AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782266200714
330 pages
Pocket (08/04/2010)
3.36/5   32 notes
Résumé :
Décembre 2003. Fontainebleau fait la une des journaux à trois reprises : un meurtre particulièrement barbare trouble la quiétude des habitants; une émeute sanglante secoue la ville; et, pour la première fois en France depuis le XIXe siècle, une épidémie de dysenterie se répand dans les rues comme une traînée de poudre. Ce que la presse ignore, c'est que ces trois événements sont liés et que les personnages qui en tirent les ficelles iront jusqu'au bout pour arriver ... >Voir plus
Que lire après TurpitudesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 32 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
1 avis
Oliver Bocquet - "Turpitudes" Pocket, 2010 (ISBN : 978-2266200714)

Acheté vers 18h au kiosque de la Gare du Nord,dévoré, terminé dès 20h.

Désopilant et gravissime. En montrant le choc de la rencontre de plusieurs "mondes" à l'aide de personnages typés ayant tou(te)s eu à subir l'une des catastrophes de notre époque, l'auteur suscite des situations ahurissantes : il y avait bien longtemps que je n'avais autant ri aux larmes en lisant un livre !

Il y a là un maire en droite provenance de la Guerre d'Algérie, une épouse ayant vécu la prostitution de luxe dans la Pologne communiste (oui, oui, ça existait, et comment !), un ingénieur informatique naufragé en prof de math dépassé, son épouse artiste ratée, leur fille affolée, et par-dessus tout, Eliass, jeune paumé un peu délinquant des banlieues, devenu une balle de ping-pong entre ces gens déboussolés, bien plus délinquants que lui !

Dans son exergue, l'auteur dit qu'il cherche à comprendre "comment en est-on arrivé là ?" ; chaque chapitre ou presque commence par le fac-simile d'un entrefilet extrait de la presse locale...

xxxxxxxxxxxxxx relecture en septembre 2020 xxxxxxxxxxxx

Bocquet Olivier – "Turpitudes" – Michel Lafon Poche, 2020 (ISBN 979-10-224-0373-3) – réédition : première édition chez Pocket en 2010 qui remporte alors le prix "thrillermania".

Ce roman était le tout premier publié par cet auteur en 2010, mais Olivier Bocquet n'était plus pour autant un débutant, puisqu'il avait déjà derrière lui toute une carrière d'auteur de BD publiées chez Casterman, Dargaud ou Dupuis. de telle sorte que pour un premier roman, ce fut un coup de maître, même s'il passa un peu inaperçu lors de sa première parution.

Le récit s'articule en chapitres faisant entendre diverses voix : la plus réussie, souvent désopilante, restitue le "journal de Rachel Martin-Kuklinski", qui vient de fêter ses dix-sept ans en ce 10 décembre 2003 : très inquiète de n'avir pas encore perdu sa virginité, elle va peu à peu découvrir la vraie vie de ses parents, Robert Martin époux d'Eva Kuklinski.

Le narrateur reprend son statut de personnage omniscient pour nous exposer les heurts et malheurs de ce Robert Martin, maire de Fontainebleau, ancien para d'Algérie, arrondissant copieusement ses fins de mois grâce à divers trafics fort bien gérés par son indéfectible bras droit, Fischer, né en Algérie, soldat sous les ordres De Robert.
L'épouse de Robert, Eva, mère de Rachel, nous est tout d'abord présentée indirectement par les autres personnages : insatiable bavarde, elle n'entre en scène directement qu'à la page 129, pour un babillage reprenant tous les archétypes de la psychologie "des profondeurs" distillée à longueur de pages par les magazines "féminins" pour salon de coiffure ; elle reprend la parole (pp. 215-223) pour un long soliloque décrivant ses grandes difficultés à "comprendre" sa fille Rachel ; c'est en lisant le journal intime de sa fille Rachel (pp. 265-270) qu'elle découvre la vérité sur son mari, et qu'elle révèle au lecteur sa véritable histoire, dramatique ; sa dernière intervention (pp. 310-314), magistrale, se termine par cette sentence adressée à son mari "tu n'es pas quelqu'un de bien" (p.314).

Faisant contrepoint à cette famille de notable, l'auteur nous présente Catherine et François Chardone : après avoir fait fortune grâce à une "start-up" (pp.31-32) cotée quatre cents millions d'euros, il a brusquement tout perdu au pont d'en être réduit à accepter un poste de petit prof de math dans un lycée (bien entendu, il s'agit de l'établissement fréquenté par Rachel). Catherine, qui ne l'avait épousé que pour son argent, se venge en prenant un amant. Leur fils Frédéric n'est autre que le petit ami platonique de Rachel. le pôvre François se trouve fort démuni lorsqu'il trouve - par hasard – une malette contenant quelques trois cent mille euros...

C'est dans cet imbroglio que débarque – en toute bonne foi, ou presque – le personnage principal, Elias, un de ces "jeunes de banlieue" plus si jeune, qui voulait juste cambrioler la maison du maire, et se retrouve embauché par celui-ci, mais pour des travaux pas vraiment officiels... Ayant personnellement oeuvré douze années dans le 9-3, je trouve ce personnage particulièrement bien rendu, y compris dans son parler.

Le récit comprend divers personnages secondaires, parmi lesquels il convient de mentionner la ville de Fontainebleau elle-même, que l'auteur ravale au rang de bourgade bourgeoise donc aussi pleine de turpitudes que les principaux personnages...
Le récit est enlevé, sans temps mort, il se lit d'une traite, et se relit sans ennui tant le style est captivant.

Quelques bémols tout de même : vilipender ainsi une ville nommément désignée – que l'auteur avoue ne pas connaître – uniquement parce qu'elle passe une ville de bourgeois repus relève tout de même de la volonté de nuire délibérément, ou à tout le moins d'une collection de préjugés discutables (précision : je n'ai jamais mis les pieds à Fontainebleau). L'auteur aurait pu anonymiser les lieux.

Plus inquiétant : Wikipedia nous apprend qu'Olivier Bocquet est bel et bien l'un de ces "mâles blancs dominants" aujourd'hui voués aux gémonies par plusieurs franges de la bien-pensance, disposant désormais du pilori médiatique.
Les milices politiques à l'oeuvre vont probablement interdire la diffusion de cet ouvrage, pour d'évidentes raisons, dont deux s'imposent d'emblée : primo, pour le NKVD des "racisés", il va de soi que ce maudit "mâle blanc dominant" n'a pas à mettre en scène un "noir de banlieue", deuxio, pour la STASI féministe, les personnages féminins reflètent la vision patriarcalo-machiste la plus indéfendable.

Les lectrices et lecteurs souhaitant se divertir avec cette prose souvent hilarante doivent donc se dépêcher de l'acquérir avant que ce livre ne soit victime de l'un de ces autodafés tant prisés par les idéologues en tout genre.

Commenter  J’apprécie          03
Et bien force est de constater que la 4ème de couv' ne résume selon moi pas trop le contenu de ce livre.

Du coup, je m'attendais à quelque chose de différent.

De suite, le lecteur est plongé dans une successions d'évènements décrit par de multiples narrateurs.

4 au total: Robert Martin, maire de Fontainebleau. Elias, braqueur de coffre-fort la nuit, Sdf le jour. François, professeur de mathématiques au lycée, ancien businessman dont la Start'Up à été liquidée et enfin Rachel Martin-Kuklinski, fille du Maire de la ville.

Les évènements vont se dérouler sur 14 jours, et tour à tour le lecteur sera balloté d'un personnage à un autre: très judicieux pour tenir le lecteur en haleine!

J'ai particulièrement apprécier la vision des choses de François. Et l'écriture façon "journal intime" de Rachel donne un peu de piquant à l'histoire.

Par contre, je dois avouer que le personnage de Robert m'a horripilé au possible! Notamment le passage de ses "souvenirs". J'ai tout de même tressaillis plusieurs fois... mais pas à cause de l'histoire en elle même, plutôt à cause du personnage... J'avais l'impression d'être dans la tête d'un espèce de détraqué mental... J'ai trouvé ça très déstabilisant.

L'histoire en elle même est relativement bien ficelée, assez glauque, il faut bien se l'avouer... mais je n'ai pas réussi à rentrer dedans... j'ai sûrement du rester sur le quai de gare puisque à aucun moment, je me suis dis "il faut que je connaisse la suite, je ne peux pas me détacher de ce bouquin".. non, dommage, j'ai peut être (sûrement) manqué quelque chose.

Au final, j'ai refermé ce livre sur une impression en demi teinte. Je pense que l'écriture parfois un peu "crue" à mon goût (pourtant je suis loin d'être une puritaine )a dû largement y contribuer.

Parfois je ne comprenais même pas trop ce que ça fichais dans l'histoire... Par exemple lorsque Rachel écris dans son journal qu'elle n'est plus vierge ( à ce propos je ne suis pas persuadée avoir déjà entendu ça dans la vraie vie... bref) , et surtout la façon dont ça s'est passé....

Mise à part quelques "fautes de goûts" dirais-je, cette histoire de magouilles en tout genre devrait plaire aux fans de thriller.
Moi je n'ai pas trouvé ça "sanglant", et pourtant je suis assez chochotte
Je pense néanmoins que je lirais de nouveau Mr Bocquet, car j'ai aimé son écriture
Commenter  J’apprécie          10
💥DU PLOMB DANS L'AILE💣
Fontainebleau, 2003. Robert Martin règne sur sa ville en maire ripou. Lorsque le destin met sur sa route Elias, un jeune braqueur des cités, il décide aussitôt de l'utiliser pour ses sombres magouilles. Mais rien ne va se passer comme prévu. Un accident de voiture stupide, 300.000 euros qui disparaîssent, un maître chanteur, de la castagne, du sexe débridé, des envies de meurtre... Toute la fange de la ville va remonter à la surface et rendre les habitants dingues...

L'année dernière, on avait eu un énoooorme coup de coeur pour "Du plomb dans la tête" d'Olivier Bocquet, qui est cette année finaliste du Prix Nouvelles Voix du Polar Pocket. Pour nous, un cocktail éblouissant de noir, d'originalité et d'humour, peuplé de personnages hors normes, un chef d'oeuvre du genre !!! C'est donc avec un plaisir gourmand qu'on s'est précipité sur le premier polar de l'auteur dans lequel on découvre Rachel Kuklinski et le policier Toulouze, dans un tout petit rôle. Autant vous dire qu'on a adoré retrouver le style uppercut de ce romancier atypique, ses anti-héros déjantés, veules ou sadiques, ses salauds de compet', son imagination effrénée et ses saillies désopilantes ! D'habitude, on a du mal avec les polars drôles car on trouve que l'humour et le noir s'annihilent mais chez Bocquet, c'est une toute autre histoire et ca fonctionne formidablement !

Bref, on vous recommande chaudement ! Vous connaissez cet auteur ? Vivement son prochain !!!
Commenter  J’apprécie          00
Olivier Bocquet signe un petit OVNI, entre le thriller, le roman choral, la grosse comédie, le commentaire social ou un carnet d'adolescent. Une belle idée de scénario, qui place un sac rempli d'argent à la croisée des chemins de plusieurs personnages, par ailleurs liés dans la vie - sans forcément le savoir. Entre le maire corrompu au lourd passé, le jeune de banlieue dur à cuire à l'extérieur, mais plutôt doux et lucide à l'intérieur, le professeur de math victime de sa vie, leurs enfants et leurs femmes, qui ont chacun leurs petites (et grandes) histoires, il n'y a pas le temps de s'ennuyer.

La plume de l'auteur est incisive, parfois incroyablement drôle et outrancière. Olivier Bocquet n'a clairement mis aucun filtre à ses pensées ou ses idées les plus tordues, ce qui ajoute au niveau d'anarchie ambiant. On pourra lui reprocher certaines longueurs, ou certaines répétitions qui ne servent qu'à enfoncer le clou mais ne sont pas réellement utiles à l'intrigue. Mais en dehors de ces passages, 'Turpitudes' se lit avec une légèreté et une facilité déconcertante. Un petit cocktail de folie très française qui fait du bien.
Commenter  J’apprécie          10
Après la lecture de l'excellent du plomb dans la tête, j'avais hâte de découvrir le 1er roman d'Olivier Bocquet.
Turpitudes, bien que plutôt bon, est selon moi bien moins réussi et il regorge de petits défauts propres aux premiers romans.
En bref, les très bonnes choses (personnages intéressants et lucides, humour, ironies de certaines situations, chapitres où on peut lire le journal de Rachel, ...) côtoient quelques exagérations et inutilités (notamment les courts extraits de la République de Seine et Marne qui séparent les chapitres, qui énumérent des faits divers sans lien avec l'intrigue).
Il n'en demeure pas moins un bon premier roman, agréable à lire. 7,5 plutôt que 7 donc.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
”Il commençait sa journée avec les 1ère L. Les littéraires. Des élèves qui savaient tous ce qu’ils avaient besoin de savoir en mathématiques : se servir d’une calculatrice. Avec eux, François avait toujours l’impression assez euphorisante de s’être glissé dans une faille du continuum spatiotemporel où les règles mathématiques étaient abolies. Dans cette classe, deux droites parallèles pouvait tout à fait finir par se croiser.”
Commenter  J’apprécie          40
“Les ex-anars embourgeoisés qui se bardaient de culture Télérama et se réveillaient tous les matins avec le 7-9 de France Inter avec la profonde conviction d’être des libres penseurs, sans réaliser qu’ils n’avaient pas une seule opinion qui leur fût propre, et qu’ils n’avaient rien fait de neuf depuis la fin de leurs études.“
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Olivier Bocquet (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Bocquet
L'Ouest sauvage n'est pas tendre avec les femmes… Une esclave en fuite, une Indienne isolée de sa tribu massacrée, une veuve bourgeoise, une fille de joie et une Irlandaise d'une soixantaine d'années réunies par la force des choses. C'est cet univers de western iconoclaste et jubilatoire qu'Anlor a choisi de créer avec le scénariste Olivier Bocquet pour notre plus grand plaisir ! Elle nous a accueilli dans son atelier pour nous présenter ses 5 héroïnes badass... 3 tomes en librairie : https://www.dargaud.com/bd/ladies-guns/ladies-guns-tome-3-bda5510580
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (90) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2875 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}