Claude Bonnafont
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Retz
(01/09/1982)
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Septembre 1982- mai 2023
Livre en Service de Presse que l'on m'a offert en septembre 1982, après ma toute première année de " jeune libraire", par la responsable de la libraire; celle-ci sachant que je m'intéressais au sujet-- Librairie de Paris- Place de Clichy.Paris 17e- Lu, relu , pris et repris au fil du temps....
Ce que je fais à nouveau aujourd'hui, en faisant régulièrement , au fil des saisons, mes éternels "rangements de printemps"!!....
En reprenant en diagonale ma lecture et relisant mes " soulignements" anciens, je trouve l'ensemble de cet ouvrage toujours aussi riche en informations, conseils, mais surtout en exemples très significatifs et éclectiques de célèbres et moins célèbres " diaristes".
Voici dans les grandes lignes le sommaire de ce livre très instructif pour les personnes interpellées par Le Journal intime: qu'elles en lisent ou en écrivent....Pour ma part, j'appartiens aux deux " catégories" !!!
1- Le Journal intime genre littéraire ( le journal intime naît d'une crise / du moi haïssable à l'exploration de l'inconscient)
2.- Raisons d'être du Journal intime ( Un défi au temps / Terre d'asile / Les aveux / La construction du moi / Un rempart contre la mort )
3.- Écrire son journal intime ( Qui écrit son journal ? / Où, quand, comment ? / le secret du journal / être soi- même / le journal et l'auto-analyse)
"Le Journal et l'auto-analyse
" Je n'estime que les livres dont les auteurs ont failli claquer ", disait André Gide.(...)
Tous les journaux intimes sont l'instrument d'un combat.Si faible et désarmé qu'il se ressente, si peu doué pour la vie , l'intimiste utilise l'écriture pour s'accomplir, malgré sa misère. En écrivant, il se crée, s' invente et pousse patiemment l'avantage du côté de la vie."
Complété par une intéressante bibliographie, proposant à la fois des études , essais sur " Le Journal intime" et une sélection de Journaux , Carnets célèbres ( *** toutefois une mise à jour serait évidemment bienvenue)
Dans cette biblio je rajouterai, entre autres, un Journal que j'ai lu au fil des années , avec autant d'émotion et reconnaissance pour l'aide et les enseignements apportés; Je voulais nommer le Journal de Charles Juliet...
Plus jeune, j'ai littéralement "dévoré " celui d'Anaïs Nin, égérie et soutien, parmi d' autres, d'Henry Miller !
Ce Journal devait avoir avait, en plus, goût "d' Interdit"...
Mais comme l'auteur le démontre fort bien, Le Journal littéraire est mille choses à la fois, et en mouvement permanent : un outil de connaissance de soi, de construction de soi, une thérapie, un genre littéraire, un confident " exceptionnel " et secret, etc
Livre en Service de Presse que l'on m'a offert en septembre 1982, après ma toute première année de " jeune libraire", par la responsable de la libraire; celle-ci sachant que je m'intéressais au sujet-- Librairie de Paris- Place de Clichy.Paris 17e- Lu, relu , pris et repris au fil du temps....
Ce que je fais à nouveau aujourd'hui, en faisant régulièrement , au fil des saisons, mes éternels "rangements de printemps"!!....
En reprenant en diagonale ma lecture et relisant mes " soulignements" anciens, je trouve l'ensemble de cet ouvrage toujours aussi riche en informations, conseils, mais surtout en exemples très significatifs et éclectiques de célèbres et moins célèbres " diaristes".
Voici dans les grandes lignes le sommaire de ce livre très instructif pour les personnes interpellées par Le Journal intime: qu'elles en lisent ou en écrivent....Pour ma part, j'appartiens aux deux " catégories" !!!
1- Le Journal intime genre littéraire ( le journal intime naît d'une crise / du moi haïssable à l'exploration de l'inconscient)
2.- Raisons d'être du Journal intime ( Un défi au temps / Terre d'asile / Les aveux / La construction du moi / Un rempart contre la mort )
3.- Écrire son journal intime ( Qui écrit son journal ? / Où, quand, comment ? / le secret du journal / être soi- même / le journal et l'auto-analyse)
"Le Journal et l'auto-analyse
" Je n'estime que les livres dont les auteurs ont failli claquer ", disait André Gide.(...)
Tous les journaux intimes sont l'instrument d'un combat.Si faible et désarmé qu'il se ressente, si peu doué pour la vie , l'intimiste utilise l'écriture pour s'accomplir, malgré sa misère. En écrivant, il se crée, s' invente et pousse patiemment l'avantage du côté de la vie."
Complété par une intéressante bibliographie, proposant à la fois des études , essais sur " Le Journal intime" et une sélection de Journaux , Carnets célèbres ( *** toutefois une mise à jour serait évidemment bienvenue)
Dans cette biblio je rajouterai, entre autres, un Journal que j'ai lu au fil des années , avec autant d'émotion et reconnaissance pour l'aide et les enseignements apportés; Je voulais nommer le Journal de Charles Juliet...
Plus jeune, j'ai littéralement "dévoré " celui d'Anaïs Nin, égérie et soutien, parmi d' autres, d'Henry Miller !
Ce Journal devait avoir avait, en plus, goût "d' Interdit"...
Mais comme l'auteur le démontre fort bien, Le Journal littéraire est mille choses à la fois, et en mouvement permanent : un outil de connaissance de soi, de construction de soi, une thérapie, un genre littéraire, un confident " exceptionnel " et secret, etc
Citations et extraits (10)
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Anaïs Nin :
" Il fallait bien, admet-elle, que ce personnage social que je m'étais composé pour plaire à à mes amis, ce personnage gai, enthousiaste, ouvert et rassurant, toujours disponible, toujours prêt à compatir, eût quelque part une autre existence. C'est justement le Journal qui me permettait de rétablir l'équilibre, car je pouvais m'y épancher et lui confier mes dépressions, mes mouvements de colère, de désespoir ou de découragement. dans mon journal , je pouvais libérer mes démons intérieurs"
Grâce au journal , abri individuel, le personnage que nous sommes sur la scène publique et qui mobilise tant d'énergie peut tomber le masque, dépouiller son costume d'emprunt et se manifester à visage nu. délivré des obligations du paraître, du rang à tenir, du rôle à jouer, de l'impression à produire, l'intimiste approche enfin la vérité de son être, laquelle n'est perceptible que dans la solitude où rien ne l'en distrait. "Il se trouve que je suis devenu homme quand j'ai appris à être seul...", note Pavese (p. 60-61)
" Il fallait bien, admet-elle, que ce personnage social que je m'étais composé pour plaire à à mes amis, ce personnage gai, enthousiaste, ouvert et rassurant, toujours disponible, toujours prêt à compatir, eût quelque part une autre existence. C'est justement le Journal qui me permettait de rétablir l'équilibre, car je pouvais m'y épancher et lui confier mes dépressions, mes mouvements de colère, de désespoir ou de découragement. dans mon journal , je pouvais libérer mes démons intérieurs"
Grâce au journal , abri individuel, le personnage que nous sommes sur la scène publique et qui mobilise tant d'énergie peut tomber le masque, dépouiller son costume d'emprunt et se manifester à visage nu. délivré des obligations du paraître, du rang à tenir, du rôle à jouer, de l'impression à produire, l'intimiste approche enfin la vérité de son être, laquelle n'est perceptible que dans la solitude où rien ne l'en distrait. "Il se trouve que je suis devenu homme quand j'ai appris à être seul...", note Pavese (p. 60-61)
lettre sublime de Constant à son ami Prosper de Barante , en avril 1808
"Chaque jour j'entends moins ce que c'est la vie et je suis prêt à me jeter sur la terre pour lui demander son secret. Tout le monde a-t-il ce sentiment, et le cache-t-il comme je le cache ? Tout le monde joue-t-il son rôle, et se fait-il commun et inconséquent, de peur de paraître fou ? Y-a-t-il vraiment des gens à qui la vie telle qu'elle est convienne, et à qui il paraît tout simple de naître, de voir mourir autour d'eux, de sentir le monde invisible qui s'appesantit sur eux, sillonne leurs traits et affaiblit leurs organes, enfin de mourir eux-mêmes ? " (p. 24)
"Chaque jour j'entends moins ce que c'est la vie et je suis prêt à me jeter sur la terre pour lui demander son secret. Tout le monde a-t-il ce sentiment, et le cache-t-il comme je le cache ? Tout le monde joue-t-il son rôle, et se fait-il commun et inconséquent, de peur de paraître fou ? Y-a-t-il vraiment des gens à qui la vie telle qu'elle est convienne, et à qui il paraît tout simple de naître, de voir mourir autour d'eux, de sentir le monde invisible qui s'appesantit sur eux, sillonne leurs traits et affaiblit leurs organes, enfin de mourir eux-mêmes ? " (p. 24)
Ma vie tient à une plume- Michèle Manceaux
L'outil qu'ils ont forgé n'a rien perdu de son efficacité. Le journal demeure un grand remède et un puissant allié contre la solitude, la douleur morale et l'adversité. Il est aussi l'instrument incomparable de la liberté intérieure.(p. 195)
L'outil qu'ils ont forgé n'a rien perdu de son efficacité. Le journal demeure un grand remède et un puissant allié contre la solitude, la douleur morale et l'adversité. Il est aussi l'instrument incomparable de la liberté intérieure.(p. 195)
Le Journal et l'auto-analyse
" Je n'estime que les livres dont les auteurs ont failli claquer ", disait André Gide.(...)
Tous les journaux intimes sont l'instrument d'un combat.Si faible et désarmé qu'il se ressente, si peu doué pour la vie , l'intimiste utilise l'écriture pour s'accomplir, malgré sa misère. En écrivant, il se crée, s' invente et pousse patiemment l'avantage du côté de la vie.
( p.197)
" Je n'estime que les livres dont les auteurs ont failli claquer ", disait André Gide.(...)
Tous les journaux intimes sont l'instrument d'un combat.Si faible et désarmé qu'il se ressente, si peu doué pour la vie , l'intimiste utilise l'écriture pour s'accomplir, malgré sa misère. En écrivant, il se crée, s' invente et pousse patiemment l'avantage du côté de la vie.
( p.197)
La prison et l'état carcéral incitent fortement à l'écriture intime. Solitude, inactivité, silence, absence de stimulations y sont imposés de force; ce sont les conditions favorables à l'écriture intime car le retour sur soi, le face à face avec soi qu'elle implique y sont rendus obligatoires par les conditions de la détention. Le journal autorise l'évasion intellectuelle. Il assure une mainmise sur les jours qui, sans lui, défilent et fuient. (p.37)
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