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3,95

sur 273 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La trame narrative est simple. le narrateur décrit l'univers de son enfance dans les années cinquante au sein d'un milieu populaire. Fils de ferronnier, le garçon grandit à l'ombre de la forge, fasciné par la force des hommes, leur combat répété pour dompter feu et métaux. A cet univers viril de fer et de flammes s'oppose le monde des femmes, la tiédeur de la maison, humide de l'eau des lessives et du sang des grenouilles accommodées pour les repas. le petit garçon couve les adultes d'un regard tour à tour admiratif et circonspect mais pousse sans soucis jusqu'au décès brutal de son frère cadet. Face au drame, le père fuit dans l'ivresse, et la mère s'installe dans le déni, inventant une existence factice au petit défunt. Autour de la famille endeuillée, le monde ne cesse pas de tourner, la forge devient obsolète et ferme ses portes alors qu'adviennent les Trente glorieuses avec leur cortège de plastique et de préfabriqué. Les enfants survivants, le narrateur et sa soeur, suivent le mouvement et s'échappent à leur tour. Lorsqu'ils reviendront, des décennies plus tard, vider la maison de leurs parents décédés, le fils devenu peintre, aura appris à combler de couleurs une toile vide. Dire enfin la perte de l'enfant, du rapport au feu ancestral créateur et destructeur. Ce roman, aussi court que dense, à l'écriture organique et crue, convoque les quatre éléments dans un joyeux mélange de références savantes et populaires. Il en résulte un alliage nostalgique dépourvu de mélancolie que je conseille dès le lycée à tous les lecteurs amateurs de poésie brute.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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La plume de Guy Boley se reconnaît entre mille. Elle est légère, cependant elle sait appuyer là où c'est important. Elle est poétique, mais peut devenir sèche et même brutale quand les circonstances l'exigent. Elle est précise, toutefois elle est capable d'entraîner le lecteur dans des divagations qui lui permettent de souffler un peu, car elle ne fait pas de cadeaux.
L'auteur raconte son enfance, et il prend son temps pour le faire. Il peint les lieux, les événements, et surtout les gens. Son père le forgeron, Jackie l'employé, sa mère, les voisins, celle qui est devenue folle après avoir perdu son fils… Ils prennent tous vie au fil des pages, et ils semblent bouger sous nos yeux tant leur description est minutieuse, faite de ces menus détails qui caractérisent l'autre et lui donnent du volume.
Ce n'est que presque à la moitié du livre, quand tous les éléments sont en place, qu'intervient l'événement principal, celui pour qui tout le reste a été écrit : la mort du petit frère.
"Un corps si dérisoire que l'on se demandait comment la mort, qui a tant et tant à faire aux quatre coins du monde, avait bien pu avoir connaissance d'une chose si ridicule par sa taille et de si peu d'importance par ses actes accomplis"
C'est la descente aux enfers pour la mère, qui n'est sans doute pas complètement folle, non, qui n'a cependant plus tout à fait sa tête, comme on dit poliment, et qui continue à parler à l'enfant, à le servir à table, à lui acheter des vêtements, à le voir grandir…
L'auteur aussi grandit et découvre la vie, à travers le prisme de ce qui l'entoure et de ces événements.
Ce n'est pas drôle, évidemment, toutefois c'est rendu beau, grâce à ce style à la fois poétique et narratif…
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Lorsque j'ai débuté la lecture de Fils du Feu j'étais presque persuadée d'abandonner en cours de route. le style d'écriture, le contexte de l'histoire et le récit en lui-même étaient complètement à l'opposé de ce que j'ai l'habitude de lire.
Et puis je me suis laissée bercer dans ce flot de phrases sublimes, ces descriptions inhabituelles, longues mais amusantes. de fil en aiguille je suis arrivée à la deuxième partie du livre, beaucoup moins chargée en descriptions, nous menant alors droit à la conclusion du roman.
Je dirais pour conclure que ce fut une lecture très inhabituelle, mais je suis restée tellement subjuguée par le talent d'écriture de Guy Boley que je me suis laissée portée jusqu'à la fin du roman, et je n'en suis pas déçue !
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« Fils de feu » est le premier roman de Guy BOLEY. Cet auteur écrit comme il a boxé. Qu'ils soient de coeur ou de rage, d'espoir ou de regret, les coups sont directs. L'auteur s'expose, esquive, explose mais toujours en vérité . Il écrit comme il a dansé la vie et pris les risques des funambules de haut vol. Avec brio, la musique des mots choisis par l'auteur rend admirablement le son du souffle de la forge, le rythme des enclumes, la nostalgie à fleur de peau d'un métier d'artisan, sans compter la puissance et la fragilité des corps qui déterminent les genres et les modes de vie d'alors. Par ses mots à la portée de tous, chargés d'émotion et d'auto-dérision, Guy BOLEY met en scène, donne à voir, à écouter, à deviner , à redécouvrir le métier de forgeron qu'exerçaient son père et Jacky, l'apprenti. Lui, gamin, il observait et remplissait son âme de ce souffle de vie qui émane de la forge, des corps musclés luisant d'efforts et du chant des enclumes qui rythmait la cadence, la vie, le bruit et même le silence annonciateur d'une pièce finie, maîtrisée, unique, encore auréolée des étincelles que faisaient naître son père et Jacky, tous deux , à ses yeux, Maîtres du feu et Seigneur des masses.
Et puis, l'auteur nous raconte sa mère et le travail des femmes, le combat quotidien pour vaincre la crasse, tordre le linge, l'étendre à sécher et donner au gamin de quoi rêver lorsqu'il observait les culottes de Marguerite-des-oiseaux, pièces de tissu aussi grandes qu'un drap de lit pour enfant ! Avec une écriture chargée de tendresse, il nous dit la valeur simple du travail bien fait, la joie de vivre en famille, son horreur aussi quand la mort d'un enfant s'immisce comme un grain de folie au coeur d'une mère qui n'acceptera jamais la mort accidentelle de son petit.
L'enfant de la forge, subjugué par l'attrait du corps luisant de l'apprentis, dépassé par la puissance de frappe de son vulcain de père et la fragilité à fleur de coeur des larmes de sa mère ne saura jamais comment grandir, être lui, trouver sa place sans prendre, perdre ou tuer celle des autres. Il deviendra peintre pour devenir lui et se demandera de manière récurrente s'il faut, pour grandir, renier son passé resté présent ou le sublimer? S'il faut s'atteler à faire le vide autour de soi ou, au contraire, faire le plein de ces vides qui scandent la vie et, peut-être lui donnent sens.
Ayant trusté pas moins de six prix littéraires, « Fils du feu » est un très agréable premier roman, né à maturité et offert en partage par une plume qui s'enracine dans l'expérience d'une vie féconde, même si, à son époque, elle semblait aller à contresens du socialement correct. Guy BOLEY, un auteur dont il faut lire aussi « Quand Dieu boxait en amateur ».

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Fils du Feu est un livre écrit par Guy Boley ,écrivain français né en 1952 et qui dans sa carrière à reçu certain titre pour son ouvrage "Fils du Feu".Ce livre est paru en 2016 aux éditions Folio.Il retrace le vie d'un fils de forgeron qui était promis à suivre la même voie que son père.Comment le futur de ce jeune forgeron fut bouleversé? Suite à la mort précoce de son frère le peine envahit chaque membre de la famille,ivresse pour oublier ou même continuer la routine d'avant en faisant semblant qu'il était toujours là.Il nous dévoile une enfance au début quasi parfaite jusqu'au jour où le drame arrive et détruit tout sur son passage.C'est un très beau livre qui mêle à la passion de la forge et du feu, la tristesse d'une famille autrefois soudée puis décomposée.En effet ,ce récit est très touchant par la façon dont l'auteur raconte le comportement de la mère vis à vis de la mort de son fils:"Alors maman se redresse,essuie ses larmes à elle , me prend mes mains à moi qu'elle pose dessus ses seins et sans perdre de temps et sans salir les mots me dit juste en un souffle ,ton petit frère est mort."Guy Boley arrive par son écriture à nous plonger dans cette vie nostalgique suite au drame passé. Je recommande ce livre que j'ai particulièrement bien apprécié.
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Une histoire de famille compliquée

Guy Boley est auteur du XXIe siècle ayant exercé de nombreux métiers au cours de sa vie autant dans manuels, artistiques et physiques, avant de se retrouver dans l'écriture en commençant par de la dramaturgie pour compagnies de danse et de théâtre. Fils du feu est un premier roman a succès mêlant réalité, souvenirs d'enfance et de notre culture ainsi que connotations mythologiques. Pour cette première, l'auteur a été récompensé de sept prix tels que les prix Georges Brassens et Françoise Sagan.

"Et puis la vie reprit son cours. Ce n'est qu'une expression bien sûr: la vie ne pouvait pas reprendre son cours puisque son cours ne s'était jamais arrêté; la vie de s'arrête que pour celui qui meurt."

Deux parents, deux enfants nés aux côtés de la forge, tel les fils du feu; un drame qui fait perdre au narrateur son frère Norbert. Chacun voulant s'en remettre à sa façon, le jeune garçon semble seul à vouloir essayer d'affronter la vérité aux côtés d'un père qui se console sous les flots de l'alcool et d'une mère tentant de le ramener en lui mettant la table et lui bordant le lit.
Ce roman caractéristique du XXe siècle présent la vie de province au temps des forgerons, des trains à charbon et des femmes s'occupant du linge et des enfants lorsqu'elles ne font pas la cuisine. Mais le narrateur réussira-t-il à sortir de ses souvenirs compliqués pour se rebâtir?

Ce livre m'a plu de par sa portée réaliste sur une société rural d'où nous venons tous ainsi que l'aspect mythologiques de la vie qu'il met en avant, malgré quelques passages détaillés un peu plus durs à accrocher.

Je conseil ce livre aux personnes se retrouvant dans les histoires tristes et voulant comprendre la vie de leurs aïeux.
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Fils du feu de GUY BOLEY
est un roman émouvant qui parle de la vie d 'une famille déchirée par la perte d'un de leur fils .
J'ai bien aimé se livre car il est simple a la lecture , j ai trouver l histoire qu'il raconte bien mais sans plus car je ne suis pas facilement ému en lisant ce genre d'histoire triste ,pour l'appréciais complettement .
Je conseille se livre a des personnes qui aime les histoire de famille triste et qui se laisse émouvoir par l histoire .
" ça fait bientôt six mois que mon père n'est plus qu'une ombre qui marche sur son ombre se salissant lui-même et salissant cette ombre "
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Il y a des lectures qui vous reste. Des écritures qui vous traîne, si bien qu'elle vous entraîne. Complètement. Entièrement.
Je ne comprenais pas, où voulait-il aller ?
Et lorsque les mots sont posés, les larmes coulées, les âmes dévorées, je ne comprenais au contraire que trop bien.
Une lucidité à crever. Une douleur envoyé en pleine face, qui ne nous ménage pas à la différence de cette mère qui s'enferme dans cette douce folie, la berçant, la nourrissant. Pour protéger son coeur, aimant.
Fermer les yeux et se mentir. C'est parfois ce qui nous semble le plus sage.
🔥👊🏽

Comment accepter la perte d'un enfant ?
Comment continuer à vivre, se lever, rigoler, espérer, rêver ?
Cette douleur inimaginable. Impensable. Guy Boley nous la retranscrit au travers de ses mots, de cette famille, de ces personnalités pleines de failles, écrasées sous le poids d'une douleur trop vive, trop brute. Trop soudaine.
Norbert, le petit frère, part à l'hôpital. Il est malade.
L'inquiétude rongeant sa chaque partie de son corps, elle appelle. Sa mère. Simplement avoir des nouvelles. C'est tout ce qu'elle demande.
« Chambre 512 : décédé »
🔥👊🏽

Roman de l'absence, de l'enfance, de la nostalgie, et des faux-semblants.
« Fils de feu » est servi par une écriture magnifique, onirique, où se mêle de nombreuses descriptions.
On voit ce feu, flamboyant, étincelant. On sent sa chaleur nous bruler le visage.
Les larmes roulent, tombent devant tant de douleur qu'on préfère oublier, occulter. L'urgence, se créer un monde.
L'enfant est bordé, écouté, encore plus aimé. Son lit, jamais défait, pourtant refait continuellement. Et nous avec ce frère restant, vivant, d'observer. de trinquer pour ce bac qu'il vient d'avoir, de s'émouvoir de ce bébé à naître, de le gronder de cette licence de droit ratée ou de ses heures de cours séchées.
Et de lire cela la gorge serrée. Serrée à vous faire mal.
🔥👊🏽

Lecture belle, essentielle, dure.
Foncez ! Paquets de mouchoirs à proximité.
Publié aux éditions @folio_livres
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Une enfance mouvementée et compliquée

Guy Boley est un auteur français né en 1952. Il a été dramaturge pour des compagnies de danses et de théâtre. Fils du feu est son premier roman qui a reçu 6 prix littéraires.

Ce livre est un roman, le narrateur devenu adulte nous raconte son enfance difficile à vivre. Son petit frère Norbert est mort enfant ce qui plonge la famille dans la tristesse. Son père, forgeron, passe beaucoup de temps avec son ouvrier Jacky et communique très peu. Sa mère, extrêmement choquée, décide de vivre comme s'il existait encore: elle continue de faire son lit et de mettre la table pour lui. La voisine, Marguerite des Oiseaux, qui a perdu son mari se comporte de la même façon que sa mère. le narrateur, pour combattre cette dure épreuve, décide d'accepter la situation et de rentrer dans le jeu de sa mère.

J'ai aimé cette histoire car c'est un récit émouvant et réaliste qui m'a fait réfléchir à la question de la mort. J'ai trouvé la réaction de la mère assez surprenante et étrange mais aussi bouleversante et tragique. Cela montre son immense traumatisme. Par contre, certains passages m'ont moins plu. Il s'agit de longues descriptions et particulièrement des comparaisons avec la mythologie et l'histoire ancienne. J'ai trouvé cela ennuyeux, difficile à comprendre et plutôt lassant.

Je recommande ce livre à tous ceux qui aiment les romans autobiographiques tristes et également ceux qui apprécient les longues descriptions historiques.
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Souvenirs d'enfance. Souvenirs tendres et souvenirs tragiques avec la mort d'un petit frère. Souvenirs des tourments de sa mère, de son père, de sa soeur et de ses propres tourments. Elevé dans la simplicité et la douleur. Un très beau livre avec des très beaux textes. On sent beaucoup d'amour dans ce livre. Entre nostalgie et poésie, il fait du bien.
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