière et une queue orangées.
Excellente interprétation du mythe de Lucky Luke qui allie respect de la série et transgression jubilatoire.