Je me souviens de ce film de
Steven Spielberg, Il faut sauver le soldat Ryan.
Je me souviens de cette terrible scène d'ouverture.
Ces soldats inquiets à l'approche du débarquement et puis tout se précipite.
Sifflent les balles, tombent les corps.
L'eau glaciale de laquelle il faut s'extirper.
Débarquer, ça commence comme ça.
Le 6 juin 44, sur une plage de Normandie.
Des gars venus de Géorgie, chantait Sardou, où d'ailleurs, bien sûr.
Bien des années plus tard, il reste les vestiges, les cimetières, les musées et les commémorations.
Ils sont de moins en moins nombreux, les vétérans qui viennent revoir ces lieux où nombre de leurs camarades laissèrent leur vie.
Magali, est guide.
Elle refait l'histoire pour les touristes.
Sa vie est compliquée, c'est une jeune femme perturbée, qui se retrouve seule avec ses deux enfants à élever.
Quand on lui propose de prendre en charge un de ces vétérans pour l'accompagner dans son travail de mémoire et alors que c'est un honneur d'habitude, elle ne se sent pas de le faire.
Boris nous livre le portrait d'une femme perdue, qui ne comprend pas ce qui lui arrive.
Il met, sur son chemin, un vieil homme fragile lui aussi et ces deux êtres cabossés vont tenter de s'apprivoiser.
Avec leur maladresse, les regrets qui les rongent, les souvenirs d'amours disparus.
Une journée particulière, presque folle, où le temps qui court les rattrape.
L'auteur sait parfaitement, même s'il ne donne pas toutes les réponses attendues, transcrire l'émotion et la pudeur de ses personnages.
Un bon roman de cette rentrée littéraire 2022.