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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cathy Borie sait rendre l'atmosphère étrange et mystérieuse d'une scène inaugurale, nous envoûtant comme pour nous entraîner dans un thriller.
Elle sait nous présenter avec finesse les relations entre les personnages nous plongeant dans un roman psychologique.

C'est amusant, quand on connaît (un peu) l'autrice, de retrouver derrière ses personnages l'enseignante qui nous parle du chant lexical de la dernière scène d'Antigone,
l'écrivaine qui nous parle de l'effet salutaire de l'écriture : “Et puis, écrire le rassure, jouer avec des personnages sur une feuille de papier… il se découvre une puissance bien réelle quand il manipule ses marionnettes imaginaires”, la psychologue qui sait nous faire part du fonctionnement mental de ses personnages : “se retrouver dans le flot de cette humanité imparfaite et fragile lui transfuse un peu d'énergie et l'extrait de son éternel face-à-face avec lui-même.”

J'ai aimé le souffle de l'écriture de ce court roman, mais je dois faire attention à ne pas dévoiler la part des anges de l'intrigue.
Je n'ai d'ailleurs pas cherché à recouper les indices, arrimé aux mots choisis, aux images et à la bienveillance à l'égard des personnages : “Clémentine se rétracta à la manière d'un escargot dont on effleure les cornes.”
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J'avais été conquise par la plume de Cathy Borie avec "Mille jours sauvages" des éditions de la Rémanence (que j'aime beaucoup), j'étais donc très curieuse de la lire à nouveau avec ce livre publié aux éditions d'Avallon (que j'affectionne également).

Mais bon... là... vous me direz que le plus important... c'est cette histoire. Et vous n'auriez pas tort.

Il y a deux personnages principaux : Clémentine, une petite fille puis adolescente solitaire qui peine à trouver sa place ; et Grégoire, un homme solitaire également qui écrit des scénarios, comme pour pallier ses difficultés sociales.
Deux personnages qui ne se sentent pas en adéquation avec le monde, avec eux-mêmes, qui ne savent pas vraiment quoi faire de leur peau... ou de leur chair...

On suit leur histoire, leurs interactions avec d'autres personnes. C'est tellement bien écrit, et au coeur de la psychologie que, même sans savoir où l'auteure veut nous emmener, on a envie de connaître la suite.
J'ai d'ailleurs éprouvé beaucoup de difficultés à lâcher sa lecture.

Au fil des pages, le.a lect.eur.rice ne peut que se questionner, s'interroger... jusqu'à la fin, qui nous donne des réponses, mais n'arrête pas pour autant le flot de réflexions et de questionnements qui se font encore plus importants.

Bref, c'est un court roman qui chamboule et fait réfléchir. Un coup de coeur pour moi !
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Le premier chapitre de ce roman nous montre un jeune homme, adossé à un arbre. Il ne bouge plus. le chien qui le découvre a tout de suite compris. Il ne bougera plus jamais. Aucune trace de violence, le visage est paisible, les yeux grand ouverts, tournés vers le ciel. Qui est-il? On ne le saura pas avant la fin du roman.

Les chapitres suivants nous parlent tour à tour de plusieurs personnages. Les liens entre certains sont clairs, d'autres semblent vivre des histoires séparées. Bien sur, tout cela va se réconcilier au cours de la lecture, mais il faudra attendre un peu, même si j'avais deviné une partie du dénouement.

Il y a Clémentine, petite fille, puis ado, puis jeune femme. Clémentine est solitaire, elle ne sait pas très bien qui elle est, à tel point qu'elle ne se reconnait pas quand elle se regarde dans une glace:
« Clémentine passe devant le miroir, aperçoit fugacement son image, fait un pas en arrière, s'arrête et regarde la silhouette qui lui fait face. Elle ne se reconnaît pas. Si les gestes effectués par la jeune fille face à elle ne se calquaient pas très exactement sur les siens, elle ne s'identifierait même pas à son reflet. »
Elle noue très peu de liens, sera enfant fascinée par un jeune gitan, mais n'invitera jamais de copines à la maison.
Elle vivra quelques mois avec un couple d'artistes, quelques mois pendant lesquels elle aura l'impression d'avoir trouvé une famille.

Il y a Grégoire à Barcelone, Grégoire est aussi un solitaire, il est scénariste et décrit la vie des autres à défaut de s'y mêler. Une rencontre, un soir chez des voisins, va le faire s'ouvrir un peu.

Les chapitres alternent, laissant planer les questions, L'écriture est précise et poétique à la fois, peignant finement les sentiments éprouvés par ces deux êtres en mal d'appartenance, en quête d'eux-mêmes.
Et le dénouement viendra tout expliquer, éclairant en nous bouleversant le premier chapitre et ces quelques vers qui ouvrent le roman qui commencent ainsi, donnant son titre au roman
« Dans la chair des anges »

Je remercie les éditions d'Avallon pour ce partage et vous convie à aller faire un tout sur leur site (ci-dessous). J'y ai trouvé de très belles surprises.



Lien : https://www.leseditionsdaval..
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Quel uppercut !

Clémentine et Grégoire sont deux êtres très touchants, solitaire, ils se sentent à part, n'arrivent pas a lié avec les autres.

Ils sont habités par un mal être qu'ils ne comprennent pas, qui les dévorent littéralement.

C'est un roman magnifique, puissant, détonnant. L'auteure a travaillé avec une grande finesse la psychologie des personnages, j'ai suivi le cheminement de chacun, dans une certaine attente et appréhension, comme en apnée.

Puis arrive le final où tous les fils se relient les uns aux autres, un uppercut direct en plein coeur.

Je remercie les éditions d'Avallon pour me renouveler chaque fois leur confiance, merci pour cette belle découverte, cet ovni.
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"Dans la mort, le corps avait gardé une part d'enfance. le jeune homme se tenait adossé contre l'arbre, le visage tourné vers le feuillage et le ciel  et ses yeux grands ouverts fixaient les espaces au-delà dans un calme serein, mais plein d'attente,  comme on prie. "

Cet incipit poignant donne le ton de ce roman où il est question avec beaucoup de finesse de quête de soi. Si mon intuition et les nombreux indices dispersés dans le texte m'ont fait comprendre assez vite où nous menait l'autrice,
cela n'a nullement gâché mon plaisir à retrouver la belle plume précise de Cathy Borie dont j'avais tant aimé le roman "Ana"( ma première lecture de l'année,  chronique du 6 janvier).
Ici encore la psychologie des personnages est très soignée et sonne très juste. Ce roman très court n'en est pas moins intense tant les personnages  prennent chair sous les mots pudiques de l'autrice et font naître l'empathie du lecteur avec leur malaise et leur solitude palpables...Clémentine et Grégoire,  deux écorchés vifs en quête d'identité,  autour desquels gravitent d'autres personnages qui ont chacun leur importance. Tous deux sont à l'aube d'une histoire d'amour... L'une à Paris, l'autre à Barcelone.

La construction du roman est très habile, les chapitres sont courts et il est difficile de sortir de ce roman envoûtant.
Il commence par un poème magnifique que comme moi, vous relirez après avoir tourné la dernière page et vous y trouverez alors aussi une résonance singulière et bouleversante...

"Avant de se dire que des centaines de minuscules départs avaient si discrètement annoncé celui-là : des regards muets qui coulaient sur elle certains soirs, comme des adieux; des gestes de renoncement quand leurs corps ne trouvaient plus de chemins où se croiser; des absences au milieu de la nuit, qui ressemblaient déjà à des abandons."

Une jolie pépite  reprise par les éditions d'Avallon à glisser entre deux opus plus épais, qui vous tourneboulera l'âme avec sa douceur et sa douleur obsédantes.
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Mère célibataire, Caroline travaille dur pour élever sa fille, la nourrir, l'habiller, la faire éduquer. Malgré ses journées harassantes, une existence repliée sur soi, elle fait le job, et Clémentine grandit dans ce cocon d'aisance matérielle. Puis l'adolescence arrive. Grandir n'est pas tout, grandir n'est pas si simple. L'extérieur présente bien, tout est net, mais à l'intérieur…Pas facile de savoir qui on est, ce qu'on vaut, ce qu'on veut, entre les non dits des père et mère, les diktats des pairs, souvent intransigeants, parfois cruels. L'ange, l'enfant se mue en personne, à la recherche de son identité psychologique et sexuelle, et là, livré à lui même, il est bien seul. L'ange dérive au gré des rencontres dans cette période de sensibilités et de douleurs exacerbées, à la merci des autres et des aléas de la vie. Silences douloureux, souffrance indicible de se sentir différent, étranger aux autres et à soi-même ; ça passe ou ça fracasse. Dans ce roman complexe, intimiste, l'auteure Cathy Borie, par touches délicates, pudiques, invite à réfléchir, à ouvrir les yeux de l'âme pour aider l'ange élevé à s'élever, à déployer ses ailes pour s'envoler, apprivoiser le soleil à sa juste distance car l'ange a la chair si fragile qu'il pourrait s'y brûler.
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Les critiques élogieuses sur la chair des anges de Cathy- Borie, m'ont incité à venir très vite à sa rencontre.

Hier soir, je me suis donc engouffrée dans cette lecture où je n'ai pas vu le temps passer, ni les pages défiler… Beaucoup de réalisme, de suspens, de poésie dans cet opus.
La chair des anges est un roman qui abrite une galerie de personnages qui se révèle au fur et à mesure des chapitres et croyez-moi on ne s'y perd pas. L'auteure a tout bien orchestré et c'est d'une main de maitre qu'elle nous entraîne.
Cathy-BORIE aborde plusieurs thèmes existentiels que l'on rencontre souvent au début de la vie de jeune adulte, comme un feu incandescent... L'émancipation, La quête identitaire, l'image et la confiance en soi, l'adversité, la liberté, l'identité sexuelle.

L'amour et l'amitié avec ses frontières qui sont parfois floues et nous font déborder. Les rencontres qui bouleversent nos vies, nous questionnent, nous éloignent ou nous rapprochent des autres et de soi.

L'auteure à travers le prisme de ces adolescents, nous fait aller plus loin que l'intrigue en elle-même et on ne voit pas arriver la fin, comme on n'a pas tout saisi du début. Tout est lié, et les noeuds se dénouent dans les dernières pages.

Un roman qui fait réfléchir bien au-delà de notre imagination.
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Voilà un roman que je devais lire depuis sa sortie et que j'ai failli oublier dans ma PAL ! Je serais passée à côté d'un style délicat, précis, poétique et d'une histoire profonde comme je les aime, où la psychologie des personnages est au coeur de chaque page et parfaitement étudiée.
Un corps découvert, la chair, un ange ?
Je ne veux rien dévoiler pour ceux qui ne l'auraient pas lu, mais les jeunes protagonistes sont en prise avec les affres de l'adolescence d'abord puis de l'âge adulte. Les sentiments, les rapports familiaux, les liens sociaux, l'image qu'ils ont d'eux-mêmes, etc. Tout bouscule et l'on suit le cheminement de l'héroïne et des autres personnages avec intérêt sans se douter vraiment de l'issue.

Les relations qui se jouent entre tous sont orchestrées avec habileté, et chaque chapitre apporte son lot de surprises, d'interrogations, de réflexions. Au final, les sentiments inspirés par cette histoire nous incitent à méditer sur l'être humain, ses richesses, ses différences, sa singularité.

C'est une lecture qui se prolonge au-delà de la dernière phrase.
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J'ai lu d'une traite ce magnifique roman et je suis là, un peu hébétée pour en parler ! Tout d'abord, j'ai pris des notes que j'ai vite abandonnées, prise par ma lecture. Et maintenant la peur de la page blanche !
Je te lis pour la première fois Cathy, pas la dernière c'est sûr, tant j'ai été captivée, émerveillée par ton écriture, par la justesse des mots, par la construction de ton roman où les chapitres se mêlent et s'entremêlent.
Qui sont cette solitaire et incompréhensible Clémentine et ce timide Grégoire différents des êtres normaux ? On se demande où tu nous mènes, ce que vient faire ce jeune homme mort, paisiblement que nous découvrons dès le premier chapitre ????
Si je dois qualifier ce roman c'est essentiellement psychologique, tous les acteurs ou presque ont un problème, une différence, un traumatisme, tous recherchent le bonheur. Comment le trouver, qu'est-ce qui les en empêche ? Que de questions se posent tout au long de cette courte mais intense lecture.
Cathy tu es une magicienne des mots et si je devais te comparer, ça serait à Delphine de Vigan !
Tout est tellement bien écrit !
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Une construction exemplaire et une écriture toute en finesse au service d'un sujet fort. Ce roman plein de sensibilité laissera des traces dans votre esprit bien après sa lecture. À lire !
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