Il revenait alors, avec ardeur, à l'honnête Traité de Gatel. Il le trouvait encore plus mystérieux. Aussi, chaque dimanche, lorsque les amateurs côtois, au sortir de la grand'messe, jouaient chez le docteur quelque quatuor d'Ignace Pleyel, le jeune Berlioz n'en perdait pas une note...
Tout à coup, il crut voir comment il fallait faire! S'ingéniant, imitant, tâtonnant, il parvint à trouver des notes que six amateurs purent faire entendre en même temps sans trop d'aigre disconvenance : c'était un pot-pourri sur des thèmes italiens.
Fier de son succès, il se mit à composer un quintette pour flûte, deux violons, alto et violoncelle : ce fut un triomphe dans la société côtoise.
La Révolution, période de crise où les faits et gestes de chaque homme souvent sont amplifiés, peut nous montrer, au vif, en accusant les traits, le caractère dauphinois. Par une heureuse rencontre, elle nous le montre au moment même où Hector Berlioz va sortir de sa race, bourgeon qui pointe sous l'écorce.
Un jour, Hector furète dans un tiroir; il trouve un flageolet, il souffle : son père lui indique le doigté, et commence d'apprendre les notes à ce gamin, — qui va être Berlioz...