Du plomb dans la tête

Bocquet Olivier – "Du plomb dans la tête" – Michel Lafon thriller, 2020 (ISBN 978-2-7499-4051-9) – format 23x14cm, 380 p.

Lire le deuxième roman de cet auteur juste après avoir lu (et relu) son premier (intitulé "Turpitudes") engendre inéluctablement une grande déception.
Autant le premier présentait une indéniable originalité ainsi qu'une tonalité (humoristique) personnelle, autant celui-ci se réfugie dans les clichés archi-usés du thriller tendance gore. A commencer d'ailleurs par l'invraisemblable scène d'horreur ouvrant le récit, un procédé hélas fort répandu.
L'intrigue ne présente aucune originalité, les chapitres consacrés au "journal de Rachel Kuklinski" sont d'un conformisme navrant ; particulièrement glauque, la scène d'avortement est sans doute destinée à lutter contre cette pratique ( ?) à moins qu'il ne s'agisse que d'un conformisme de plus...

Sans être franchement mauvais, ce deuxième roman s'avère donc très loin des qualités du premier. Espérons qu'Olivier Bocquet saura retrouver une fibre littéraire digne de son premier roman "Turpitudes"...

«Me voilà une fois de plus en train de pleurer sans larmes. le plomb a détruit les canaux lacrymaux.»

Ouverture du livre, avec un prologue tranchant, sur une scène d'une violence inouïe.

Thomas Bourriol que la vie n'a pas épargné, se «voit» être enlevé et torturé - après avoir la tête enserré dans un étau, son agresseur lui coulera du plomb dans les yeux.
L'enquête sera menée par le lieutenant Toulouze, que l'on compare au personnage de Gaston Lagaffe et à sa stagiaire Rachel Kuklinski, tous deux mèneront une croisade afin de pouvoir découvrir la macabre vérité.

Un thriller machiavélique saupoudré de quelques touches d'humour, à n'en déplaire.

La lecture se fait rapidement grâce à la mise en page de l'intrigue où l'on jongle avec des passages des journaux de la ville (relatant des faits importants de la ville de Fontainebleau, ceux du journal intime de Rachel. Mais aussi, les passages relatant l'avancée de l'enquête ainsi que ceux écrit à la première personne (je) relatif au personnage de Thomas Bourriol.

Tel un puzzle, toutes les balises apposées dans ces différentes parties s'imbriquent les unes aux autres pour former un ensemble linéaire et cohérent.
J'avais déjà compris le fin mot de l'histoire mais j'ai quand même aimé achevé ma lecture pour confirmer toutes mes spéculations.

Beaucoup d'avis ultra positifs sur ce polar. J'ai pour ma part eu un peu de mal.
L'histoire est emmêlée et peu crédible, le dénouement on le voit arriver gros comme un camion. Difficile de ne pas deviner qui et pourquoi.

J'y vais un peu fort mais hormis cela il y a une très bonne dynamique et son personnage de Toulouze on ne peut que l'adorer.

Dans l'ensemble, ce n'était pas une mauvaise lecture, l'humour allège un peu la part noire. Un roman qui ne figurera pas dans mon top 10, mais qui pourra plaire aux amateurs de polars décalés.

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Se faire enlever dans une ville pourtant truffée de caméras de surveillance, se faire torturer, se faire couler du plomb liquide dans les yeux, être retrouvé, sauvé, mais finir aveugle et défiguré, Voilà ce qui arrive à Thomas Bourriol.

Pour Thomas, l'absurdité de sa situation n'aura d'égal que son envie de faire payer son tortionnaire ! Mais pour ça, il faudra d'abord l'identifier, ce qui, dans sa situation, ne sera pas aisé !

Identifier ce monstre, c'est aussi la mission du Mister Bean de la police : le lieutenant Toulouze. Une catastrophe ambulante qui, dans son enquête, sera assisté d'une stagiaire inexpérimentée mais plutôt futée, et il faudra bien ça pour pallier à la maladresse légendaire de Toulouze.

Le décalage entre l'aspect dramatique de ce qui arrive à Thomas et le côté déjanté des personnages est des plus surprenant ! D'un premier abord, cette particularité m'a plutôt séduite. Effectivement, le crime est violent (ça j'aime) et l'enquête n'est pas dénuée d'humour (ça aussi, j'aime).

Les personnages sont relativement bien développé et l'auteur ne se contente pas d'une intrigue simpliste, laquelle est tout du long servie sur ce même ton complètement décalé.

Malheureusement, sans que je ne me l'explique vraiment, le soufflé est finalement retombé vers la moitié du livre, et il n'a pas été facile pour moi de conserver mon intérêt. J'avais l'impression que de cocasse, les situations devenaient lourdes et j'avais hâte d'arriver à la résolution de l'énigme qui, elle, fut malgré tout à la hauteur de mes attentes.

Il est plus que probable que mon manque d'entrain passé un certain cap soit lié à un état d'esprit tout personnel, aussi vais-je vous inciter à prendre connaissance des deux chroniques qui m'ont donné envie de découvrir ce titre
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