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Citations sur Une seconde vie (56)

Je suis envahi d'un chagrin inconsolable, pourtant mes larmes n'ont pas la force de couler le long de mes joues.Elles stagnent à la surface de mes yeux comme des pièces de monnaie. Il y a quelques instants, j'étais emmitouflé dans une couverture d'amour. Maintenant je pleure sur moi-même, obligé d'affronter cette douleur.
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Nous étions nombreuses. Nous étions jeunes et apeurées. On nous conseillait de ne pas nous servir de nos vrais noms, de nous en dire le moins possible les unes aux autres. On nous humiliait, et on nous faisait avoir honte de nous. Je me sens toujours coupable. J'ai quatre enfants, et pourtant je mourrai coupable. Vous pouvez essayer de retourner à l'agence. Il vous faudra peut-être les harceler pendant des années avant qu'ils vous disent quelque chose, mais qui sait ? La loi peut changer. Vous au moins – en tant qu'enfant – vous avez une chance. Nous, les mères, nous n'en avons aucune. Nous avons signé le formulaire dans l'enveloppe de papier marron, nous leur avons confié nos enfants et elles nous ont, ensuite, fermé la porte au nez.
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Il a de ravissants yeux bleus, Dieu merci, rien qui rappelle cette traînée.
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Vous autres journalistes de Dublin, vous venez ici en safari, dit-il, mais vous n'avez pas la moindre idée de ce à quoi la vie ressemble dans l'Irlande rurale. Si vous voulez savoir ce qu'est le désespoir, venez donc passer une journée dans la mine. Il n'y en a pas un seul parmi nous qui n'ait jamais maudit ce puits presque écroulé qu'on aurait dû fermer depuis des années. Tout le travail se fait à la main ; les outils étaient déjà trop vieux il y a vingt ans. Mais le truc c'est que nous préférons ramper dans l'enfer des galeries souterraines qu'errer dans l'enfer du chômage qui nous attend dehors. Je vois toutes les semaines votre rédacteur en chef chanter les louanges de gangsters en noeud pap' pleins aux as : promoteurs, fraudeurs d'impôts, toute cette putain de nouvelle aristocratie. Alors me faites pas croire que votre journal en ait quoi que ce soit à foutre de nous. (p. 91)
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L'Irlande dans laquelle elle vivait était infectée par un terrible virus appelé respectabilité. Dieu était souvent évoqué, mais pas à propos de l'amour qu'il fallait ressentir pour son prochain ni de l'éternelle damnation : la vie tournait uniquement autour de ce que tes voisins pensaient de toi, de secrets à garder, du scandale à éviter, il ne fallait donner à personne l'occasion de te mépriser. Ta mère avait honte de ne pas pouvoir mettre d'enfant au monde. Elle se sentait inutile, car à cette époque c'était le seul destin des femmes. Nous ne faisions pas carrière : nous nous mariions et élevions nos soldats de Dieu. (p. 83)
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Elle est peut-être encore dans le couvent où elle vous a eu, dit la plus âgée des femmes. Certaines d’entre nous ne repartaient jamais : elles ne savaient pas qu’elles en avaient le droit ou peut-être les avait-on poussées à une telle honte d’elles-mêmes qu’elles en avaient perdu toute volonté. Dans la blanchisserie où mon enfant est né, il y en avait une qui était là depuis trente-quatre ans. Un prêtre l’y avait amenée quand elle avait seize ans. Elle n’avait même pas eu d’enfant, mais ses parents étaient morts et elle s’était retrouvée seule au milieu de ses frères. Elle était considérée comme une trop grande tentation. Elle travaillait douze heures par jour dans la blanchisserie du couvent : une véritable esclave, les religieuses ne lui ont jamais payé un sou. Elle les remerciait tout le temps, tellement elle craignait qu’elles la chassent. Elle était reconnaissante du moindre signe d’affection. Je n’ai jamais oublié son visage ; je ne l’oublierai jamais.
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Les morts peuvent prendre soin d'eux-mêmes, semblait dire sa voix, trouve les vivants, tant qu'il en est encore temps.
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Quand je lui avais demandé de regarder dans l'objectif, je n'avais pu qu'imaginer les fantômes qu'il y voyait.
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J'aurais dû être parti, moi aussi, mais une seconde chance m'avait été offerte. Alors pourquoi ne pouvais-je pas me réjouir plutôt que de rester assis dans le noir à élaborer des autoportraits imaginaires, comme si j'avais eu désespérément besoin de prouver que j'existais encore ?
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C'est fou la douleur que peut contenir une suite de noms calligraphies.
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