AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 101 notes
5
6 avis
4
5 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Mon village à l'heure allemande", c'est en 1944, à la veille du débarquement en Normandie, l'histoire d'un petit village - Junainville - comme tant d'autres... Sauf qu'il ne ressemble à aucun autre (quoique ...). N'ayant pas connu la guerre, il s'est accommodé de la collaboration : les Allemands ont installé leurs quartiers à quelques kilomètres, dans la propriété d'un riche Américain, Elisa et Marcel sont amoureux, le père Boudet est occupé à gagner du pognon, l'instituteur s'érige en rempart contre la connerie, la vieille fille de service guette tout et tous... Enfin les jeunes gens partent au STO ou rejoignent le maquis ; quant aux plus anciens, ils ont peine à assumer leurs opinions.
Nous voici donc plongés par Jean-Louis Bory à l'heure allemande, celle des émissions quotidiennes de Radio-Londres, des petites (ou des grosses) compromissions par lâcheté ou bêtise, des petites vengeances personnelles ; mais aussi à l'heure de la ruralité un tantinet franchouillarde : l'auteur nous livre une galerie de portraits que Marcel Aymé n'aurait pas reniée dans son "Uranus".
Malgré tout, "Mon village à l'heure allemande" constitue un témoignage intéressant dans la mesure où il a été écrit "à chaud" en 1944 et qu'il nous montre un village où tous les habitants ne sont pas rentrés, comme un seul homme, en résistance au lendemain de l'appel du 18 juin 40 ; et qui comporte quelques patriotes du 07 juin 1944... Plausible.
Commenter  J’apprécie          140
Prix Goncourt 1945, "Mon village à l'heure allemande" décrit "à chaud" un petit village à l'heure de l'Occupation.
La vie, le marché noir, les dénonciations, la résistance...Jumainville n'y échappe pas.
Jean-Louis Bory n'a pas utilisé un narrateur mais plusieurs; en fait les habitants et même le village lui-même.
Pour ma part je n'ai pas forcément adhéré à ce mode certes intéressant mais qui me semble donné moins de corps aux personnages.
Cela étant c'est un excellent témoignage de cette époque qu'il est bon de lire.
Commenter  J’apprécie          50
C'est par une gifle retentissante que commence « Mon village à l'heure allemande » de Jean-Louis Bory. « Tu veux nous faire coffrer » dit le père Boudet à sa fille Elisa à qui il reproche d'écouter Radio Londres. Une défiance alors que les collabos ont les oreilles qui traînent à Jumainville, petite ville imaginée par l'auteur qui ressemble à celui où il est né à quelques encablures au nord d'Orléans.
Nous sommes en 1944, à la veille du débarquement des Alliés mais la communauté villageoise semble imperméable à la prochaine libération du pays. Même les Allemands, installés dans la commune voisine, se font discrets.
En inventant Jumainville, Jean-Louis Bory a créé une France en miniature avec son lot de salauds, de profiteurs et de résistants.
Dans un style désuet et avec des personnages caricaturaux qui incarnent une France coupée en deux alors que la réalité est toujours plus complexe, le Prix Goncourt 1945 se lit avec un certain plaisir. Comme une plongée au coeur d'une nature humaine avec tout ce qu'elle a de noble et d'abject.


Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          30
Mon village à l'heure allemande/Jean Louis Bory (1919-1979)
Prix Goncourt 1945
Nous sommes en 1944 dans un petit village de l'Orléanais, Jumainville, 1054 habitants. le Débarquement n'a pas encore eu lieu et les habitants se sont accommodés d'une façon ou d'une autre avec l'Occupation nazie. Certains résistent, d'autres collaborent ou font du marché noir et les tensions sont vives au sein de la communauté.
L'histoire commence au sein de la famille Boudet ; le père, veuf, un paysan intraitable avec sa fille Elisa, - qui écoute en cachette la BBC pour informer son petit ami Marcel, - père qui ne lésine pas dans la violence pour ne pas faire de vagues avec l'ennemi, Auguste le fils, un être fruste qui entraine de force sa soeur au creux de l'étable pour voir sur elle comment sont faites les filles. Denise Véchard, elle, loue son corps aux Allemands. Lécheur, le boulanger, fournit sans complexe les allemands. le curé Varèmes lui aussi se satisfait de la présence nazie et toute dénonciation est une bonne chose selon lui quand il dit : « Les seuls gens qui ont compris comment il fallait procéder, c'est l'Inquisition. » Au Café de la Paix, la Germaine vit bien la situation et surtout, ce qui compte pour elle, c'est d'être courtisée par le père Boudet qui veut se remarier. Mlle Vrin surveille les allées et venues de chacun. L'instituteur apporte la bonne parole tel un prophète. Les jeunes sont pour la plupart partis au STO en Allemagne. le maquis s'organise peu à peu. En tout une fameuse galerie de portraits, parfois un peu caricaturaux, pour un témoignage intéressant écrit en 1944, donc au coeur de l'action.
« On s'ennuiera après la guerre, vous verrez » annonce la mère Bavousse !! Car à Jumainville on ne s ‘ennuie jamais en cette période : on s'épie, on se cherche, on attaque, on se venge, avec les bobards, les histoires de Lécheur et de Varèmes, les incendies, les disparitions, les inscriptions sur les murs… ! Et puis incroyable, les gosses ne jouent plus aux gendarmes et aux voleurs, mais à la résistance. Il y a les policiers et les maquisards.
Mais la Résistance a ses détracteurs malgré sa nécessité car elle est devenus un prétexte pour la crapule. « La belle liberté d'action, en un temps où la police est forcée à une action qui soulève la haine et le dégoût des hommes, où elle est elle-même forcée à l'illégalité pour respecter la légalité humaine, ou à l'inexistence. »
J'aurais attendu un style plus travaillé avec plus d'émotion et de profondeur dans l'analyse et dans l'action. Cependant l'humour est bien présent pour détendre l'atmosphère étrange de ce roman basé sur des faits vrais.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (352) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1725 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}