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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Prenante et douloureuse histoire , malheureusement très proche de la réalité, contée par une auteure allemande que je découvre avec grand intérêt...

Trois narrations, durant l'année 2010, vont converger peu à peu , éclairant chacune à sa manière L Histoire, à travers des destins individuels. Celle de l'Ukraine, avant et après Tchernobyl.

Nous faisons connaissance avec Valentina, vieille femme habitant la zone d'exclusion irradiée, dans une maison à l'abandon, avec sa chatte Kisa. Elle attend, l'espoir au coeur malgré tous les drames de sa vie, que sa fille Katerina, partie travailler quelques mois en Allemagne sous contrat, revienne. Elle n'a jamais eu de nouvelles. Pour tromper l'angoisse et la solitude, elle lui écrit sur un cahier, lui confiant toutes les étapes de son existence si tourmentée.

Nous aurons également le point de vue d'un homme de soixante-dix ans ,veuf solitaire, Matthias Lessmann, élevant des moutons dans sa petite ferme allemande proche de la frontière hollandaise. Son morne mais tranquille quotidien est bouleversé lorsqu'une jeune fille terrorisée, pieds nus dans le froid, trouve refuge chez lui. Et qu'une voiture à sa poursuite rôde...

Enfin, nous rencontrons Leonid, membre d'une milice ukrainienne dont il ne supporte plus les compromissions. Creusant la piste de deux jeunes filles disparues de façon suspecte, il sera empêché par ses chefs de poursuivre ses recherches mais décidera d'agir seul et se rendra à Dussseldorf , là où on perd leurs traces...

Trafic d'humains, conséquences désespérantes de Tchernobyl, société ukrainienne gangrenée , même après l'indépendance acquise, autant de thèmes forts abordés ici avec justesse et lucidité. Tout est bouleversant, révoltant. La citation de Goethe au début du roman le reflète tellement bien :" L'espoir est la seconde âme des malheureux".









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Les chapitres de ce roman se déroulent tour à tour et parallèlement (du moins à partir d'une certaine date) dans trois lieux différents avec trois protagonistes principaux et d'autres, parmi lesquels je me suis un peu perdue.
Dans la zone interdite de Tchernobyl, Valentina note sa vie mouvementée et malheureuse sur les pages d'un carnet.
Un fermier allemand verra la sienne bouleversée par l'arrivée d'une jeune fille en fuite.
Un policier ukrainien part en Allemagne, en dépit de l'opposition de sa supérieure, pour enquêter sur un réseau de prostitution d'Europe de l'Est.
J'ai malgré tout réussi à suivre ces récits imbriqués les uns dans les autres car ce roman est bien fait et hélas ! réaliste.
Le journal de Valentina, en particulier, est glaçant de vérité.
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Mechtild Borrmann créée un double récit entrecroisant en Ukraine la période de la catastrophe de Tchernobyl, et les années qui en ont suivi, avec le trafic de prostitution de jeunes filles d'Europe de l'Est de nos jours en Allemagne.
A travers le récit de Valentina, qui a vécu ses meilleures années, avec son mari et son fils, quand elle était infirmière dans la cité privilégiée de Prypiat, à côté de la centrale nucléaire, Borrmann reconstitue la situation de ces habitants, qui ont subi la radioactivité, sans être informés des évènements, qui ont été jour après jour déplacés toujours un peu plus loin, jusqu'à ce qu'une zone interdite ne soit décidée, les condamnant à ne plus jamais revoir les lieux de leur enfance, leurs fermes, ou simplement les endroits où ils ont vécu heureux.
Victimes, déplacés, proscrits, car porteurs de la radioactivité, les habitants de la zone ont été parqués dans des villes-dortoirs par le gouvernement soviétique, qui interdisait au corps médical d'associer la radioactivité aux atteintes que leur corps subissait. L'effondrement de l'URSS a été encore plus catastrophique avec la disparition des aides d'État, contraignant ainsi Valentina à repartir survivre dans la zone interdite.
La fille de Valentina, élevée prés de Kiev, a tenté, elle, de trouver une vie meilleure à l'Ouest. Mais elle a disparu. Une disparition de jeune fille comme il y en a eu d'autres dans une Ukraine, dont les milieux politiques, universitaires et militaires sont corrompus. Leonid est un officier de la milice qui a sincèrement cru qu'avec la démocratie, l'Ukraine changerait et qu'une société saine serait possible. Ses désillusions atteignent leur paroxysme lorsqu'il constate que l'enquête sur le réseau qui attire les jeunes filles ukrainiennes à tenter leur chance à l'Ouest est couvert par les plus hautes autorités. Il est chassé de son travail, mais continue l'enquête, cette fois en Allemagne.

Mechtild Borrmann aborde de front le trafic d'êtres humains, la barbarie des organisations criminelles qui se fournissent en jeunes filles rêvant d'un avenir meilleur et qui se retrouvent battues et droguées par leurs souteneurs, puis violées par les clients de passage. Cette partie du livre est crue et désespérante.
La partie sur Tchernobyl ne décrit pas la catastrophe en elle-même. Juste les lueurs bleutées au dessus des réacteurs, visibles à des kilomètres, et l'affolement des compteurs Geiger. Elle concentre son histoire sur les liquidateurs, ouvriers envoyés en enfer limiter les dégâts en enfouissant tout ce qui était contaminé, et sur le sort des habitants des la zone. Les déplacés n'ont jamais revu leur ville d'origine. Ils ont subi le black-out médiatique. La négation de leurs maux. Tout pour cacher l'incurie des autorités et le raté de l'industrie nucléaire soviétique.

L'ouvrage est fort, mais son côté désespérant le rend par moment de lecture difficile. Les chapitres sur la protection dont disposent les criminels des réseaux de prostitution sont des plus pénibles. le regard posé sur les victimes de Tchernobyl est lui plus humain. Comment des vies entières ont été détruites par l'atome. Cette partie pose bien des questions...
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Valentina vit dans la zone d'exclusion, cette zone interdite depuis la catastrophe de Tchernobyl. Sa fille semble avoir disparue comme beaucoup d'autres étudiantes parties étudier en Allemagne. En attendant son retour, elle décide d'écrire son histoire avant et après la catastrophe dans un cahier.
Mathias quant à lui recueille dans sa ferme, une jeune femme Ukrainienne apeurée car elle est poursuivie par deux hommes. Cette rencontre va l'amener à faire des choses qu'il n'aurait jamais imaginé faire un jour.
A ces deux histoires vient se mêler une enquête policière menée par Leonid concernant les disparitions des étudiantes.

J'ai découvert cette auteure allemande avec ce livre et je dois dire que c'est une belle découverte.
Un roman qui aborde des thèmes difficiles : catastrophe de Tchernobyl, trafic d'êtres humains, situation politique, corruption… le fait que cette histoire soit inspirée de faits réels rend le roman encore plus touchant/poignant.
Il est classé dans la catégorie policier mais ne vous attendez pas à un roman policier pur et dur. L'enquête est diluée avec les 2 autres histoires (de Tania et Valentina)
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Décidément Mechtild Borrmann aime écrire des romans qui mêlent passé et présent. Cette histoire ne déroge pas à ce schéma puisque l'action se déroule en 1986 et 2010 en Ukraine. L'intrigue est d'abord policière, un milicien intègre, Léonid Kyjan (et apparemment ce n'est pas monnaie courante dans ce pays) enquête sur la disparition inquiétante de jeunes ukrainiennes étudiantes, à qui on a promis un emploi et une année d'échange universitaire en Allemagne. Au même moment en Allemagne, près de sa ferme Matthias Lessmann découvre une jeune femme frigorifiée qui semble fuir quelqu'un. Et dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, une mère Valentina Chtchoukina, attend le retour de sa fille partie un an plus tôt en Allemagne et pour tuer l'attente elle lui parle de sa vie et surtout de cette tragédie qui a broyé la vie de milliers de gens en avril 1986.
Au fur et à mesure les trois histoires se rejoignent, on s'aperçoit que les principaux protagonistes sont liés dans cette affaire de trafic de femmes. La partie policière est bien menée et surtout montre que l'Ukraine indépendante n'a pas renoncé à son système véreux reposant sur la corruption de ces agents censés défendre la veuve et l'orphelin… Si vous n'avez pas d'argent ou de relations, inutile de porter plainte, on ne vous aidera pas, c'est ce que constate Valentina quand elle vient déclarer la disparition de sa fille.
Mais plus que l'intrigue policière, si j'ai lu ce roman c'est à cause de Valentina justement qui livre un récit sur les événements et les répercussions dramatiques de la catastrophe de Tchernobyl. On a là le regard d'une femme simple, d'une citoyenne modèle au moment des faits (elle était infirmière à Pripiat) et qui subit de plein fouet les événements sans en comprendre la gravité car les informations sont étouffées par un parti dépassé par la tragédie. Un roman à lire en complément de cette excellente série qui passe à l'heure actuelle sur le même sujet.
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Un bon petit polar. Une plongée dans le destin géopolitiquement tourmenté de l'Ukraine. L'ère soviétique, l'occupation allemande, Tchernobyl, la chute de l'U.R.S.S. : un contexte accrocheur. Un terreau irradié parfait pour décrire l'enracinement du crime, de la prostitution et de la corruption d'une contrée délaissée... et parfois convoitée. J'ai apprécié.
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Dans une ferme allemande, un homme recueille une jeune femme originaire d'un pays de l'Est, traquée par des poursuivants déterminés. Mathias va-t-il lui donner un refuge, avec les risques que cela comporte ?
Dans la zone interdite de Tchernobyl, Valentina, une femme seule, essaye de garder espoir dans le retour de sa fille, disparue après avoir postulé pour un échange universitaire avec l'Allemagne. Valentina note dans un cahier les différents moments de sa vie à Tchernobyl, ce qu'elle sait de sa famille, de la catastrophe et de tout ce qu'elle a deviné petit à petit à ce sujet. C'est son cahier pour garder espoir, pour ne pas baisser les bras, pour dire à sa fille tout ce qu'elle ne lui a pas dit…
Les thèmes entremêlés dans ce roman, d'une manière adroite, tiennent en haleine sans que cela semble jamais artificiel : la catastrophe de Tchernobyl, le trafic d'êtres humains, la corruption, les mensonges étatiques… Plusieurs points de vue alternent selon les chapitres, la mémoire de Valentina ramène aussi des souvenirs plus anciens, des bribes importantes de la vie de ses parents et grands-parents. J'ai aimé cet aspect qui donne une profondeur historique au roman policier.
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Depuis le drame de Tchernobyl, Valentina avait dû fuir la région contaminée avec sa famille. Confrontée à la perte des siens, elle a décidé il y a peu de revenir vivre dans la zone d'exclusion. Face au bonheur perdu, aux mystères entourant la disparition de sa fille, sa seule arme reste l'écriture. Elle s'accroche à son vieux crayon pour graver sur le papier les souvenirs de son existence. Sa fille Katerina avait bénéficié d'une bourse pour étudier dans une université allemande. Comme d'autres étudiantes, elle a disparu en 2009. Au moment où Valentina couche ses souvenirs sur le papier, un fermier allemand recueille une jeune ukrainienne qui semble fuir des oppresseurs. En lui ouvrant bien involontairement la porte de son foyer, il ne se doute pas du tournant que va prendre son existence.

« L'envers de l'espoir » est un policier très émouvant écrit par Mechtild Borrmann. Comme l'indique la quatrième de couverture, « ses cinq livres publiés en Allemagne ont été salués par la critique. Rompre le silence, son premier roman traduit en français paru aux Editions du Masque en 2013, a obtenu le prix du meilleur roman policier en Allemagne. le Violoniste, paru en 2014, est lauréat du Prix des Lectrices de Elle ». le titre magnifique résume l'essence de la nostalgie contenue dans l'histoire. Celle-ci entremêle plusieurs voix et plusieurs temps pour tisser la trame des bonheurs enfuis et de la quête incessante d'un ailleurs. Sans tomber dans l'écueil du pathos, l'auteur donne voix et corps aux drames singuliers et collectifs vécus par une famille ukrainienne, depuis la seconde guerre mondiale jusqu'au drame de Tchernobyl et l'esclavagisme sexuel contemporain dans les pays de l'est.
En filigrane, l'auteur questionne les destinées singulières : peut-on échapper à son histoire ? Construire son chemin dans l'envers de l'espoir, quand on réalise que le bonheur est derrière soi ? L'écriture peut-elle délivrer de ses ombres ?
Le point de départ de ce roman très noir – un fermier qui recueille une jeune femme traquée – n'est pas sans rappeler étrangement celui de « Purge » de Sofi Oksanen (Prix Femina étranger 2010). Pour autant cette intrigue va prendre ensuite d'autres voies et éclairer d'autres pans de l'histoire ukrainienne.
Malgré une intrigue lente, rythmée par les souvenirs et doutes qui animent les divers protagonistes, « L'envers de l'espoir » est un roman puissant qui explore avec brio et sans pathos la quête de soi dans le chemin de son histoire.
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Ce petit polar historique ne paie pas de mine et m'a pourtant bien plu.
La trame est construite autour de trois fils conducteurs, chacun porté par un personnage fort. Un fermier recueillant une jeune fille blessée ; une femme mûre qui revient sur sa vie à Tchernobyl ; un inspecteur intègre dans une police qui ne l'est pas.
Tous les personnages m'ont interessé. Tous les décors sont bien plantés. Toutes ces histoires, racontées en alternance, se suivent aisément - et plus encore lorsque l'on pressent qu'elles vont se recouper.
Plus qu'un roman policier, c'est un polar historique. Ses vrais ressorts sont dans l'Histoire : c'est l'Ukraine contemporaine qui, en ses points les plus saillants, défile sous nos yeux. le soviétisme, l'explosion de la centrale, la traite des filles de l'Est dans un pays à la corruption généralisée.
Mais ce n'est pas un livre majeur : il manque une atmosphère, une sensibilité particulière, une vraie plume. Il n'a pas à rougir devant les grands du genre mais conviendrait bien à mon sens, et parce qu'il est somme toute très sobre, à des ados curieux du monde ; je sais que plus jeune je l'aurai adoré.
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J'ai découvert Mechtild Bormann avec ce livre et ai vite compris pourquoi cette romancière a été couronnée pour ses précédents ouvrages par le Prix du meilleur roman policier allemand et le Grand Prix des Lectrices Elle 2015 dans la catégorie polars : elle sait indéniablement attraper son lecteur et le tenir en haleine avec une histoire formidablement bien ancrée dans le réel.
Cette fois, il s'agit de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl et de ses conséquences, de la difficile situation géopolitique de l'Ukraine et des espoirs suscités par le changement de régime ainsi que des mafias et des filières de prostitution. le fait que la plupart des situations évoquées ici soient totalement crédibles, voire authentiques, ne rend le récit que plus intéressant et plus effrayant.
Tout commence en Allemagne, avec l'errance d'une jeune fille court vêtue, alors que l'hiver s'est abattu sur le pays. Paniquée, elle cherche refuge dans l'exploitation agricole de Matthias Lessmann. le vieil homme se rend vite compte que secourir cette inconnue ne lui apportera que des ennuis, mais son instinct est plus fort que sa raison. S'il se rend très vite compte que des tueurs sont au trousse de la jeune fille et qu'il va falloir se défendre, il ne peut éviter la tentative de suicide de la désespérée. Il se débarrasser de l'un des malfrats – ce qui le liera au destin de sa protégée – réussira à la sauver et à la cacher. À partir de là, Matthias va pouvoir essayer de reconstituer le parcours de Nadia (qui s'appelle en fait Olena). Avec une amie, elle était censée venir en Allemagne pour suivre un semestre à l'université. Mais au lieu de cela, elle s'est retrouvée sous le joug de souteneurs qui les retenaient dans une maison close avant leur transfert aux Pays-Bas.
Pendant ce temps, sa mère essaie d'avoir des nouvelles. Elle continue d'habiter la zone de contamination délimitée à la suite de l'accident nucléaire de Tchernobyl en 1986, lutte contre les taux élevés de radiation, le froid de l'hiver, le manque de moyens et les mensonges de l'administration.
Aussi, en attendant un signe venu d'Allemagne, décide-t-elle de coucher sur le papier la «vraie histoire», de témoigner de ce qui s'est vraiment passé et comment la population a littéralement été sacrifiée. le lecteur va alors suivre en parallèle les deux récits qui finiront par se rejoindre pour l'épilogue.
D'un côté, Matthias Lessmann va essayer de retrouver Katerina, la compagne de Nadia en visitant les bordels de Nimègue. de l'autre côté Leonid, membre de la milice ukrainienne, mène sa propre enquête et découvre bien vite qu'il serait plus sage de ne pas poser trop de questions. Entre corruption et manque d'organisation, il va vite se retrouver seul et se rendre compte qu'une taupe oeuvre au sein de la police. Mais sa soif de comprendre et la promesse qu'il a faite de retrouver les jeunes filles vont le pousser à continuer, quitte à agir sans l'aval de sa hiérarchie, jusqu'à se rendre en Allemagne avec une poignée d'euros.
Des personnages bien campés, autant du côté du bien que du mal, un scénario très travaillé, une construction audacieuse mais dans laquelle on ne se perd à aucun moment font de ce livre l'un des meilleurs polars de l'année. Une fois refermé, je suis persuadé que, comme moi, vous aurez envie de vous précipiter sur les deux autres livres de Mechtild Bormann déjà disponibles Rompre le silence et le Violonniste.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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