AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 188 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le titre ne ment pas : le roman s'ouvre sur cet épisode à la fois dramatique et salvateur de la deuxième guerre mondiale : le débarquement en Normandie. Dans un environnement terriblement hostile, la nuit, les embarcations instables, la mer houleuse, et rapidement les cadavres qui s'échoueront sur les plages, on assiste comme si on y était au drame humain qui se joue là, et qui est bien plus terrifiant que ce que le cinéma a bien voulu mettre en images.

Sans transition, le temps a passé, et c'est de nos jours que nous faisons connaissance avec Magali, une jeune femme éprouvée par la disparition inexpliquée du père de ses enfants, parti pour son jogging et jamais revenu. Jonglant avec les tracas d'une organisation quotidienne à gérer seule, elle ne parvient pas à éviter une mission que son employeur lui confie : accompagner un vétéran américain sur les lieux du débarquement. Une rencontre qui changera sa vie…


La crainte de devoir lire un roman de guerre s'estompe vite, et le changement soudain de temporalité et d'ambiance, met au contraire en valeur la prouesse d'écriture de la première partie.

L'auteur attire aussi l'attention sur cette profession de guide touristique, avec les travers des touristes qui se pensent malins dans leur réflexion, ou qui savent plus que le guide lui-même. Même leur tenue vestimentaire n'échappe pas au regard peu amène de l'auteur.

Histoire originale, très bien écrite, qui rétablit des vérités et ne manque pas d'ironiser sur les maladresses de nos contemporains.


193 pages Grasset Aout 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          830
Andrew Calkins a fait partie de ces hommes qui ont débarqué sur cette plage d'Omaha, à Colleville-sur-mer, ce 6 juin 44. S'il s'en est sorti, beaucoup ont péri là-bas. Et c'est en souvenir de ses camarades morts que, des dizaines d'années plus tard, ce vétéran refait le voyage depuis le Connecticut...

Magali est guide sur les plages du Débarquement. Mariée et mère de deux enfants, Émilien et Albane, elle est passionnée par son métier. Autant dire qu'accueillir un soldat du 6 juin est en soi un honneur et, il y a 9 mois, elle aurait payé pour l'accompagner. Mais aujourd'hui, elle peine et ce, depuis que son mari, Darius, a disparu, littéralement, alors qu'il était parti faire un jogging. Est-il mort ? A-t-il eu un accident ? A-t-il abandonné sa famille pour retourner en Inde, son pays d'origine ? Autant de questions auxquelles Magali ne trouve de réponses. Cette disparition incompréhensible rend d'autant plus difficile, parfois pénible, aussi bien sa vie personnelle que professionnelle. Ce jour-là, comme personne n'a pu la remplacer pour accueillir Andrew, c'est avec un certain retard qu'elle le retrouve seul, sur le quai de la gare...


Un vétéran qui a débarqué sur Omaha Beach et qui, au seuil de sa vie, décide de revenir sur les lieux tragiques qui l'auront profondément marqué. Une femme abandonnée par son mari dont le quotidien devient de plus en plus pesant. Une rencontre entre deux âmes cabossées, empreints d'une certaine culpabilité qui, au détour d'une journée et d'une nuit, vont s'entraider, en se raccrochant à cet infime espoir en la vie. Ce court roman donne à ressentir la douleur, le désarroi, la fragilité de Magali et Andrew, avec une extrême pudeur. Cette rencontre, improbable et pourtant intime, va, pour un instant, panser les coeurs et, pour un instant, combler cette absence qui les ronge. Hugo Boris, entremêlant la petite et la grande Histoire, livre un texte à la fois émouvant, empreint d'une tendresse inattendue et auréolé d'un infime espoir...
Commenter  J’apprécie          590
6 juin 1944, Andrew, sergent dans l'armée américaine, débarque avec ses milliers de compagnons d'armes sur une plage de Normandie. En quelques courts chapitres, ces quelques heures, de l'attente à bord du navire au moment où les soldats évacuent les barges de transport alors qu'ils n'ont pas encore pied, sont décrites d'une façon réaliste et saisissante, qui m'a évoqué l'insoutenable scène d'ouverture du film « Il faut sauver le soldat Ryan ».

Un bond en avant dans le temps, et nous voici de nos jours, avec Magali, trentenaire mère de deux jeunes enfants et guide touristique sur les plages du débarquement. La perspective de la journée qui commence devrait la réjouir, puisqu'elle est chargée d'accueillir et de guider Andrew, vétéran du 6 juin 1944. Un privilège pour tout guide qui se respecte.
Mais Magali n'a pas vraiment la tête à son travail, elle qui se sent débarquée de sa propre vie depuis neuf mois et la disparition de son mari, évaporé sans laisser la moindre trace. Depuis lors, Magali est totalement dépassée, entre ses enfants, les tâches du quotidien, les calmants et les somnifères qui l'abrutissent. A quoi s'ajoute, précisément aujourd'hui, un rendez-vous avec la psy de l'école de son fils.
Avec un tel chaos lui tenant lieu d'état d'esprit, la rencontre entre Magali et Andrew est un peu abrupte. La jeune femme est néanmoins assez lucide pour s'étonner qu'Andrew, fragile vieillard, soit venu seul depuis le Connecticut, alors qu'en général les vétérans sont accompagnés par leurs familles et font l'objet d'un accueil en grande pompe. Rien de cela ici, Andrew est solitaire, déterminé, et un peu étrange. En quelques heures, ces deux-là vont se toucher au coeur et réaliser que leurs blessures respectives résonnent douloureusement dans celles de l'autre, comme un écho qui marquera la fin ou le début de quelque chose dans leurs vies.

« Débarquer » est donc le récit d'une rencontre entre deux âmes en désarroi, égarées l'une dans un passé non révolu, l'autre dans un présent au jour le jour et sans perspective.
Un roman à l'écriture sobre, fluide et addictive, qui suscite instantanément l'empathie à l'égard des personnages, et une histoire mélancolique, pudique, très touchante.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Débarquer #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          510
Je me souviens de ce film de Steven Spielberg, Il faut sauver le soldat Ryan.
Je me souviens de cette terrible scène d'ouverture.
Ces soldats inquiets à l'approche du débarquement et puis tout se précipite.
Sifflent les balles, tombent les corps.
L'eau glaciale de laquelle il faut s'extirper.
Débarquer, ça commence comme ça.
Le 6 juin 44, sur une plage de Normandie.
Des gars venus de Géorgie, chantait Sardou, où d'ailleurs, bien sûr.
Bien des années plus tard, il reste les vestiges, les cimetières, les musées et les commémorations.
Ils sont de moins en moins nombreux, les vétérans qui viennent revoir ces lieux où nombre de leurs camarades laissèrent leur vie.
Magali, est guide.
Elle refait l'histoire pour les touristes.
Sa vie est compliquée, c'est une jeune femme perturbée, qui se retrouve seule avec ses deux enfants à élever.
Quand on lui propose de prendre en charge un de ces vétérans pour l'accompagner dans son travail de mémoire et alors que c'est un honneur d'habitude, elle ne se sent pas de le faire.
Boris nous livre le portrait d'une femme perdue, qui ne comprend pas ce qui lui arrive.
Il met, sur son chemin, un vieil homme fragile lui aussi et ces deux êtres cabossés vont tenter de s'apprivoiser.
Avec leur maladresse, les regrets qui les rongent, les souvenirs d'amours disparus.
Une journée particulière, presque folle, où le temps qui court les rattrape.
L'auteur sait parfaitement, même s'il ne donne pas toutes les réponses attendues, transcrire l'émotion et la pudeur de ses personnages.
Un bon roman de cette rentrée littéraire 2022.
Commenter  J’apprécie          370

« Parce qu'il n'y arrivera pas, il le sait maintenant, il restera sur cette plage pour toujours, quoi qu'il arrive, le jeune sergent courageux qui donnait des ordres serrés ce matin quand la cale prenait l'eau, le jeune homme qui dégainait son arme de poing pour faire plier son barreur, le type certain de la marche à suivre pour empêcher ses hommes de se noyer n'existe plus, n'existera plus jamais, ses traits sont tombés, il n'y a plus que l'enfant qui subsiste encore au fond de son être,  »

Andrew est un vétéran du débarquement. En visite à Colleville sur les traces de son passé, il est accueilli par Magali, une jeune guide débordée dont le mari s'est mystérieusement évaporé il y a 9 mois…

Les 50 premières pages du livre, intenses, sont trompeuses. Elles donnent le sentiment qu'Andrew va être au centre du récit alors que c'est Magali qui s'avère être l'héroïne de l'histoire. Andrew n'est qu'un déclencheur.
Pas de déception pour ma part mais je comprends que l'on puisse être désarçonné par cette rupture dans le récit. de mon côté, J'ai beaucoup aimé la rencontre de ces 2 âmes blessées , et j'ai particulièrement apprécié l'écriture puissante, cinématographique, très réaliste d'Hugo Boris.
Une vraie belle découverte
Commenter  J’apprécie          350
Débarquement.

Magali a beaucoup de chance. Elle va guider un vétéran américain sur les plages du Débarquement. Toutefois, celle-ci a sombré dans le désespoir depuis la disparition de son mari.

Deux solitudes. Deux souffrances. Il s'appelle Andrew. Elle s'appelle Magali. Lui est vétéran du 6 juin 1944. Elle guide sur les plages du débarquement. Ils vont se rencontrer à l'occasion d'une visite guidée des plages. Andrew n'est jamais totalement revenu du Débarquement, Magali souffre de la disparition de son mari voilà neuf mois.

C'est une belle histoire. Je l'ai trouvée touchante. La détresse des deux personnages imprègne ce roman. A cela s'ajoute le style agréable de l'auteur qui rend la lecture très fluide.

Je suis une passionnée d'Histoire, notamment de la Seconde Guerre mondiale. J'ai bien aimé voir comment cet événement majeur qu'est le 6 juin 1944 a un impact sur la vie des habitants autour des plages du Débarquement. Outre les touristes, des vétérans américains viennent visiter les plages. Guider l'un d'entre eux est un immense privilège pour les guides. Magali a cette chance.

Toutefois celle-ci est tellement mal qu'elle devra se battre avec ses démons intérieurs pour guider tant bien que mal Andrew. Ce séjour apportera t-il réconfort et soulagement à nos deux protagonistes ?

Au final, une très sympathique découverte que ce soit le sujet ou les thématiques abordées.

Je remercie les éditions Grasset et Netgalley pour ce service presse en avant-première.
Commenter  J’apprécie          282
6 juin 1944 : Andrew Calkins, sergent est troublé, attiré par Garnett, barreur de la barge de débarquement dans laquelle ils vont prendre place, dans quelques heures, pour débarquer à Omaha Beach, sous le feu des Allemands.
De nos jours, Magali, dont le mari, Darius, a disparu 9 mois auparavant en faisant son jogging, se sent couler face au vide et à l'absence de réponse, face à ses deux enfants dont la plus jeune a un an et l'aîné est à la maternelle, face à son travail de guide du Débarquement.
C'est alors qu' Andrew, qui a plus de 90 ans, arrive seul du Connecticut et revient pour la première fois depuis le 6 juin 1944. En 24 heures, ces deux êtres vont mutuellement s'aider, se consoler, s'alléger.
Le début du roman, qui décrit l'horreur du débarquement, vu de l'intérieur d'une barge, est saisissant de réalisme; il ne cache rien de la violence, de la peur, des morts, de la boucherie de ces quelques heures terribles pour des milliers de très jeunes hommes pris sous le feu allemand. Un moment, qui clôt le chapitre sur le Débarquement, est particulièrement poignant : Andrew, terrorisé, redevient un enfant qui appelle sa mère.
La rencontre de Magali et d'Andrew est celle de deux êtres ayant perdu un être cher au même endroit, sur une plage normande, celle de deux histoires d'amour inachevées. La communauté de destin à tant d'années d'intervalle crée un lien entre eux, qui leur fait du bien, les réchauffe.
Ce roman, c'est aussi un hommage au métier difficile de guides qui doivent, parfois, faire face à des réflexions stupides, aux addicts aux selfies, dont les commentaires ne sont parfois pas même écoutés.
#Débarquer #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          210
Magali est guide sur les plages de Normandie, pour les touristes qui viennent découvrir les lieux du débarquement. La jeune femme élève seule ses deux enfants, depuis que son mari a disparu sans aucune explication. Un jour, elle doit guider Andrew, un vétéran américain.

En voilà un roman empli de douceur que j'ai découvert ici. J'ai beaucoup aimé découvrir ces deux caractères forts mais à la fois sensibles. L'auteur a su brosser des personnages très profonds et qui ensemble vont pouvoir aller de l'avant, chacun à sa manière.

Magali et Andrew m'ont touchée. Il est vrai que l'auteur prendra un peu de temps à réunir ces deux personnages, mais c'est ce qui permet d'appréhender les deux caractères. Je ne me suis jamais ennuyée.

La plume est poétique et le style de l'auteur est très fluide. Les émotions sont parfaitement retranscrites. Les chapitres courts rythment l'histoire.

Un roman dans lequel deux personnages vont s'aider mutuellement à aller mieux. J'ai été très émue par cette histoire sensible.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
Commenter  J’apprécie          180
En juin 1944, Andew, alors GI, débarque sur une plage normande pour "nous" aider à bouter les Allemands hors de France.
Une demi-douzaine de décennies plus tard, Magali, guide touristique sur des sites normands liés à la seconde guerre mondiale et au débarquement, est engluée dans une vie familiale complexe. C'est alors qu'Andrew revient sur les lieux où il a combattu.
On ne sait pas qui, du vieillard ou de la mère isolée, est le plus mal en point. Et une éventuelle rencontre entre eux pourrait virer au fiasco...

J'ai eu de la difficulté à accrocher à l'écriture, notamment à cause de l'insertion ponctuelle de phrases très longues (énumératives le plus souvent) au milieu de phrases de longueur plus habituelle. Ces phrases cassent le rythme et sont pénibles à lire (sauf à les survoler comme je l'ai parfois fait). C'est dommage car l'auteur a su créer une atmosphère particulière, avec une tension croissante liée au quotidien des protagonistes.

Merci Z pour ce Kdo d'anniv.
Commenter  J’apprécie          130
La première scène du livre est une démonstration de la puissance que peuvent avoir les mots. En une trentaine de pages, Hugo Boris nous plonge sous le casque d'un G.I au coeur du débarquement. Cette description violente et particulièrement réaliste est un modèle du genre. Elle m'a scotché à mon siège !

Après ce moment dantesque, le récit se déplace de nos jours. Une jeune guide touristique, qui vit un drame, rencontre le soldat devenu vieux. Ces deux individus connaissent deux vies complètement distinctes mais les vestiges de la guerre les réunissent. En confrontant leurs destins, ils vont entrer dans leurs intimités respectives et se reconnaître dans leur tristesse et dans leur impuissance. Leur rencontre apparaît alors comme une évidence et même une nécessité.

L'auteur confirme sa dextérité pour percer à jour l'être humain dans des situations particulières. L'action de son livre se déroule dans un laps de temps très court et pourtant elle arrive à nous embarquer avec elle. Cette efficacité dépend surement du fait, qu'en peu de phrases, il dresse un portrait précis des personnages. le lecteur est en empathie avec eux et il est connecté à leurs sensations de l'instant. Ainsi, on a l'impression de vivre toutes les préoccupations des protagonistes et de comprendre leurs galères. Depuis « Police », je suis fan de l'écrivain Hugo Boris. C'est toujours un bonheur de replonger quelques petites heures dans son style à la fois minimaliste et percutant. A travers ces petites histoires, il démontre tout l'intérêt qu'il porte aux autres. Sa sensibilité et son humanité peuvent s'exprimer. Son écriture est toujours aussi magnifique et elle peut provoquer un tourbillon d'émotions. Je vous recommande donc ce bref roman, pour son introduction explosive et pour son message mélancolique et émouvant!
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (362) Voir plus




{* *}