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168 pages
Istra (30/11/-1)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :


Ouvrage publié par la Fondation Prestige Bugatti à l'occasion du centenaire de la naissance d'Ettore Bugatti.

Éditeur Roland Wagner, Président de la Fondation.

Textes par Chantal Bollet, Paul Kestler & Alain Spitz.
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Ma soeur aînée, connaissant mon faible pour les belles voitures, m'a offert pour mon anniversaire, ce magnifique bouquin, publié à l'occasion du centenaire de la naissance d'Ettore Bugatti, car qui dit belles voitures dit Bugatti. Ces voitures sont, en effet, un enchantement pour les yeux et une prouesse au point de vue technique.

Ce livre d'hommage au créateur automobile est paru sous la direction de Roland Wagner, Président de la "Fondation Prestige Bugatti" et contient des textes de Chantal Bollet, Paul Kestler, Alain Spitz, Taso Mathieson et Pierre Barry. Il s'agit d'une édition reliée de luxe, qui compte 168 pages et est richement illustrée de belles photos et dessins. Peut-être aurais-je dû noter "royalement " au lieu de richement pour commémorer le couronnement de son oeuvre avec la fantastique Bugatti Royale, 6 exemplaires exclusifs construits entre 1926 et 1933.
Pour les amateurs de sport automobile, l'ouvrage comporte également plein de statistiques relatives aux nombreuses victoires des Bugatti, qui, en fait, ont dominé sur tous les circuits de 1926 à 1931.

Ettore Bugatti est né à Milan en 1881 avec des talents artistiques et créateurs propres aux Bugatti. Son grand-père Giovanni avait été un architecte et sculpteur réputé en Italie. Son père, Carlo (1856-1940), un ébéniste, décorateur et fabricant de meubles, style art déco qui pouvait se vanter de compter parmi ses amis le compositeur Giacomo Puccini, l'écrivain Léon Tolstoï et le sculpteur Prince Paul Troubetskoï (surnommé le Rodin russe). Ce dernier fut le prof d'Ettore à l'académie des beaux-arts de Milan. Études qu'Ettore interrompa brutalement lorsqu'il se rendait compte que son frère, 3 ans plus jeune que lui, était artistiquement plus doué que lui. Je présume que cette réaction se comprend si l'on admire l'oeuvre de Rembrandt Bugatti, qui est probablement le plus grand sculpteur animalier de tous les temps, mais qui s'est, hélas, suicidé en 1916 à l'âge d'à peine 32 ans. le directeur du zoo d'Anvers lui avait aménagé à l'intérieur du parc zoologique un atelier où Rembrandt pouvait aller et venir en toute liberté. Pour clore cette galerie il convient de signaler le fils d'Ettore, Jean, né en 1909, ingénieur et créateur tant talentueux que son père lui confiait son usine en 1936, qui employait 1.500 ouvriers. Trois ans plus tard, Jean se tuait, hélas, lors de l'essai d'un bolide de sa création, en évitant un cycliste à plus de 200 km/heure. Il avait 30 ans.

C'est la même année de la naissance de Jean Bugatti, 1909, qu'Ettore fonda son usine automobile à Molsheim, situé à 30 km au sud-ouest de Strasbourg. Usine qu'il abandonna au début de la Première Guerre mondiale, ne voulant pas bosser pour les Allemands qui avaient rattaché l'Alsace au Reich. Après la guerre, il y retourna et en a fait la "succes story" que l'on sait : des bolides haut de gamme, d'une élégance sans réelle concurrence et mécaniquement si puissantes, que pendant les années 1930, elles remportaient victoire après victoire dans les courses automobiles, comme par exemple aux 24 heures du Mans.

Le génie d'Ettore ne se limita pas aux bagnoles de luxe, pour les "Chemins de Fer de l'État", il a conçu des autorails, équipés de 4 moteurs de 8 cylindres chacun. Lors de la 2ème guerre mondiale, il s'occupa "discrètement" de dessins et plans pour l'aéronautique. Pour l'aviation il a mis ainsi au point un moteur extrêmement puissant que la France a vendu à son allié, les États-Unis.

Lors de la Seconde Guerre mondiale l'usine de Molsheim fut bazardé par Vichy aux Boches. Ettore, naturalisé Français, intente un procès contre le gouvernement qu'il perd au Tribunal de Saverne, mais gagne en appel à Colmar et son usine et propriétés lui sont restituées peu avant sa mort en 1947, à l'âge de 65 ans. L'usine continuera, sous la direction de son 2ème fils, Roland Bugatti (1922-1977), mais criblée de dettes, est vendue, en 1963, à la Société Hispano-Suiza.

L'ouvrage contient un tableau des différents types de voitures Bugatti de 6 pages, allant de la toute première automobile touristique d'Ettore de 1910 à la grosse cylindrée "101 C" de 1951. En fin de volume, un chapitre est consacré aux autorails Bugatti, parmi lesquels figure l'autorail "présidentiel" aménagé et décoré spécialement pour le Président de la République, Albert Lebrun, en 1937.

La France compte dans la Cité de l'automobile à Mulhouse, en Alsace, la plus importante collection de voitures du monde (plus de 560), dont celle des fameux frères Schlumpf, des barons du textile, qui avaient acquis 123 Bugatti. Une collection unique qui a été confisquée par l'État français au cours d'un procès contre les frères pour fraude fiscale et abus de biens sociaux. C'est en 1982 que le musée national s'est ouvert au public. Un musée qui, à cause du cadre somptueux, vaut absolument une visite, même pour les non fanatiques de bagnoles. Moi-même, je l'ai visité l'année après son ouverture, à la grande joie de ma famille, pourtant pas des maniaques de véhicules. Sur l'histoire des frères franco-suisses, il existe un ouvrage de Francis Laffon et Elisabeth Lambert : "L'affaire Schlumpf : les secrets du plus fabuleux musée automobile du monde".

Pour les aficionados de ces super-bolides, il y a 2 merveilleux livres que je peux vous suggérer : "100 ans de Bugatti" publié par le dessinateur Amaury Lot à l'occasion du centenaire de la fabrique de Molsheim en 2009 et de Philippe Aubert "Les Bugatti : Splendeurs et passions d'une dynastie". Mais attention, le prix du dernier livre est à l'image de la marque : 147,83 euros + frais de port !

Car devenir le fier propriétaire d'une Bugatti est avant tout, bien entendu, une histoire de sous, ... beaucoup de sous ! Tellement de sous, hélas, que même l'unique descendante d'Ettore, sa petite-fille Caroline Bugatti, n'en a, malheureusement, pas assez pour se procurer une splendeur qui porte son nom !
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