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3.85/5 (sur 188 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 20/10/1940
Biographie :

Jean Clair, de son véritable nom Gérard Régnier, est un conservateur général du patrimoine, écrivain, essayiste volontiers polémiste et historien de l'art. Ancien directeur du musée Picasso, il est membre de l'Académie française depuis mai 2008.

Fils d'agriculteurs, Jean Clair nait dans le VIe arrondissement de Paris. Élève aux lycée Jacques-Decour et Carnot à Paris, il entre en khâgne au lycée Henri-IV à Paris. Il suit ensuite un doctorat ès lettres à la faculté des lettres et sciences modernes à la Sorbonne, où il est l'élève de l'historien de l'Art André Chastel et du philosophe Jean Grenier, puis un doctorat de philosophie en Art au Fogg Art Museum de l'Université Harvard. Il est un temps proche de l'Union des étudiants communistes.

Reçu au concours de conservateur en 1966, il est conservateur assistant des Musées de France jusqu'en 1969, puis conservateur au Musée national d'art moderne durant dix ans, et du cabinet d'art graphique du Centre Pompidou entre 1980 et 1989. Nommé conservateur général du Patrimoine en 1989, il dirige jusqu'en 2005 le musée Picasso de Paris. Il a également été commissaire d'un grand nombre d'expositions nationales telles que Duchamp (1977), Les Réalismes (1980), Vienne (1986), l'Âme au corps (1993), Balthus, Szafran, Mélancolie, et a dirigé la Biennale de Venise du Centenaire.

Rédacteur en chef des Chroniques de l'Art vivant de 1970 à 1975, il est professeur d'histoire de l'art à l'École du Louvre entre 1977 et 1980, et fonde les Cahiers du Musée d'Art Moderne qu'il dirige de 1978 à 1986. Il prend régulièrement part aux débats qui entourent l'art contemporain et la diffusion de l'art.

Jean Clair a été le commissaire de l’exposition " Mélancolie, génie et folie en Occident " aux galeries du Grand Palais en 2006.
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Source : Wikipédia
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Intervention de l'écrivain Jean Clair lors du colloque "Que vaut le corps humain?" le 6 décembre 2019. #bernardins#colloque#corps Le Collège des Bernardins est un espace de liberté qui invite à croiser les regards pour cheminer dans la compréhension du monde et bâtir un avenir respectueux de l'homme. Pour tout savoir de l'actualité du Collège des Bernardins, suivez-nous sur les réseaux sociaux Facebook : https://www.facebook.com/CollegedesBernardins/ Twitter : https://www.twitter.com/CBernardins Instagram : @collegedesbernardins

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Citations et extraits (210) Voir plus Ajouter une citation
En saisissant un moment, les Impressionnistes croyaient avec lui, saisir le réel : mais ils n'en prélevaient que la peau lumineuse. Leur art ne fut qu'un illusionnisme de la surface, qu'un jeu pelliculaire. Le propos de Bonnard était bien différent qui, désarmé devant le motif, consistait à s'en laisser pénétrer pour ne le faire revivre que plus tard, lorsque la décantation de la mémoire n'ayant gardé de lui que ses qualités les plus fines et les plus insistantes, sa lumière et son parfum, il brillerait de tout son éclat dans l'air plus pur du souvenir, goûtant en lui la félicité que, trébuchant sur les pavés grossiers de Guermantes, Proust éprouvait à s'imaginer transporté sur les dalles de la place Saint Marc ou bien encore, percevant le choc d'une cuiller contre une assiette, à revoir surgir autour de lui un petit bois vert et parfumé. p 51
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Devant cette épouvante, Music se souvenait d’avoir été un peintre. Interdit, effrayé, privé de mots devant les cadavres, le vieux besoin de figurer remontait en lui. Si témoignage il y avait, il passait par le regard. Le peintre avait en charge ces corps dont personne ne s’occupait, à qui nul ne rendrait le devoir de les ensevelir. Il les portait dans ses yeux comme on porte un corps dans ses bras. Les regardant, il leur témoignait les derniers égards. Les dessinant, il les voyait. Les découvrant, il posait sur leur nudité scandaleuse le voile miséricordieux du regard.
(…) C’était aussi, cette « grâce » que l’art nous donne, un moyen de vivre en paix avec soi, de survivre en paix. On pouvait se sentir coupable d’avoir survécu, non d’avoir témoigné. « Je suis en paix avec moi-même parce que j’ai témoigné », devait dire Primo Levi. p 39-40
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Les souffrances, les peurs, les humiliations subies dans l'enfance, on les retrouve parfois comme une vieille blessure, avec un pouvoir intact de faire mal. Sur le coup, quand on les avait éprouvées, anesthésié par le choc, on n'avait rien senti, tout entier mobilisé pour survivre à ces années noires. Mais longtemps après, des décennies plus tard, parfois dans le bonheur et l'opulence et tout souci disparu, la douleur que l'on croyait éteinte se réveille, aussi vive que dans le passé, plus mordante encore d'insister, comme un membre fantôme qui vous dévore alors qu'il n'est plus là,comme si le mal ne vous avait jamais quitté et qu'il n'avait servi à rien de vieillir.
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La théorie des germes confirme la pensée symboliste selon laquelle la réalité visible n'est qu'illusion, et les grandes vérités relèvent de l'invisible. Les effets d'ombre et de flou qui caractérisent les travaux de certains symbolistes, comme Eugène Carrière et Redon à ses débuts, évoquent une matière qui n'est ni massive ni imperméable. Les microbes invisibles sont également associés à une présence insidieuse, malveillante.
Dans son "Là-bas" satanique, Huysmans écrit : " L'espace est peuplé de microbes ; est-il plus surprenant qu'il regorge aussi d'esprit et de larves ? L'eau, le vinaigre, foisonnent d'animalcules, le microscope nous les montre ; pourtant l'air, inaccessible à la vue et aux instruments de l'homme, ne fourmillerait-il pas, comme les autres éléments, d'êtres plus ou moins corporels, d'embryons plus ou moins mûrs ".
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Le calembour est une fausse monnaie. Il circule dans les fins de siècle, mêlé aux objets surchargés, ridicules, inutiles et laids qui encombrent les intérieurs. Il relève des curiosa, cette catégorie de la littérature pour esprits énervés qui caractérise ces époques. Mais il peut aussi, à tout moment, circuler dans les petits cercles des dandys, des oisifs, des parasites, où il faut surtout ne jamais rien prendre au sérieux. Le journalisme et la télévision sont aujourd’hui son terreau d’élection.

Et maintenant, mêlées au tutoiement d’usage, ce sont les informations à la radio, les interviews à la télévision dont on entend ricaner les auteurs, d’une oreille incrédule, quand tout entretien sur les affaires du monde n’est plus guère qu’assaut de plaisanteries, magasin de farces et attrapes, succession de sous-entendus graveleux. De proche en proche, c’est tout l’entendement qui s’en trouve gangrené. Si le calembour est la fiente de l’esprit qui vole, les journalistes sont devenus les nouveaux Adulateurs de l’instant, ceux que découvrait Dante, baignant dans leurs excréments, au fond de la seconde bolge de l’Enfer.
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p 102 103 Cet homme qui confiait, il y a dix ans : « Il faudrait pouvoir travailler les yeux fermés », se tient aujourd’hui, frappé de cécité, dans un éloignement qui est aussi la plus éclatante des proximités.
(…) peindre les yeux fermés, c’est alléger encore ce corps trop lourd, le mettre en balance, de façon à trouver le juste équilibre entre le petit peu de terre que porte le pinceau et le grain de lumière dont on aspire à retrouver l’éclat. Peindre les yeux fermés, c’est peindre par coeur, comme un musicien exécute un morceau qu’il aime sans regarder sa partition. C’est la musique qui habite le corps tout entier, du creux de l’oreille au bout des doigts, et il suffit de la laisser jaillir de soi sans plus se référer à l’écriture qui la conserve au dehors. Ainsi est-il des visages, le sien et ceux qu’on a aimés, imprimés si fort en soi que c’est en aveugle que la main en trace fidèlement le contour sur la toile.

Tel est cet homme, redivivus et vir clarissimus, qui se dessine, dans la solitude de sa chambre, et l’abandon d’une époque anonyme et massive, songeant aux milliers de visages qui l’ont annoncé, aux yeux brûlés de fièvre, comme à ceux qui lui succéderont.
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Quelle langue fut plus délectable, traversée de traits féroces, que la langue de Voltaire, de Diderot, de Beaumarchais, de Mirabeau ? De fait, nous ne pourrions pas aujourd'hui, dans notre société démocratique, écrire ne serait-ce que la moitié de ce qu'ils se permettaient de publier sous la surveillance constante de la censure royale. Mieux valait être lu par Malesherbes que par les chroniqueurs d'aujourd'hui qui décident de ce qu'il convient de dire et de taire.
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Le plaisir d'habiter sa langue fait aussi que l'on se sent chez soi partout où on la parle. On la retrouve, au-delà des mers et des frontières, comme une maison de famille, lointaine et oubliée, mais où tout serait resté à peu près en place et vous attend. Son architecture, son élévation, ses matériaux peuvent être différents : plus basse ou plus haute, à toit pentu ou bien plat, mais une fois qu'on a franchi le seuil, on y retrouve des meubles familiers, une façon de disposer les objets, des lumières ou des coins d'ombre qui rappellent ceux qu'on trouvait dans sa langue, autrefois.
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"Du culte à la culture, de la culture au culturel, du culturel au culte de l'argent, c'est tout naturellement qu'on était tombé, on l'a vu, au niveau des latrines ! Jeff Koons, Damien Hirst, Jean Fabre, Serrano et son Piss Christ, et avec eux, envahissant, ce compagnon accoutumé, son double sans odeur : l'or, la spéculation, les foires de l'art, les entrepôts discrets façon, Schaulager, ou les musées anciens changés en des Show Room clinquants, façon Palais Grassi, les ventes aux enchères, enfin, pour achever le circuit, faramineuses, obscènes...." p 102
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I L'INTRUS


Extrait 22

Enfant, je croyais savoir qui j’étais : j’étais celui qui
étendait sa main vers sa mère ou du même mouvement,
parfois, et de la même main, au dernier instant, tentait
de la frapper, le gamin qui saisit un objet pour le lancer
loin de soi. Que saisir sinon qui s’échappe ? Quelle peur
de perdre ce que l’on est sur le point de gagner ?
La mort au cœur de la possession. Je retirais ma main
au moment même où j’allais toucher au but. Comme
s’il existait un but plus désirable encore que celui qu’on
découvre a portée. Je différais la prise d’un geste capricieux.
Et comme anticipant ma déception, je frappais
celle que je jugeais responsable de ma peine, alors qu’elle
n’avait jamais été que l’occasion de ma joie.
Plus tard, quand on écrira, c’est le même mouvement
absurde, désespéré, qui fait qu’au moment de saisir la
phrase que l’on cherchait, comme assuré de s’emparer du
trésor, au lieu de l’inscrire sur le papier, on se lève
brutalement, et l’on quitte le bureau, comme si la joie était
trop forte, le cadeau trop inattendu, ou que le fait même
qu’il vous soit donné lui retirait d’un coup sa valeur…
Et quand on reviendra calmé, vers la table de travail, le
don du ciel se sera envolé et c’est seul et livré a soi-même
qu’il faudra tout reprendre, mais il n’y aura plus rien.

p.26-27
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