AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,34

sur 69 notes
5
4 avis
4
10 avis
3
10 avis
2
1 avis
1
0 avis
On suit différents points de vue sur la catastrophe de Tchernobyl. Une ado en France et 2 jeunes filles russes qui habitent tout près de la centrale nucléaire.
C'est passionnant. Je me suis évidement identifiée à l'ado française. (J'avais 13 ans, ce 26 avril 1986.)
On suit les vies des ces trois femmes, les questionnements, les peurs. le sacrifice des nettoyeurs, le mensonge aux populations...
C'est court, mais c'est prenant.
Commenter  J’apprécie          50
Après avoir vu la fameuse série Chernobyl, j'ai eu envie de poursuivre avec un livre que j'avais chez moi depuis un moment : 86, année blanche. Et à vrai dire j'ai été assez déçue. le roman est basé sur l'alternance de 3 histoires. Je n'ai pas du tout aimé celle se passant en France, trouvant qu'elle n'avait pas sa place dans le roman. Les deux autres (se passant en Ukraine) m'ont plu mais je n'ai pas été aussi emballée que je l'aurais souhaité. le réalisme est pourtant là, mais l'intensité non. J'aurais voulu quelque chose de plus touchant.

A ceux qui veulent en apprendre plus sur Tchernobyl, passez votre chemin. Cependant cette histoire est un bon début je pense pour celles et ceux qui ne se sont jamais renseignés sur cette catastrophe.
Commenter  J’apprécie          20
Ce jour de printemps 1986, ce jour aujourd'hui malheureusement connu de tous, de quoi se doutaient les gens lorsqu'on leur a annoncé la catastrophe de Tchernobyl ? Que leur a t-on dit et qu'ont ils pensé ? Comment un mensonge aussi terrible, "tout est sous contrôle" a t-il pu avoir lieu et entraîner de telles conséquences? La catastrophe nucléaire en elle-même était déjà terrifiante. le silence et les actes qui l'ont suivie le sont sans doute tout autant.

En 1986, quelques jours après Tchernobyl, j'ai eu un an. Bien entendu, je ne m'en souviens pas. Mon père m'a dit un jour que le jour où je fêtais mon premier anniversaire, sous le soleil des alpages, lui, regardait le ciel et me regardait courir dans l'herbe en pensant à ce nuage radioactif qui poursuivait un voyage passé sous silence, un voyage censé s'arrêter aux frontières, un voyage censé n'être dangereux pour personne selon les autorités. Tchernobyl est une catastrophe nucléaire épouvantable et a signifié l'exil et la mort pour tant de personne. C'est aussi la peur et les non-dit, l'atrocité du silence et d'un terrible mensonge. C'est tout cela que dénonce ce livre...

L'auteur nous parle ici de trois femmes, en 86, trois femmes pour qui la catastrophe de Tchernobyl signifie beaucoup de choses. Lucie, 15 ans, en France,vit la catastrophe de loin et s'interroge devant les informations sur cette explosion dont on parle si peu. Elle est terrifiée par cette fin du monde passée sous silence et se souvient des jours qui ont suivi comme une période de peur due à Tchernobyl mais aussi comme la période où son père employé sur les chantiers navals et délégué syndical voit s'effondrer une partie de sa vie avec la fermeture des chantiers et cesse de croire à l'engagement qu'il a pourtant toujours poursuivi.

Ludmila et Ioulia, elles, vivent la catastrophe en direct car elles vivent tout près de la centrale et vont voir leurs vies prendre un tour radicalement différent de ce qu'elles ont toujours vécues en l'espace de quelques jours. Ludmila vit à Pripiat, la ville la plus proche de la centrale. Alors qu'elle admire le ciel en pensant à une aurore boréale le lendemain de l'explosion, elle se voit, quelques jours plus tard, évacuée avec sa fille. Son mari fera parti des liquidateurs et paiera cela de sa vie.
Ioulia, à Kiev, à 130 km de la centrale, prise dans ses problèmes de couple, se croit à l'abri... mais pour combien de temps?

Avec leurs différentes histoires et leurs différents points de vue sur la situation, ces trois femmes nous racontent le grand silence, les informations que l'on découvre au compte goutte... trop tard. Leurs destins croisés nous parlent de peur, d'incompréhension, de doutes et de sacrifices. Ils nous parlent de la population autour de la centrale mais également à des milliers de kilomètres de là et de la découverte progressive de l'impensable. Une histoire triste et malheureusement si réelle car même si les personnages sont fictifs, ils représentent l'histoire de tant de personnes. Une histoire terrifiante à propos d'un endroit devenu no man's land... alors que tout était censé être sous contrôle...

Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          00
Trois femmes, deux pays, une catastrophe : Tchernobyl, 1986.

Lucile Bordes nous fait revivre les 15 jours qui ont suivi l'accident nucléaire de Tchernobyl. Nous suivons pour cela trois personnages.
D'abord, il y a Lucie, petite française de 15 ans, qui attend seule la fin du monde, suite logique au drame. Ensuite, il y a Ludmila et son mari, aux premières loges dans la ville de Pripiat construite tout exprès pour les travailleurs de la centrale et leurs familles. Enfin, Ioulia et son mari à Kiev, qui se croient à l'abri mais pas bien longtemps. A travers ces portraits, on découvre la surprise, les mensonges et les angoisses qui sont nés de la catastrophe. Mais l'auteur montre également que la vie a continué comme si de rien n'était pour beaucoup de personnes. le père de Lucie est bien plus préoccupé par la fermeture imminente de l'usine où il travaille et par la détérioration de la solidarité salariale. Ludmila cherche à retrouver sa vie d'avant, à ramener son mari chez elle. Quant à Ioulia, ce sont ses problèmes de couple et son indépendance qui la préoccupe. Tchernobyl s'immisce progressivement dans leur vie mais sans l'arrêter pour autant. Sauf bien sûr, pour tous les hommes qui ont dû se rendre à la centrale pour tenter d'enrayer la dispersion radioactive, de gré ou de force...

C'est une histoire à trois voix bien documentée et plutôt bien faite. Assez fidèle à ce qui a dû se passer je pense.
Commenter  J’apprécie          30
Histoire de 3 femmes après Tchernobyl : deux amies russes et leur famille, au destin tragique et 1 adolescente française dont on se serait passé.
Commenter  J’apprécie          00
29 avril 1986, un incendie se déclare à la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine. Trois femmes prennent la parole dans ce roman :

Lucie, une adolescente de quinze ans, toulonnaise, qui craint l'arrivée du nuage radioactif, et pense à la fin du monde.

Ludmila, mariée à Vassyl, mère d'un petite fille, accueillait des amis le soir où à Prypiat, l'accident s'est produit. Vassyl travaille à la centrale, comme tous les habitants de cette ville sortie de terre, moderne, propre – le symbole de la réussite soviétique. Les amis, accompagné d'un Français, regardent le ciel noyé par les flammes. Inquiet, Vassyl décide d'aller à la centrale dès le lendemain. Ludmila n'est pas inquiète, elle a une confiance aveugle envers le gouvernement soviétique. Les médias n'en parlent que très peu d'ailleurs.

Enfin, Ioulia – en couple avec Petro, ils ont assisté à l'incendie chez Ludmila et Vassyl, leurs amis, et ont repris la route vers Kiev. Ioulia rêve d'indépendance, elle s'est amourachée du Français avec qui elle a entamé une liaison mais celui-ci disparait brusquement après que les autorités françaises ont demandé à tous leurs ressortissants de fuir l'Ukraine. Ioulia ne comprend pas son comportement

C'était treize heures quand j'ai allumé la télé . Un panneau « Stop » vaguement bricolé retenait le nuage radioactif au dessus de Monaco. Il ne passerait pas la frontière.

Les Soviétiques disent que tout est sous contrôle, d'ailleurs la fête du 1er Mai est organisée comme à l'habitude. Les habitants descendent dans les rues assister au défilé. L'école est finie et les camps de vacances (les Pionniers, à la gloire de la patrie) sont maintenus dans les forêts ukrainiennes proches de la centrale. Seule Lucie, la jeune adolescente française entend parler du danger que représente le nuage radioactif. Les discours alarmants la touchent particulièrement, malgré le ton rassurant des autorités français qui jurent que le nuage s'est arrêté à nos frontières.

Lucie, c'est en fait Lucile Bordes, l'auteur, qui se souvient de la peur, de l'attente et du silence. Mais elle a aussi choisi de laisser la parole à deux autres femmes, témoins impuissantes du drame, en leur rendant hommage, à elles mais aussi à Vassyl, qui va se sacrifier pour sa famille.

Le mariage de Ioulia et de Petro s'effondre comme la centrale, tandis que Vassyl est hospitalisé. Petro, sans nouvelles de son ami Vassyl, détruit après l'aveu de Ioulia, décide de partir également aider à refermer le coeur nucléaire. Ils seront presque 500 000 ces « liquidateurs » qui ont accepté de prendre des risques énormes. Ludmila, de son côté, a choisi de s'installer chez sa mère à Moscou. Elle refuse d'envoyer sa fille Marina dans un camps de vacances. Elle rejoint son époux à l'hôpital, les médecins sont unanimes : Vassyl sera mort d'ici à quinze jours, son corps brûle de l'intérieur et ses organes le lâchent les uns après les autres. Ludmila veut croire au miracle.

J'ai lu ce roman d'une traite, touchée par ces trois femmes, et particulièrement les deux femmes russes – baignées encore dans l'idéal communiste, elles refusent de mettre en doute leur gouvernement – exceptée pour Ludmila qui aura accès à la presse américaine et entendra parler pour la première d'un accident nucléaire majeur. C'est Vassyl qui va résumer à lui seul, les effets de cette catastrophe : ils ne pourront plus aller ramasser les champignons, dans leur datcha, comme chaque année à la même époque.

Pas de misérabilisme, ou de pathos ici – mais un seul évènement et trois regards et la seule qui aura vraiment peur sera l'adolescente toulonnaise. A l'époque, sa vie familiale est bouleversée par la fermeture des chantiers navals où son père, syndiqué, à fait toute sa vie. Ses meilleurs amis se fichent de ce foutu nuage. Souvenir de cet auteur – pour ma part, si je me souviens des images télévisées, et du nuage qui s'arrête par miracle à la frontière alsacienne – je n'ai pas souvenir d'avoir été effrayée. Quant au peuple soviétique, excepté pour ceux qui vivaient près de la centrale, ils ont été totalement floués par le gouvernement qui leur a caché longtemps la vérité. Il faudra que des voix s'élèvent, comme celle du Prix Nobel, Svetlana Aleksandrovna Aleksievitch dont j'ai très envie de lire son oeuvre, pour que le peuple soviétique prenne enfin conscience des ravages de cette explosion nucléaire et du nombre réel de victimes.

Mon seul bémol, vient sans doute du personnage de Lucie, si je comprends le besoin de l'auteur de se remémorer, trente ans après les faits, de son adolescence, j'avoue que ses émois amoureux ou l'histoire de son père, m'ont paru d'une certaine manière, déplacés. Je comprends l'objectif, de montrer à quel point, les Français ont, à l'époque, sous-estimé la catastrophe nucléaire, je n'ai pas accroché à ce personnage et ses angoisses sur le nuage semblent avoir été ajoutés pour justifier sa présence dans le roman. Ce n'est sans doute pas le cas mais c'est mon sentiment. Une lecture au sujet grave mais à l'écriture maitrisée.

Commenter  J’apprécie          10
Voilà encore une lecture de la selection Cezam 2017.
Donc c'est encore un livre que j'ai ouvert sans rien savoir, ni de l'auteur, ni du sujet abordé.
Pourtant en 1986, il y a eu un évenement majeur que nous connaissons tous, et qui nous touche tous à des niveaux variés. Mais je suis persuadée que personne n'est neutre sur ce sujet. Il s'agit de la castastrophe de Tchernobyl.
Ce roman est un voyage de le temps, vers le printemps 1986, au travers du récit de 3 femmes : 2 Ukrainiennes (enfin soviétiques à l'époque) et une adolescente Française.
J'ai trouvé le point de vue des ukrainiennes très interessants, c'était quelque chose de nouveau pour moi. J'ai souvent vu des documentaires ou lu des articles sur les conséquences locales de la radioactivité, mais je n'avais pas encore envisagé ce qu'il s'était passé dans la tête de ces gens qui étaient en première ligne.
Je ne m'étais jamais posé la question de l'engagement des liquidateurs : pourquoi, comment avaient ils pu donner leur vie de cette façon.
Aussi, ces chapitres m'ont beaucoup interessés.
Par contre je n'ai pas compris ce que le témoignage d'une ado du sud de la France avait à faire dans ce récit ? Est ce pour mettre en opposition les réactions de personnes ignorantes de ce qu'il se passe réellement, et qui en plus on bien d'autres préoccupations ?
Et donc ces chapitres m'ont pas un gâché la lecture, trop en décallage à mon goût.
Commenter  J’apprécie          110
Joli retour sur une période grave et trop minimalisée par les différents gouvernements de l'époque et encore d'aujourdhui. Les différents points de vues nous rappellent cette page d'Histoire que nous la fait vivre de l'intérieur. Mais il est parfois difficile de garder le fil à cause des nombreuses digressions. En tout cas, énorme respect aux liquidateurs et à leur famille. Merci à eux....
Commenter  J’apprécie          10
La Feuille Volante n° 1114
86, année blanche – Lucie Bordes – Liana Levy.

En ce printemps 1986, nombre d'entre nous ont appris où était la ville de Tchernobyl et ont réalisé ce qu'est réellement le danger nucléaire après l'explosion de la centrale. Certes il y a eu les déclarations lénifiantes et trompeuses du pouvoir en place, tant en URSS qu'en France, avec cette volonté à la fois de masquer la réalité et de ne pas affoler les populations et il y a eu la triste réalité des troupeaux abattus parce que contaminés et des cancers de la thyroïde en France, les villes vidées de leurs habitants en Ukraine et la désolation pour de nombreuses années.
L'auteur s'approprie cet événement et nous le restitue à travers les yeux de trois femmes, Lucie qui habite le sud de la France, Ludmina qui habite Prypiat, la ville ultramoderne qui jouxte la centrale et Loulia qui demeure à Kiev, à une centaine de kilomètres de Tchernobyl. Les préoccupations de ces trois femmes sont différentes, Lucie, une adolescente, se demande si, comme les autorités françaises l'ont affirmé, le nuage radioactif s'est réellement arrêté à la frontière et en quoi sa vie peut en être affectée alors que son père craint pour son emploi menacé aux chantiers navals qui vont fermer ; elle se trouve donc confrontée à un double cataclysme. Ludmina a 25 ans et veut croire elle aussi au discours officiel de ce communisme triomphant qui proclame qu'il ne faut pas s'inquiéter et que tout est sous le contrôle. Son mari Vassyl, l'amour de sa vie, qui travaille à la centrale a été réquisitionné pour dégager les décombres. Loulia est mariée à Petro et leur ménage tangue sérieusement surtout depuis qu'elle a rencontré Christian, un étudiant français qui rentre en France dès que l'explosion est connue. Son mari, qui est conscient de la situation et qui voit ses rêves de bonheur s'effondrer, s'engage volontairement comme « liquidateur ». Ces deux hommes ne reviendront pas.
C'est aussi un monde ouvrier qui disparaît dans le sud de la France, malgré l'impuissance des syndicats et même leur abandon, là même où on avait encouragé les hommes à venir travailler ici et à qui on dit maintenant que c'est fini. Ce sont des décisions des « politiques » à la fois irresponsables et corrompus, qui font bon ménage de la vie des autres malgré leurs discours enflammés qui assurent leur carrière ou leur enrichissement personnel. D'autre part, l'énergie nucléaire fait partie de notre vie, nous apporte le confort au point qu'elle nous fait oublier le danger qu'elle représente et qui plane sur nous, nous fait admettre tous les discours officiels faussement rassurants. N' a-t-on pas oser nous affirmer, avec l'aval d'un universitaire éminent, que le nuage mortel s'était, comme par miracle, arrêté à nos frontières ! le danger reste valable chez nous, dans nos centrales vieillissantes et qui seraient des cibles faciles pour des terroristes fanatiques désireux de tout anéantir.
J'ai aussi songé à Petro dont le bonheur part en quenouille et qui choisit cette mort héroïque au service de son pays parce que son épouse a préféré un autre homme plus jeune, plus séduisant… Drame familial et humain tant de fois recommencé pour une nouvelle vie pas forcément heureuse, avec, autour de soi le malheur, la solitude, la mort parfois, cette manière, très personnelle de jouer avec la vie des autres, de se croire autorisé à peser sur elle qui me paraît être une constante de cette triste espèce humaine à laquelle nous appartenons tous. Face à cette réalité, Lucie s'ouvre à la vie, à l'amour, à l'espoir, mais on se demande combien de temps cela tiendra. Il y beaucoup de pages qui se tournent dans ce roman.

Le style quelconque ne m'a pas emballé et même si je peux adhérer aux différents thèmes développés dans ce texte, j'ai eu du ma à habiter ces trois histoires.

© Hervé GAUTIER – Février 2017. [http://hervegautier.e-monsite.comll
Commenter  J’apprécie          63
Ce petit livre alterne trois récits. Deux femmes directement touchées par l'accident de Tchernobyl et une adolescente vivant dans le Sud de la France nous racontent leur vécu. Elles ont peur et se posent beaucoup de questions. Ludmila vivait à Prypiat au moment de l'explosion, Ioulia à Kiev, tout proche, et leurs maris ont fait partie des liquidateurs de la centrale. Lucie a 15 ans quand la catastrophe arrive et s'attend à une fin du monde qui finalement ne vient pas. Troublée par la menace pesant sur son père qui se résigne à la fermeture du chantier naval où il travaille, cette peur devant l'inconnu venant de l'est fait place aux craintes quant à l'avenir de sa propre famille.

Plus sensible aux témoignages de Ioulia et de Ludmila, j'ai davantage apprécié la partie ukrainienne du livre qui est un hommage à tous ces hommes qui ont péri dans la catastrophe et à tous ces liquidateurs qui sont décédés des conséquences de la radioactivité.

(...)
Lien : http://edytalectures.blogspo..
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (112) Voir plus




{* *}