Puissent un jour les dieux de l’Humpur nous délivrer de ces deux fruits de l’ignorance que sont la faim et la peur.
Malgrè sa terreur galopante, Véhir entreprit de se frictionner le corps avec les feuilles tandis que Jarit s'en imprégnait le visage, le cou, les vêtements.
"Insiste sur le trou du cul, souffla le vieux grogne. C'est le puits d'où sort l'odeur la plus forte, l'odeur de la peur."
Ainsi s’en vient le grogne, l’allure pesante, la fourche ou la faux sur l’épaule, la tête baissée sur cette terre qu’il éventre de son soc et engrosse de sa sueur, et sa peur l’ensuit comme une ombre.
Un jour, un hurle errant et de mauvais aloi croise le chemin d’un grogne âgé et frappé par la maladie des os mous.
« Es vieux et guère alléchant, failli grogne, mais, foi de hurle, ta boucane sera meilleure encore que la carne des bêtes sauvages.
— N’y songez pas, seur hurle, répond le grogne. Si vous me ripaillez, serai’j comme une maladie dans votre sang et dans vos os. Et mourrirez avant la fin de la lunaisondes arbres défeuillés… »
Le hurle réfléchit et dit :
« Tu as peut-être raison, pue-la-peur, mais si je ne te saigne pas sur l’instant, je serai mort avant la fin du jour. »
Et il se jeta sur le grogne pour l’égorger.
Puissent un jour les dieux de l’Humpur nous délivrer de ces deux fruits de l’ignorance que sont la faim et la peur.
[Les Fabliaux de l’Humpur]
L'avoir n'est pas l'être, et le savoir n'est pas l'agir.
Souvent les puissants prêchent la fausse vérité,
Malheur à çui qui proclame la vérité vraie.
(Morale d'un "fabliau de l'Humpur").
Il avait au moins ramené une certitude de ces quelques jours d'errance : la mort était mille fois préférable à une existence sans espoir, sans avenir.
Dans le pire des êtres, on trouve de la bonté,
dans le meilleur des êtres, de la méchanceté,
c'est affaire de circonstances.
Les fabliaux de l'Humpur.
Mieux vaut clapper sa gueule plutôt que de rebrousse le poil de ceux qui parlent au nom des Dieux. Si tu choisis malgré tout de clamer la vérité , préfère mieux aller au bout. Le résultat sera du même au même , mais la fleur que tu auras semée répandra un jour un doux parfum dans le cœur d'iceux qui t'auront ouï.
La vraie magie se tenait là, dans cet élan, dans cet...amour qui leur avait donné la force de braver les lois, les peurs et les habitudes.
Ce n’est parce que les uns ripaillent les autres que les uns sont supérieurs aux autres [...]. Un ordre invisible gouverne le monde, où les faibles ne sont pas toujours ceux qu’on croit.