[...] la presse est un mal nécessaire, mais dont je n'ai pas besoin en ce moment même.
J'ai été brièvement libéré de ce stress. Deux silhouettes se penchent au-dessus de moi, rajustent des sangles. Lequel de ces salauds m'a ramené à la vie ?
J'ai le corps gourd. Les piqûres de calmant ont agi. Mais ne peuvent-ils pas me donner quelque chose qui empêche de penser ? Honnêtement, dans quel état croient-ils que je vais me retrouver ?
Les préservatifs, alors interdits en Irlande [années 50... et bien après], venaient en contrebande d'Angleterre. Quand on était trop timide pour les acheter en pharmacie, on pouvait s'en procurer chez le coiffeur, qui, une fois leurs cheveux coupés, demandait à ses clients : "Avez-vous besoin d'autre chose pour le week-end ?" (p. 170)
Mes photos sont des instants arrachés au hasard chaotique de la vie. Elles traitent du contrôle de la mémoire, de sa possession ; brèves escarmouches d'une guerre continuelle contre la fuite du temps. (...) Ce n'est que derrière un objectif que je me sens vraiment le maître. Enfant, déjà, je découpais le monde, le cadrais pour me rassurer. Mis en danger par un professeur ou l'une des terreurs de la cour de récréation, je mettais mes mains devant mes yeux et les encerclais de mes doigts afin de les réduire. (p. 43-44)
Livre extremenent émouvant sur un sujet grave "l adoption" traité avec beaucoup de délicatesse et de suspense, un auteur Irlandais que je vous recommande particulièrement.